C'est en avril 2015 que sortait Xenoblade Chronicles X sur la tristement "morte-née" Wii U. La console n'ayant pas véritablement marqué les esprits, très peu de joueurs ont goûté à ce titre pourtant révolutionnaire, à l'époque, de chez Monolith Soft. Si le studio ne vous dit rien, sachez que c'est grâce à eux si le monde ouvert de Zelda Breath of the Wild, sorti deux années après, est aussi appréciable. Bref, dix ans plus tard, l'occasion est venu de tester "X" sur la Nintendo Switch dans sa Definitive Edition.
- Genre : RPG, aventure
- Date de sortie : 20 mars 2025
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Monolith Soft
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 59,99€
- Testé sur Nintendo Switch OLED
L'opus mal aimé... Et pourtant excellent
L'histoire : on accroche ou pas ?
L'un des gros points noirs de ce Xeno Cross, souvent cité par les médias et les fans, n'est autre que sa narration véritablement moins prenante et moins bien construite que tous les autres opus de la saga. C'est dommage quand on voit à quel point X fait fort sur tout un tas d'autres choses et d'autant plus dommage quand on est sur un titre où la création de son propre personnage est ultra poussée. Pourtant, si c'est en effet la première impression que l'on a lorsqu'on arrive sur l'hostile planète Mira, avec des personnages peu attachants qui nous bombardent de tutoriels informatifs et un avatar peu émotif à qui on donne parfois le choix dans ses réponses, Xenoblade Chronicles X a de quoi surprendre. Difficile de compter le nombre de fois où le scénario a pris des tournures inattendues, ni même le nombre de fois où on est finalement resté de longues minutes supplémentaires après avoir hésité à cliquer sur "quitter le jeu"
D'emblée on nous demande en effet de créer notre propre personnage, un avantage certain comparé à tous les autres titres de la franchise, d'autant plus que les options sont nombreuses. Après une courte cinématique nous expliquant qu'il a fallu quitter la Terre à bord d'énormes vaisseaux de survie (des colonies entières) mais que peu d'entre eux ont survécu au massacre de forces extraterrestres, on se retrouve sur une planète inconnue (Mira). Sorti de notre capsule de sauvetage, un visage semblant familier nous pose des questions et on comprend que notre mémoire s'est tout simplement évaporée, possiblement à cause du choc. La suite est extrêmement bien amenée et justifie alors les longues heures de tutoriel et de déambulation dans la colonie qui est elle-même un mini monde ouvert à elle seule.
L'ambiance incroyable de X
Les cinématiques prenantes et l'environnement absolument gigantesque qui s'offre à nous aident bien entendu à avoir envie de rester et de s'accrocher. La prise en main est fastidieuse (et surtout très longue) mais chaque centimètre exploré (des quelques 400km2 de la map) laisse un goût de "reviens-y" constant. D'ailleurs, la progression a été très bien pensée par les développeurs : impossible de continuer l'histoire principale si vous n'explorez pas suffisamment les différentes zones, ici divisées en hexagones, et montez vos compétences de classe.
La musique, elle, vient sublimer le tout avec une bande-son carrément originale qu'aucun autre titre de la saga n'avait encore osé utiliser. On sent que X est un peu l'O.V.N.I de la franchise mais ce n'est pas pour autant qu'il faut le bouder.
Si le gap graphique entre la version de base et la Definitive Edition est bien moins marquant que pour Xenoblade 1, la Switch a quand même su rendre justice à cet opus délaissé et pourrait bien finir par convaincre les nostalgiques ou de nouvelles personnes. Techniquement, c'est toujours un peu compliqué avec du popping régulier (personnages et objets qui apparaissent d'un coup à l'écran) et des chutes de framerates surtout en mode portable, mais l'ensemble reste correct pour un jeu Switch.
D'autres différences entre les deux versions ?
En-dehors du lifting graphique qu'a reçu le jeu dans cette version et du nouvel ajout de chapitre mentionné dans les trailers (on ne peut pas vous spoiler ici), la Definitive Edition est aussi l'occasion de profiter d'un système de combat légèrement amélioré avec une nouvelle jauge en-dessous des capacités ou, tout simplement, d'un texte affiché beaucoup plus grand à l'écran (merci pour nos yeux, surtout en mode docké sur la TV).
