S'affichant tout d'abord comme un souls-like, le titre de Bandai Namco a bien longtemps attisé la curiosité des joueurs sans trop en dévoiler. Son monde apocalyptique, rempli de vampires et à l'ambiance anime, avait tout pour plaire à un large public. Passé sous silence pendant plusieurs mois, l'inquiétude commençait à monter, et après avoir été repoussé d'un an afin d'affiner certains aspects, Code Vein montre enfin le bout de son nez ce 27 septembre. Découvrons tout de suite si l'engouement autour du titre était justifié.
- Genre : Action-RPG
- Date de sortie : 27 septembre 2019
- Plateforme : PS4, Xbox One & PC
- Développeur : Bandai Namco Studios
- Éditeur : Bandai Namco Entertainement
- Prix : 54,99€ sur consoles et 49,99€ sur Steam. Disponible sur Amazon.
- Testé sur : PS4
Entretien avec un vampire
Dans une époque contemporaine alternative, une catastrophe a détruit le monde tel que nous le connaissons. Les ruines des bâtiments, les épaves de véhicules et les routes détruites font désormais partie du paysage de tous les jours. Les Épines du Jugement ont pris le dessus sur la civilisation et ont transformé tout ce que les hommes ont connu en de sinistres ruines. Au milieu de tout ce monde apocalyptique se trouve Vein, un bastion de Revenants, l'espoir de la race humaine. Ces derniers ont renoncé à tout ce qu'ils ont pu connaître afin d'obtenir des capacités extraordinaires en compensation d'une soif de sang constante et d'un risque de perdre définitivement toute trace d'humanité et de devenir des Déchus. À condition que leur cœur ne soit pas endommagé, un parasite est implanté dans ces humains afin de les ressusciter et de leur donner ces fameux dons et de les transformer en vampires amnésiques.
Le protagoniste, le personnage contrôlé par le joueur, est amnésique après un combat éprouvant dans une ville en ruine et se retrouve à côté d'une jeune femme, Io, qu'il ne semble pas connaître. Elle sait seulement qu'il possède des capacités spéciales en rapport avec des sources de sang. Ces dernières engendrent des perles de sang, apportant la puissance à ceux qui les possèdent. Par conséquent, elles régissent et hiérarchisent ce monde cauchemardesque. Peu de temps après leur réveil, Io et le protagoniste croiseront le chemin d'un groupe de Revenants les réduisant en esclavage afin de récolter ces fameuses perles. À partir de ce moment, tout s’accélère, la découverte des différents aspects et menaces du monde se fera très rapidement, en particulier celle des Déchus. Dans ce cas précis, il y a plusieurs moyens de découvrir les différents aspects de l'histoire. En plus des différents PNJ qui pourront répondre aux questions concernant le passé et le présent du lore et autres écrans de chargement, de nombreuses cinématiques viendront ponctuer l'aventure afin d'apporter de la matière. Ces dernières sont d'ailleurs réussies et sont très plaisantes lorsqu'il s'agit de mettre en scène les différents protagonistes, mais mieux encore, notre avatar. Le dynamisme de certaines mises en scène et la puissance qu'elles peuvent dégager en feront frissonner plus d'un. L'histoire est bien amenée et réserve quelques belles surprises, le travail est bien fait puisque l'on a toujours envie d'en découvrir plus.
