Budget Cuts est un des tous premiers titres annoncés en réalité virtuelle. Il s'est en revanche beaucoup fait attendre puisqu'il lui aura fallu 2 ans pour voir le jour, en juin 2018, après plusieurs reports dont un la veille de son lancement, suite à des problèmes rencontrés avec l'Oculus Rift. Finalement, le jeu des suédois de Neat Corporation a rencontré un succès certain grâce à son ingénieux translocalisateur et est ainsi devenu une référence de l'infiltration en VR. Dévoilé lors de l'E3 2018, Budget Cut 2 - Mission Insolvency aura été bien plus rapide à sortir. Il faut dire que le studio de Stockholm disposait déjà des bases nécessaires et n'avait qu'à les améliorer tout en apportant du contenu supplémentaire et quelques nouveautés en matière de gameplay. Il ne reste plus qu'à voir si cette suite est digne de son aîné.
- Genre : Action, Infiltration
- Date de sortie : 12 décembre 2019
- Plateforme : Oculus Rift, HTC Vive, Valve Index
- Développeur : Neat Corporation, Fast Travel Games
- Éditeur : Neat Corporation
- Prix : 24,99 €
- Testé sur : Oculus Rift
Votre existence doit être optimisée
Comme les différentes bandes-annnonces du titre ont pu le laisser entendre, Budget Cuts 2 débute à bord d'un train. L'accueil du jeu se situe d'ailleurs sur un quai de gare où le train en direction des bureaux de Transcorp est retardé pour des "raisons" et celui en direction du QG de Transcorp est sur le point d'arriver. Équipé bien entendu du prototype de grande valeur dérobé dans les locaux de Transcorp, le Translocalisateur, on se déplace dans le train à l'aide de celui-ci et mettons rapidement la main sur une oreillette au bout de laquelle se trouve Winta, toujours prête à nous venir en aide et à nous guider. Son objectif est désormais de nous amener jusqu'au cœur de Transcorp et plus précisément jusqu'à l'optimiseur de coût afin de mettre définitivement fin aux excessifs agissements économiques de celui-ci.
Pour rappel, l'optimiseur a été mis au point par Rex Crane afin de rendre tout processus de production le plus efficient possible. Bien rapidement, le manque d'empathie de cette IA l'a logiquement amenée à se retourner contre les humains, bien moins efficaces et donc bien plus onéreux que des robots. Bien vite repéré à bord du train, une bombe est placée à bord de ce dernier afin de nous éradiquer une bonne fois pour toute. Après s'être faufilé jusqu'à elle à travers les gardes robotiques et s'en être débarrassé, nous parvenons jusqu'aux locaux de Transcorp où l'on nous croit mort dans l'explosion et que l'on peut donc pénétrer librement, à condition de rester sur la ligne blanche. Mais bien évidemment, nous nous en écarterons rapidement afin de nous approcher de la carte mère de l'optimiseur.
Humans & Machines : Best Friends Forever
Si l'oreillette remplace ici le fax et le téléphone ainsi que le pager communément utilisés dans l'épisode précédent, on retrouve en revanche les voix typiques du jeu, ainsi que la musique aérienne accompagnée des cliquetis de clavier caractéristiques. De même, les robots nous préviennent toujours par le même son de leur passage progressif en mode alerte en plus de leur "œil" passant du bleu au jaune puis au rouge une fois l'alerte enclenchée. Même si l'on sort ici des environnements de bureaux, on reconnaît clairement la patte graphique du titre. Et si quelques améliorations ont été apportées au niveau des graphismes, ceux-ci restent assez simples et épurés, ce qui ne les empêchent pas d'avoir un style qui leur est propre et d'être plutôt agréables. Toujours pas de corps à l'horizon en revanche, uniquement nos deux manettes qui flottent dans les airs. Même en se regardant à travers le portail du translocalisateur, on ne voit rien en dehors éventuellement de ce que l'on tient dans la main, dommage.
Sur le plan technique, des progrès indéniables ont été réalisés. Aucun bug particulier à déplorer dans cet épisode et les temps de chargement ont été drastiquement réduits, ce qui est vraiment une bonne chose tant ils semblaient interminables dans Budget Cuts. Les options 180° et room-scale sont bien entendu toujours au programme avec possibilité en plus de désactiver les rotations au stick et la saisie à distance pour encore plus d'immersion. Des modes de jeu personnalisés devraient également être ajoutés dans un prochain patch. On déplore en revanche toujours la difficulté à saisir précisément un objet dans l'inventaire ou à appuyer sur la bonne touche lorsqu'il faut saisir des codes, la faute à l'outil de sélection qui nous est proposé. De même, les clippings observés en périphérie du portail du translocalisateur auraient pu être évités, ils ne sont pas du plus bel effet.
On se retrouve en tout cas vraiment en univers connu, y compris dans les outils utilisés (translocalisateurs, ouvre-lettres, carte d'accès de différents niveaux...), ce qui n'est pas un souci pour les vétérans, mais peut désorienter les nouveaux venus au début, surtout que le tutoriel est plutôt chétif. Le titre semble tout de même bien considérer que l'on a joué au premier épisode avant de s'attaquer à celui-ci. Bien que non indispensable, il est donc conseillé de passer par là pour commencer, d'autant plus que celui-ci est de qualité, pas très long, et qu'il existe une offre en bundle regroupant les 2 épisodes. De plus, certains éléments du scénario vous échapperont forcément si vous vous en passez. Comment comprendre en effet les références aux événements précédents ou aux personnages déjà croisés comme Winta, bien sûr, mais aussi Adam, le psychopathe des ressources humaines qui nous a suivi jusqu'ici.
