Sortie en 1991 sur Megadrive, soit environ un an après le premier Fire Emblem, Langrisser est aussi l'une des vénérables licences de cet âge d'or des tactical RPG sur consoles. Bien qu'elle ne soit pas la série la plus connue, elle n'a pas manqué d'apporter sa pierre à l'édifice, et elle a eu droit à de nombreuses suites, ainsi qu'à un jeu sur mobile. Dans le cas présent, Langrisser I & II n'est pas juste un remaster, nous sommes clairement plus dans le remake des 2 premiers jeux d'une longue série, similaire a ce qu'a fait Capcom avec Resident Evil 2 par exemple. NIS ne s'est pas contenté de donner un coup de peinture comme nous allons le voir.
- Genre : RPG tactique
- Date de sortie : 13 mars 2020
- Plateformes : Switch, PS4, PC
- Développeur : Chara-ani Corporation
- Éditeur : NIS America, Inc.
- Prix : 49,99€ disponible sur Amazon
- Testé sur : PS4 Pro
It came from the 90s
Petite leçon d'histoire pour commencer. Au premier abord, Langrisser ressemble beaucoup à Fire Emblem, avec des mécanismes de combat et une histoire similaire. Commencer le jeu en incarnant un prince qui doit fuir le château lors d'une attaque de l'empire, avant de recruter des alliés puis le vaincre, pour ensuite devoir tuer les véritables méchants cachés dans l'ombre qui tentent de ramener à la vie un mal ancien est classique dans tous les sens du terme. Le jeu pousse le vice jusqu'à faire de l'épée sacrée Langrisser le point central de l'histoire, ce qui n'a probablement rien à voir avec un certain emblème de feu ! Vous utilisez donc différents types d'unités sur une carte découpée par une grille, avec des bonus ou malus de terrain. Le type de chaque unité détermine ses forces et faiblesses vis-à-vis des autres.
Pour le moment, nous sommes toujours en plein Fire Emblem. Il diffère par contre avec le déblocage et la progression des classes, ainsi qu'avec ses animations de combat plutôt dans la lignée d'Advance Wars si cela peut vous aider à visualiser la chose. La véritable différence repose dans la gestion des troupes, vos héros sont plutôt des commandants sur le terrain, et au début de chaque bataille, vous pourrez choisir de payer de l'or afin de recruter des mercenaires. Vous pourrez choisir leur nombre et leur type en fonction des circonstances. Besoin de traverser rapidement la carte ? Recrutez des cavaliers ! Vous allez affronter des unités aériennes ? Recrutez des archers aux oreilles pointues. Ce n'est vraiment pas optionnel au départ, même si on peut être tenté d'économiser son or. On peut en tout cas choisir de jouer ses héros en soutien ou offensivement. Et lorsque les batailles progressent, on peut se retrouver avec plus de 30 unités au total qui devront faire face à une véritable armée en face. Nous sommes ici loin des escarmouches des autres tacticals. Les grosses mêlées peuvent couvrir l'écran et se prolonger sur des dizaines de tours. Il est appréciable que le jeu nous permette d'automatiser les mercenaires, qui suivent automatiquement nos héros lors de leurs déplacements, à moins que vous ne leur donniez un ordre spécifique. Cela surprend au départ, mais c'est en réalité très bien vu.
L'IA adverse n'est cependant pas vraiment douée dans l'utilisation de ses troupes. Il est généralement facile d'utiliser ses troufions pour tanker l'armée ennemie tout en prenant le temps de tuer les soldats un par un avant de tuer leur commandant, afin d'optimiser l'expérience. Au contraire, tuer leur commandant directement est un peu moins rentable, mais toutes ses troupes vont alors disparaître. Le problème étant qu'en utilisant cette tactique, la difficulté devient trop souvent triviale, et notre seul véritable adversaire est notre cupidité, surtout en l'absence de mort permanente. Proposer des modes de difficulté aurait été une bonne idée.
Les missions deviennent plus intéressantes et généralement plus difficiles dans Langrisser II, mais elles n'ont rien d'insurmontable, d'autant qu'il est possible de les refaire en boucle pour farmer expérience, or et CP utilisé pour débloquer les classes. Les habitués du genre ne devraient pas s'ennuyer pour autant, mais cela manque clairement de challenge, en particulier quand on revient en arrière pour débloquer une nouvelle route de l'histoire et découvrir une nouvelle fin. Le système est mal conçu, et il faut jongler entre les sauvegardes faites au bon endroit, et il faut refaire certaines batailles d'une manière un peu différente.
Lodoss vs. Granblue Fantasy
Pour ce qui est de l'aspect technique du remake, il faut bien avouer que le jeu d'origine est méconnaissable. Les graphismes sommaires et la bande-son du titre d'origine sur Megadrive n'étaient pas vraiment réutilisables. Les personnages, les dialogues, l'histoire et le gameplay ont été répliqués avec un tout nouveau moteur graphique, avec de nouvelles traductions et une nouvelle bande-son. Signalons au passage que cette dernière est bien trop réduite, et on a l'impression de n'entendre que les 2 ou 3 mêmes musiques en boucle sur Langrisser I, même si encore une fois, les choses s'améliorent sur le second opus. Bien qu'elle manque souvent d'options, l'interface est claire, moderne et efficace.
Comme vous pouvez le voir dans le trailer ci-dessus, un élément intéressant de Langrisser I & II est qu'il offre le choix entre des modèles de personnages qui semblent tout droit sortis d'un anime des années 90, avec un style et un charme bien particulier, propre à cette époque, ou alors, un style plus moderne et générique similaire à celui qu'on peut croiser dans des centaines de jeux sur mobile. Nous ne cachons pas nos préférences, mais c'est une bonne chose qu'il y ait des options. Cela peut aussi s'appliquer au terrain, avec une version plus sobre et pixelisée, ou une version moderne. Les dialogues ont été entièrement doublés en prime, avec une version anglaise et japonaise.
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