Bandai Namco a mis les moyens afin de présenter une splendide cinématique du studio japonais UFOTABLE, bien connu des amateurs d'animes, couplé à un titre toujours aussi entraînant de Vamps, le deuxième groupe du chanteur Hyde, un habitué des OST de japanimation. Le joueur est plongé dans cet univers impitoyable, et dès le début, le ton est donné, nous sommes à la merci du premier venu. L'ambiance n'est pas sans rappeler celle de God Eater, l'action se situe, à peu de choses près, dans le même type d'univers. L'éditeur de personnage lui-même renvoie directement à l'autre titre du studio. L'outil est soit dit en passant très complet et permet de faire des personnages des plus classes aux plus ridicules. On pourra par exemple choisir des modèles prédéfinis ou complètement le personnaliser des pupilles jusqu'aux cicatrices, en passant par les masques à gaz ou différents et nombreux accessoires. Cette personnalisation poussée se retrouvera à plusieurs niveaux et c'est là clairement l'une des forces de Code Vein. Le pari est ici réussi, le monde est oppressant et on ne se sent jamais à l'abri, que ce soit dans les rues, les bâtiments en ruines ou encore dans les souterrains. Ce sentiment est d'autant plus renforcé par l'absence de musique dans la plupart des couloirs. Mais attention, lorsqu'une menace plus importante pointe le bout de son nez, les musiques très souvent magistrales sont là pour nous faire comprendre que l'on est tombé sur un ennemi qui nous ne fera pas passer un bon moment. L'impression d'insécurité est parfaitement retranscrite dans cette apocalypse vampirique. Rien que la musique de l'écran titre suffira à donner envie de se plonger dans les combats les plus ardus.
Un shōnen en demi-teinte
Tout cet univers est conduit par une direction artistique de type japanimation clairement assumée et plutôt réussie dans l'idée. Les personnages ne sont clairement pas à jeter et sont sûrement le côté le plus réussi car assez détaillés et soignés dans l'ensemble, mais ils ne font pas honneur à une fin de génération en 2019. La personnalisation de l'avatar est assez poussée, et dans ce sens, une attention particulière lui a été portée, nous sommes assez proche de ce que peut proposer un God Eater 3. Les protagonistes secondaires, eux aussi, savent tirer leur épingle du jeu, et bien que génériques dans leurs apparences et attitudes, un certain attachement se crée après quelques heures de jeu, surtout en découvrant petit à petit leurs histoires propres. Arrêtons de tourner autour du pot et penchons-nous sur le gros point noir que sont bien évidemment les environnements. Bien que variés, les décors de Code Vein donnent une impression de remaster de l'ancienne génération, c'en est à ce point. Tout est très géométrique et basique dans l'exécution, on ne peut pas vraiment dire non plus que les effets de lumières subliment l'ensemble, puisqu'en effet, ceux-ci ne brillent pas non plus par leur beauté. Pour couronner le tout, les détails dans les décors sont un autre manquement, ils sont en général très vides et même si nous sommes en pleine ambiance post-apocalyptique, il y avait clairement bien mieux à faire. L'endroit qui brille le plus est le hub central. Les textures sont parfois floues et donnent réellement l'impression qu'elles ne sont pas chargées. Plus travaillé que les autres intérieurs, sans être époustouflant non plus, celui-ci permettra d'en apprendre plus sur ses compagnons, de se reposer, se préparer, s'entraîner et surtout de connaître ses compétences et de se faire un build optimal. Un juke-box est également utilisable, avec bien évidemment des chansons non sélectionnables, une chanson du groupe Vamps y passe, mais bizarrement, en orientant la caméra, si l'appareil n'est plus dans la ligne de vision de celle-ci, plus aucun son n'en sort.
Si seulement les problèmes de caméras s'arrêtaient là. En effet, dans Code Vein, les ennemis seront souvent grands, plus grands que le protagoniste en tout cas. Il faut savoir que l'on évolue dans des environnements souvent très exigus et la plupart du temps dans des couloirs très linéaires. Implanter des monstres dans de tels décors demande une maîtrise de la gestion de la caméra parfaite, ce qui est loin d'être le cas ici. Il arrive très fréquemment que cette dernière s'emballe et ne sache plus où donner de la tête. Dans un jeu qui demande de la précision et de la rapidité dans l’exécution des manœuvres, il est difficile de s'y retrouver. En plus de cela, les personnages semblent complètement rigides, lorsqu'ils sont immobiles, il n'y a presque aucun mouvement et cette rigidité se retrouve aussi dans certaines poses avec des armes. Pour prendre un exemple concret, l'épée à deux mains, posée nonchalamment sur l'épaule, est comme collée sur celle-ci, et un changement de direction n'y changera rien. Les pas n'affectent pas non plus sa position, elle reste comme faisant partie intégrante de son porteur. Dernier problème récurrent, les bugs de collisions qui sont tout de même affolants. Ce qui saute aux yeux, et ce, dès la création de l'avatar, ce sont les cheveux de tous les personnages passant au travers des vêtements, et pire encore, les masques à gaz, élément important de l'histoire, les traversent également. On pouvait tout de même espérer une physique autre pour ces deux éléments pour corriger le tir.
