L'annonce de l'arrivée de The Witcher 3 sur Switch durant l'E3 de cette année en a surpris plus d'un. Comment avait pu faire CD Projekt Red pour porter son magnifique RPG sur la "petite" console de Nintendo ? D'autant plus que c'est tout le contenu qui est disponible : The Witcher 3 Wild Hunt + Hearts of Stone + Blood and Wine + les 16 DLC supplémentaires comprenant des tenues alternatives, missions, contrats, sets d'armure, etc.
Les premières images diffusées par le studio montraient des graphismes dégradés mais néanmoins plutôt fluides. Ce downgrade dû aux limitations techniques de la Switch est-il dommageable à l'un des meilleurs jeux de la génération PS4 et Xbox One ? C'est que nous avons voulu vérifier.
- Genre : RPG occidental, action, aventure
- Date de sortie : 15 octobre 2019
- Plateforme : Switch
- Développeur : CD Projekt Red
- Éditeur : CD Projekt Red
- Prix : 59,99€, disponible sur Amazon
De Riv Geraltéré
Une fois les quelques 32Go de The Witcher 3 : Wild Hunt installés sur la Switch, c'est presque fébrile que l'on lance le jeu. Comme certainement beaucoup d'entre vous, votre serviteur a passé d’innombrables heures (environ 150) à parcourir les contrées du Nord ravagées par la guerre. Ce ne sont que de bons souvenirs qui reviennent en mémoire lors de l'affichage du premier écran. Celui-ci offre la possibilité de lancer indépendamment Wild Hunt, Hearts of Stone ou Blood and Wine. Dans ces deux derniers cas, la partie commence avec un Geralt "à niveau" pour pouvoir se lancer dans l'extension. Le joueur opte ensuite pour le niveau de difficulté qui lui convient puis choisit s'il désire que le jeu simule la présence d'une sauvegarde de The Witcher 2. La partie proprement dite se lance.
Les premières cinématiques "style BD" rappellent le contexte de l'histoire. Elles ne doivent pas peser bien lourd donc elles défilent sans problème. Puis on retrouve le cher Geralt dans son bain à Kaer Morhen en compagnie de la charmante Yennefer. Le temps de contempler son auguste fessier et l'on prend la direction des opérations. On retrouve la même maniabilité de l'ami Geralt que l'on a connu sur console (enfin, pour ma part) avec toujours cette caméra aux déplacements parfois erratiques qui n'aident pas à la manœuvre.
Force est de constater qu'effectivement, CD Projekt Red a eu à faire des concessions sur les graphismes pour garder de la fluidité et ne pas provoquer des explosions de Switch en chaîne. Autant les animations des personnages, que ce soit en action ou en gros plan, sont bien rendues, autant les décors ont souffert un peu des restrictions. Plus l’œil s'éloigne du centre de l'écran, moins il y a de détails. Et un "joli" flou englobe tout ce qui avoisine le bord de l'écran. En extérieur, ce sont principalement les feuillages et les ombres qui ont subi les affres de la compression. Les arbres sont moins détaillés et les mouvements dus au vent sont saccadés. Maintenant, si The Witcher est (était) un très beau jeu, c'est avant tout un RPG avec une bonne dose d'action.
Yennefer à cheval
Aussitôt dans l'action, tous ces défauts graphiques disparaissent. Enfin disparaissent, n'ont plus d'importance plutôt. On ne se focalise pas non plus sur les soucis déjà connus sur les versions PC, PS4 et Xbox One, notamment dans les phases de combats au cours desquelles la caméra peut rapidement être un problème par sa lenteur ou encore l'interface lourde qui ralentit l'action (roue des sorts). Hormis cela, il est difficile de mettre le framerate en défaut. Avec sa résolution en 540p, il ne connaît que de très rares ralentissements et le plus souvent, durant les cinématiques, ce qui en soit n'est pas vraiment gênant. Si vous préférez jouer sur la télévision, la résolution "dynamique" passera en 720p. Mais ce sont alors tous les défauts d'affichage qui se trouvent beaucoup plus visibles. Ce qui ne gêne pas l’œil sur l'écran de la console l'attire irrémédiablement sur TV. Tout y est "plus" : les décors sont plus laids, tout est plus flou, etc. Préférez vraiment jouer en mode nomade.
Au niveau gestion du héros et des ressources, rien n'a changé. En appuyant sur la touche + on retrouve les menus et sous-menus tels qu'on les a connus, avec toujours ce côté un peu fouillis et parfois peu lisible typiques des RPG. Il faut un peu de temps pour (re-)trouver ses marques et limiter ainsi les allers-retours à droite et à gauche mais rassurez-vous, on est loin de l'usine à gaz Skyrim. De toute façon, comme diront les aficionados du genre, dans un RPG, tout est affaire de préparation. Il faut passer un peu de temps dans les menus dans les périodes calmes afin de ne pas avoir à y aller durant les phases d'actions effrénées.
L'Homme étant une machine entièrement tournée vers l'adaptation, les quelques défauts cités plus avant se dissipent aussi rapidement que le plaisir de jouer arrive. On ne voit plus les cheveux de Geralt qui passent à travers son col de chemise, on ne voit plus les "arbres-Minecraft", on cherche plutôt les ingrédients de la potion et de l'huile qui vont nous aider à vaincre ce satané spectre qui bloque l'accès à un site d'énergie. Tout entier tourné vers l'aventure, le joueur ne voit (à nouveau) pas passer les heures. Surtout que l'on peut désormais jouer dans son lit. Gaffe aux nuits trop courtes et aux poches sous les yeux ! Il nous est arrivé d'oublier de déjeuner et de reprendre le travail le ventre vide. Ne boudons pas notre plaisir : retrouver Geralt de Riv, même sur la Switch, est toujours un plaisir intense. Parmi les jeux de la dernière génération de consoles, peu de jeu ont reçu autant de récompenses, justifiées à nos yeux, prouvant de fait que The Witcher 3 : Wild hunt est un très grand jeu. Qu'il soit disponible dans cette Complete Edition nomade ne peut que nous réjouir. Et ce ne sont pas ses quelques défauts qui vont tempérer notre enthousiasme. Sur ce, nous vous laissons, Ciri a de nouveau besoin de nous.
Voir la suite