La scène Counter-Strike existe depuis plusieurs années maintenant, ces demoiselles ont commencé à se faire un nom dès le début du siècle via des événements tels que l'Electronic Sports World Cup. C'est d'ailleurs la compétition de Matthieu Dallon qui a permis aux filles d'avoir un véritable circuit professionnel régulier toujours en activité. Toutefois d'autres organisations ont tenté à tour de rôle de se lancer dans l'aventure. Citons par exemple la CyberAthlete Professional League, l'Electronic Sports League ou bien les Arbalet Cup, mais aujourd'hui subsiste encore uniquement l'ESWC accompagné, dans une moindre mesure, par l'ESL. Car il a toujours été compliqué pour les organisateurs d'offrir un véritable contenu féminin cumulant cash prizes, public, sponsors et participantes suffisantes.
En cela le modèle de l'Electronic Sports World Cup a su s'imposer tout simplement car il n'a lieu qu'une à deux fois par an, permettant de profiter de l'effet de manque de ces demoiselles. En effet par manque de tournois, les filles ont tendance à se jeter corps et âme dans la Coupe de Monde permettant un nombre de participantes suffisant, des structures présentes en nombre, un public au rendez-vous et des sponsors en demande. Mais lorsqu'il a été question de monter plusieurs événements par an, de créer un circuit par région géographique ou bien d'envoyer les filles aux quatre coins du globe, là en règle générale il y a eu blocage.
La mort de Counter-Strike 1.6 n'a pas non plus aidé à l'émancipation d'une scène toujours jeune et fragile. L'ESL n'a par exemple pas pu maintenir son rythme avec les European Nations Cup, les ESL Female League et autres ESL Major Series. L'Arbalet Cup n'a pas vécu assez longtemps pour monter plus d'une compétition réservée aux filles, idem en ce qui concerne la CPL etc. Au final cela a donc toujours été un phénomène de montée en puissance rapide suivie par une descente tout aussi brutale. Counter-Strike : Source n'a par ailleurs jamais pu bénéficier d'une couverture médiatique aussi importante qu'1.6 concernant les filles, montrant la fragilité d'une scène impossible de gérer la coexistence de deux titres identiques sur le principe. Toutefois avec l'arrivée de Counter-Strike : Global Offensive le problème ne se pose plus, un seul FPS pour tout le monde regroupant toutes les joueuses. C'était la solution afin de rendre plus forte la communauté féminine et lui permettre d'avoir un poids plus important face aux organisateurs. L'ESWC 2012 aura d'ailleurs signé le retour en force de ces dames car après seulement un peu plus de deux mois de sortie officielle, le nouveau titre de Valve a réussi à rassembler une dizaine d'équipes en provenance du monde entier tout en permettant à des clubs de rechercher une section féminine à supporter.