God Souls
Difficile de dire que Code Vein ne s'inspire pas de son grand frère Dark Souls tant les similitudes sont flagrantes : barre d'endurance, ennemis coriaces, ... Mais il ne faut pas s'y méprendre, le titre est bien plus que ça. L'équipe de développement a su développer un gameplay propre en poussant la personnalisation à un haut niveau. Les codes sanguins sont au cœur de tout ; ce sont des classes à choisir qui modifient les caractéristiques du protagoniste tout en lui permettant de manier certaines armes. Ces codes sont reliés à un Revenant propre et des compétences passives et actives sont déblocables tout au long de l'aventure. Un élément important, celui de pouvoir en changer à n'importe quel moment pour pouvoir s'adapter à n'importe quelle situation ou simplement tester quel style vous correspond le plus. Le plus intéressant dans tout cela, c'est qu'en maîtrisant ces dons, il est possible de les débloquer afin de les utiliser dans d'autres classes par la suite. Par exemple, il sera possible de lancer des boules de feu tout en se téléportant sur un ennemi pour lui asséner une série de coups automatiques. Ces "dons" s'utilisent en échange d'Ichor, sorte de mana. Cet Ichor se recharge tout simplement en combattant les Déchus ou encore en utilisant les Voiles de Sang. Ces dernières sont un nouvel élément qui s'ajoute à la personnalisation du protagoniste, permettant principalement d'effectuer des actions mortelles dans le dos des ennemis, pouvant déclencher des animations plus que stylées. A noter qu'elles peuvent être désactivées à tout moment dans les options. Code Vein propose un gameplay très riche et complètement personnalisable, le titre laisse le joueur libre de ce qu'il souhaite devenir et bien maîtrisées, les actions disponibles sont réellement jouissives à exécuter.
En plus de tous ces outils mis à la disposition du joueur, différents types d'armes viennent enrichir la façon d'aborder les combats. De la baïonnette à la lance, en passant par l'épée à une main, chacun y trouvera son bonheur sans aucun doute, même s'il faudra quelques temps pour apprendre toutes les subtilités de chacune d'elles. Même si, au début, le jeu pourra paraître facile, il ne faudra pas se fier aux premières heures qui n'auront strictement rien à voir avec les défis qui sont disséminés ici et là dans les différents donjons et quêtes secondaires. Le bestiaire est plutôt bien fourni, et à l'image des protagonistes, soigné. Mention spéciale aux différents boss qui ont bénéficié d'un très gros travail, autant visuel que dans leurs mouvements qu'il faudra d'ailleurs connaître sur le bout des doigts si l'on veut avoir une chance de s'en sortir face à eux. Attention également à ne pas relâcher sa garde trop vite face à eux, ils possèdent souvent plusieurs formes très réussies. Cerise sur le gâteau, il est possible d'avoir différents compagnons parmi les personnages de l'histoire, contrôlés par l'IA et nous accompagnant. Ces derniers trouvent leur utilité principalement au début de l'aventure, le temps de se faire aux différentes commandes. Mieux encore, il sera possible de se faire accompagner d'autres joueurs du monde entier pour se défaire des boss les plus ardus. L'ajout de ce multijoueur est intéressant pour ceux qui ne sont pas familiers avec ce genre. Reste encore à voir si les serveurs sauront suivre la cadence au moment de la sortie. Tout ce que Bandai Namco a mis en place pour le gameplay est très jouissif et l'évolution est visible tout au long de l'aventure, le sentiment de puissance est là tout en étant punitif, mais jamais injuste ni frustrant.
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