Et, oui c'est très maniable avec les Joy-Cons en mode portable ou avec la console sur son dock, et si on est un tantinet contrarié il suffit d'aller dans les nombreux paramètres pour customiser à fond son expérience de jeu.
Xenoblade Chronophage X
L'horrible prise en main
Si les trois opus de la trilogie Chronicles sont déjà très copieux, ce n'est rien comparé à X qui est littéralement un mastodonte dans le genre. Avec sa map vertigineuse tant horizontalement que verticalement, sa tonne de quêtes annexes et ses tutoriels interminables, il faut un sacré courage pour tenir le coup et passer la quelque première dizaine d'heures de jeu. Une fois la prise en main douloureusement effectuée, qu'on soit habitué aux Xeno ou non d'ailleurs, le jeu est un véritable bonheur comme il en existe peu. Tout le savoir faire de Monolith Studio réuni en un seul endroit.
Mais avant d'en arriver là, il est vraiment important de souligner à quel point il est difficile d'accrocher à X. Les nouveaux venus auront probablement envie de quitter le titre au bout d'une ou deux heures à peine tant on nous pousse à engranger un maximum d'informations avant d'être lâché dans le monde ouvert. Et, une fois "libre", on se sent perdu car on aura oublié la moitié des conseils donnés par nos alliés.
L'exploration
Plus chronophage que Xenoblade Chronicles X, en-dehors des MMO bien entendu, pas sûr que ça existe. S'il était "le plus gros jeu de la wii u" en 2015, dans tous les sens du terme, sa version Definitive sur la Switch, malgré d'excellents titres sortis depuis, est tout aussi copieux. Il faut honnêtement compter une centaine d'heures pour tout faire en incluant les quêtes annexes et les changements de classe, mais rien que d'explorer l'immensité de Mira vous prendra déjà la moitié de ce temps.
Le personnage principal de Xeno Cross ce n'est pas votre avatar ou l'un des alliés qui vous accompagnent mais bel et bien la planète Mira elle-même. Si la gestion de l'IA peut paraître classique aujourd'hui avec tous les progrès effectués dans le monde vidéoludique, il faut encore saluer à quel point le comportement de la faune est spectaculaire : des animaux qui se déplacent en groupe, d'autres qui vont se protéger de la pluie ou s'abreuver dans un étang. Tout est conçu pour nous émerveiller et ça fonctionne, encore plus lorsqu'on débloque le méccha !
Le système de combat
C'est probablement la mécanique la plus complexe et la plus difficile à prendre en main du jeu. Celle qui vous donnera sûrement envie de tout abandonner si vous ne prenez pas plusieurs minutes pour tout comprendre. S'il s'agit de votre premier titre dans la saga, vous allez probablement être assez décontenancé de voir à quel point la baston est différente des autres jeux en monde ouvert. Ici, les combats sont automatiques dès qu'ils sont enclenchés (soit parce que vous avez sorti votre arme soit parce qu'un ennemi vous a repéré). Impossible de cliquer soi-même pour tirer alors qu'on en meurt d'envie : il faut "simplement" jongler entre les différentes options pour asséner des coups au bon moment et choisir sa stratégie. En fait, c'est un mélange de combat en temps réel et au tour par tour dans lequel vous pouvez vous faire accompagner de trois autres personnages pour vous aider.
Le système de combat diffère aussi un peu des autres opus puisque le personnage dispose de deux armes : une au corps-à-corps et une à distance qui permet de jongler et de mieux gérer l'aggro des monstres. Tout est automatique il faut simplement appuyer sur des boutons pour gérer les combos et les placements.
Façon Monster Hunter Wilds, les ennemis ont des points faibles sur lesquels il faut taper pour causer plus de dégâts. Vos alliés peuvent vous réanimer comme dans les autres opus mais la difficulté est franchement corsée. Dommage que le Online soit anecdotique et ne permette pas de faire de grandes "chasses" aux monstres comme dans MH, la version Switch aurait clairement été l'occasion de revisiter ce point.