Un peu de variété est apporté dans Budget Cuts 2 en nous entraînant notamment à l'extérieur, que ce soit à bord du train ou sur les toits de Transcorp , mais aussi dans les sous-sol de la multinationale. Même si l'on passe malgré tout à nouveau par des bureaux, un peu de fraîcheur dans les environnements est plutôt appréciable. Et le titre dispose désormais de sous-titres en Français, ce qui est une bonne chose, mais ceux-ci se limitent aux paroles de Winta et de l'optimiseur. Pour le reste, il faudra tendre une oreille anglophone pour comprendre, que ce soit les spots TV qui remplacent les messages diffusés dans les haut-parleurs, ou les commentaires des différents employés robotiques de Transcorp, tous des John Smith en puissance. C'est bien dommage car l'humour acerbe du titre passe en partie par les dialogues, en plus des affiches vantant par exemple l'amour inconditionnel entre les robots et les humains.
Every Day is Taco Day
La grande force de Budget Cuts 2 reste comme pour son prédécesseur, l'utilisation du translocalisateur pour se faufiler au milieu des lignes ennemies. Mis au point au départ pour transformer une contrainte liée au déplacement en VR par téléportation en élément de gameplay, celui-ci s'est révélé particulièrement efficace et continue à l'être aujourd'hui. En revanche, limiter les déplacements à cela n'est plus vraiment indispensable et nous aurions apprécié de pouvoir aussi utiliser le déplacement libre et limiter l'usage du translocalisateur aux moments où il s'avère réellement indispensable, soit par la création d'un portail pour visualiser les lieux avant de s'y téléporter, soit pour atteindre des points sinon inaccessibles (passer d'un train ou d'un immeuble à l'autre, se glisser par des petits orifices dans les conduits d'aération, les faux plafonds ou encore des tubes pneumatiques...). Lorsque les plafonds sont bas, il faut se baisser physiquement (pas de bouton pour cela), tout comme pour se cacher derrière des caisses par exemple. Et dans ce monde où le taco est roi, on peut ingurgiter tout ce qui se mange.
Outre l'infiltration, on peut aussi chercher les objets de collection et il est toujours possible de mettre hors service les robots à l'aide des ouvre-lettres détournés en couteaux, à moins de préférer les fléchettes ou les ciseaux, mais il est également envisageable de les assommer avec ce que l'on a sous la main comme des cendriers ou des tasses. Un arc fait de plus son apparition et s'avère plutôt efficace et sympathique à utiliser si ce n'est qu'il faudrait améliorer son système de visée et nous expliquer comment il est possible de rater une cible tout de même imposante à bout portant. Et mieux vaut que vos capteurs fassent bien leur travail, surtout lorsque vous voulez l'utiliser dans l'urgence. On peut aussi utiliser quelques grenades, mais en revanche aucune possibilité de se défendre au corps à corps sans disposer d'un objet solide pour frapper avec, mieux vaut dans ce cas prendre la fuite et se cacher. C'est particulièrement vrai face aux nouveaux gardes d'élite qui sont parfois stockés dans des caisses avant d'être activés en cas d'alerte. Ceux-ci sont en effet non seulement équipés d'un bouclier pouvant repousser nos projectiles , mais aussi d'un lance-grenades qui nous fera rapidement exploser. La plupart du temps, d'ailleurs, les gardes nous exterminent en un seul tir et il est inutile d'essayer de leur dérober leurs armes, un court-circuit nous empêche toujours de nous en servir.
Contrairement à ce que l'on aurait pu craindre, l'introduction de nouvelles armes ne remet pas en cause la dimension centrale de l'infiltration. Les gardes sont souvent nombreux et il peut être plus rapide de les éviter, d'autant plus que les munitions sont plus que limitées. Et les gardes d'élite sont particulièrement délicats à éliminer, sans parler d'Adam avec qui il faudra ruser afin de s'en débarrasser. De plus, des drones surveillent également les lieux et feront feu s'ils vous repèrent, donnant ainsi l'alerte. Mais à défaut de savoir où aller et comment s'y prendre, il peut être pratique de nettoyer la place pour chercher la solution. Le temps pour arriver au bout du jeu dépendra d'ailleurs de la rapidité à résoudre les cas qui sont proposés ainsi que le nombre de fois où votre existence sera optimisée, c'est-à-dire que vous vous ferez tuer. À noter d'ailleurs ici que les check points sont tout de même plus fréquents et/ou mieux placés et évitent donc de rager à retraverser trop de fois de suite les mêmes niveaux pour mourir à nouveau au même endroit avant de recommencer, comme c'était le cas dans Budget Cuts. La durée de vie dépendra donc de chacun, mais celle-ci devrait s'avérer un peu plus longue que dans le premier épisode, autour de 7 à 8 heures la première fois puisque l'on ira bien entendu beaucoup plus vite par la suite, ce à quoi le jeu nous incite puisque des succès Steam sont prévus pour ceux qui achèveront le jeu en moins de 5h, de 3h et même d'1h.
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