Dévoilé en juin dernier, Marvel's Spider-Man : Miles Morales sera au lancement de la PlayStation 5 le 19 novembre prochain, en Europe, et se veut être plus qu'une simple extension au jeu Marvel's Spider-Man sorti en 2018. Nous avons eu la chance de pouvoir y jouer une trentaine d'heures, de le terminer à 100 % et voici notre verdict !
- Genre : Action - Aventure
- Date de sortie : 19 novembre 2020 en Europe
- Plateforme : PlayStation 5
- Développeur : Insomniac Games
- Éditeur : Sony Interactive Entertainement
- Prix : 59,99 € sur Amazon
- Testé sur : PlayStation 5
L'homme-araignée de Harlem
Où se place ce Marvel's Spider-Man : Miles Morales dans la timeline de la licence ? Et bien c'est très simple, seulement une année après les événements du jeu Marvel's Spider-Man sorti en septembre 2018 ! Ce tout dernier titre des studios Insomniac Games est présenté comme un stand alone et non une extension du premier jeu, avec une histoire bien originale et conséquente. Nous vous rassurons tout de suite, le contrat est amplement respecté ! En effet, l'histoire démarre directement avec Miles Morales, un jeune homme de 17 ans aux origines latino-africaines, qui est le second Spider-Man officiel de l'univers Ultimate Marvel. Sa représentation est justifiée par une réalité alternative dans laquelle le vrai Spider-Man, Peter Parker, a été tué par le Bouffon Vert. Miles obtient ses pouvoirs exactement de la même manière que Peter, en étant mordu par une araignée biologiquement modifiée dans les locaux de Norman Oscorp. À une différence près : l'araignée en question n'est pas la même que pour Peter Parker, et octroie donc à Miles des pouvoirs un peu différents.
Marvel's Spider-Man : Miles Morales nous emmène en plein cœur de New York, et plus particulièrement dans le quartier de Harlem, où Miles et sa famille viennent tout juste d'emménager pendant les périodes de Noël. Le jeu démarre tout de suite avec énormément d'action : les deux Spider-Man collaborent pour arrêter un des super-vilains bien connus de l'univers Spider-Man, à savoir le Rhino. Puis, très vite, on apprend que Peter Parker doit s'éclipser quelque temps avec Mary Jane et qu'il laisse la responsabilité de la ville de New York à Miles, qui se retrouve alors lancé dans le grand bain de la vie de super-héros.
On ne vous en dira pas beaucoup plus sur le scénario afin de ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte, mais cet épisode offre un scénario très justement équilibré, qui à aucun moment ne veut en faire trop. Si on pouvait pointer du doigt les hauts et les bas du premier opus pour son scénario en dents de scie, Spider-Man : Miles Morales vise l'efficacité et le concret en embarquant le joueur dans un blockbuster hollywoodien qui fait mouche, et qui pourtant garde les pieds sur terre dans sa réalisation. Le joueur aura l'occasion de croiser subtilement quelques personnages issus de l'univers Spider-Man, mais l'ensemble des projecteurs se concentreront sur les 5-7 personnages qui servent le bon déroulement de l'histoire.
A 100 Miles à l'heure !
Sur le plan technique, nous rappelons que le jeu a été testé sur PlayStation 5, et que force est de constater qu'il est très beau et ultra optimisé pour la console de Sony. Malgré le fait que nous soyons sur un jeu de lancement pour la PS5 et qui se veut cross-gen avec une version PS4 également prévue, ce Spider-Man : Miles Morales est bluffant de fluidité et de sensations au niveau de son gameplay. On retrouve tout ce qui a fait le succès du premier opus avec une ville de New-York toujours aussi bien recréée et modélisée, mais surtout pleine de vie avec des gens absolument partout, du trafic continu au niveau des véhicules, du métro ou encore des bateaux qui longent les bords de la ville.
Au lancement, le jeu vous laissera le choix entre deux modes graphiques :
- Fidélité : Mode graphique à 30 images par seconde, avec le ray-tracing activé et une qualité d'image très élevée à partir d'une résolution en 4K.
- Performance : Mode graphique à 60 images par seconde, sans le ray-tracing et une qualité d'image 4K à partir de résolutions plus basses.
Nous avons pu tester de notre côté les deux modes, et notre préférence va au mode Performance, dans lequel la fluidité du jeu est exceptionnelle et où la performance affichée n'est jamais descendue en dessous des 60 fps affichés. Le mode Fidélité apporte un plus au niveau des éclairages, des effets de lumière et visuels, mais uniquement si vous possédez un écran adapté. Néanmoins, à notre sens, le mode Performance reste le plus adapté pour bénéficier d'une expérience de jeu hors du commun avec un confort indéniable. Nous vous proposons ci-dessous une vidéo en mode Performance d'une balade dans New York à grande vitesse, ponctuée de quelques combats et d'une course-poursuite.
La capture vidéo a été faite directement depuis la PlayStation 5, ce qui vous donne l'occasion de voir également la qualité proposée par l'outil de capture intégré. Le clip n'est pas dans une qualité optimale — le jeu est encore plus beau et fluide que ce que l'on voit en vidéo —mais il donne déjà un très bon aperçu de ce qui vous attendra tout au long du jeu dans les rues new-yorkaises. Sur toute la durée du jeu, nous n'avons décelé aucun bug handicapant ; seules quelques minuscules errances de collision au niveau du passage d'un mur à l'autre lorsque l'on se balance à toute vitesse entre les buildings peuvent être à noter, mais la copie est vraiment très propre à ce niveau-là. La gestion de la caméra est quant à elle presque parfaite : irréprochable en extérieur, mais un tout petit peu moins en intérieur quand il s'agit d'affronter une dizaine d'ennemis dans une pièce un peu trop exiguë.
Un gameplay peaufiné et survolté !
Les affrontements, parlons-en justement ! Les bases posées par le premier Marvel's Spider-Man ont été conservées et on y retrouve l'ensemble des capacités de l'homme-araignée, mais les développeurs y ont ajouté les facultés de Miles Morales qui disposent de pouvoirs différents. Tout d'abord, et ça n'aura échappé à personne, Miles peut maîtriser et utiliser l'électricité pour en faire une arme de destruction non-négligeable. Dans le jeu, cela se traduit par des coups plus dynamiques, plus visuels et surtout plus utiles puisque l'électricité permettra à Miles de désactiver les armes de ses adversaires ou de provoquer des surtensions sur ces derniers. Toute une panoplie de nouveaux combos fait son apparition, mettant en lumière l'utilisation de la bioélectricité. On a pu noter qu'il ne s'agit pas là d'un simple ajout esthétique et que cette fonctionnalité servait le gameplay — dans le bon sens — notamment dans l'approche que l'on peut avoir des situations. Vous aurez également l'occasion d'utiliser la bioélectricité dans vos déplacements, histoire de donner encore plus d'impulsion à vos déplacements à travers New York, ou encore lors de certains petits casse-tête où il vous faudra connecter des générateurs à des systèmes informatiques en utilisant vos toiles pour les connecter.
Autre nouveauté, le camouflage pendant et en dehors des combats ! En effet, il vous sera possible de jouer vos phases d'infiltration et de combat avec cette fonctionnalité qui se révélera très intéressante, tout en vous sortant de sacrés pétrins. Certaines compétences, par ailleurs, vous donneront l'opportunité de débloquer des coups seulement accessibles via le camouflage, alors ne lésinez pas sur son utilisation notamment dans des modes de difficulté élevée où les ennemis font énormément de dégâts. À noter que le camouflage fonctionne également sur les boss, pour peu que vous ne le fassiez pas pile devant eux !
Comme son prédécesseur, le jeu s'articule autour de trois gros axes de jeu : l'exploration dans la ville de New York, les combats face à l'entreprise Noxxon et face au gang de l'Underground, et enfin les phases d'infiltration. Rien d'innovant dans le gros de ces trois axes, Spider-Man : Miles Morales reprend les bases solides posées par le premier épisode en les bonifiant pour le plus grand plaisir des joueurs. On aurait pu s'attendre ceci dit à un peu plus de variété dans l'évolution des phases qui se répètent assez souvent, que cela soit dans la trame principale ou les quêtes annexes et autres objectifs à remplir sur la carte.
Combattre les crimes à New York avec style !
Pour le compléter à 100%, il nous aura fallu entre 25 et 30 heures dans le mode de difficulté "Difficile". Un mode "Ultime" est disponible une fois votre première partie terminée, ainsi qu'un New Game + qui vous donnera du fil à retordre. Dans sa trame d'histoire, Spider-Man : Miles Morales nous offre une belle prestation et une durée de vie plus qu'honnête pour un titre du genre et elle se suivra avec beaucoup de plaisir étant donné le rythme bien équilibré. Néanmoins, il est important de souligner que le contenu annexe est plutôt simpliste et répétitif, et nous aurions aimé un peu plus de variété dans les missions secondaires ou les objectifs à réaliser dans New York. Vous aurez à votre disposition différents défis à réaliser pour améliorer votre Spider-Man, des crimes à élucider (qui vous font soit enchaîner les combats, soit arrêter des courses-poursuites), des bases de l'Underground et de l'entreprise Noxxon à démanteler — qui se résument à du combat ou de l'infiltration — ou de la collecte d'objets qui vous explique le passé entre deux protagonistes du jeu (en l'occurrence Miles et Phin, sa meilleure amie).
Cependant de bonnes idées sont présentes au niveau des contenus disponibles, comme notamment les quêtes proposées par le Prédateur Noir : celles-ci vous demanderont d'analyser et reconnaître des sons dans les différents quartiers de New York en échange d'un peu de lore. Mention spéciale également à l'application téléphonique Spider-Man qui vous donnera accès à de nombreux types de missions, données par les habitants des quartiers que vous devrez alors aider pour tout type de tâches. Parfois ça sera pour secourir un chat, parfois prendre un selfie et par la même occasion éteindre un incendie : le quotidien d'un super-héros en somme ! On a beaucoup apprécié le soin apporté à tous les détails, que cela soit au niveau visuel ou des touches d'humour, qui caractérisent très bien le héros Spider-Man et encore plus Miles Morales.
À la différence du premier jeu, les pointes d'humour sont ici plus subtilement amenées et cassent moins l'immersion du joueur lors des cinématiques, dialogues ou phases de gameplay. Différents combats et prises de position sont amenés intelligemment dans le jeu, comme la cause du Black Lives Matter, qui se retrouve sur plusieurs fresques murales de New-York. Les différentes cultures sont bien mises en avant, que ce soit la culture afro-américaine ou latine, et on retrouve aussi une bonne mise en pratique du langage des signes pour les personnes malentendantes et muettes, avec un Miles Morales qui nous montre — au cours d'une quête annexe — qu'il connaît cette manière de communiquer. Autant de détails qui rendent l'expérience de jeu très agréable et qui donnent envie aux joueurs d'explorer le moindre recoin de la ville pour ne rater aucun clin d'œil ou easter egg.
La nouvelle génération de consoles de salon arrive et la PlayStation 5 compte bien être toujours en tête d'affiche. Mais la PS5 en a-t-elle les moyens ? Nous vous livrons notre avis complet (SSD, temps de chargements, 4K, Dualsense et rétrocompatibilité) sur la petite sœur de la PS4 !
