S'il y a bien un univers qui se prête merveilleusement à celui de la gestion de ferme et de la préparation de bons petits plats, c'est sans aucun doute le Seigneur des Anneaux. Non, je ne parle pas de cuisiner quelques gratins à Sauron ou de restaurer les terres du Mordor à coup de bêche, mais bien de la Comté, cet endroit paradisiaque où les hobbits font la fête en mangeant et buvant toute la journée. C'est en tout cas la formule que propose Tales of the Shire, propulsé par Private Division et Weta Workshop. Il aurait fait un jeu idéal pour profiter de l'automne sous un plaid chaud mais la date de sortie a malheureusement été repoussée au début de l'année 2025. Quoi qu'il en soit, j'ai pu tester une version bêta pour vous en parler quelques minutes.
- Genre : jeu de simulation
- Date de sortie : début 2025
- Plateforme : PC, Xbox Series, PS5 et Nintendo Switch
- Développeur : Weta Workshope
- Éditeur : Private Division
Seigneur des anneaux x Stardew Valley : La recette parfaite ?
La recrudescence de "cosy game" depuis l'avènement d'Animal Crossing New Horizons en mars 2020 ne semble pas s'arrêter. Après des succès comme Stardew Valley, Story of Seasons ou plus récemment Disney Dreamlight Valley et Fae Farm, difficile de croire que d'autres titres du genre pourraient encore percer. Et pourtant, la demande est forte et les bons jeux de simulation de ferme se comptent sur les doigts de la main ! En tant que grande fan du genre, je peux vous assurer que j'ai dû m'essayer à 80% de ce qui sort sur le marché et Tales of the Shire faisait partie des opus que j'attendais le plus.
Dans cette version bêta, j'ai donc pu prendre vie dans cette bourgade culte des Terres du Milieu, en incarnant une hobbit de la Comté. Après une courte cinématique avec Gandalf me réveillant d'un sommeil profond dans les bois, j'ai pu créer mon propre personnage. Rien de bien nouveau ici si ce n'est la possibilité de choisir la pilosité sur mes pieds et un large choix de prénoms et noms de famille typiques que Tolkien en personne aurait pu proposer.
Tout de suite plongée dans cet univers familier qu'est le Seigneur des Anneaux en version calme, sans gros dragon ou orcs armés, j'ai pu rencontrer les premiers personnages du village dans leurs charmantes boutiques et apprécier les dialogues bourrés d'humour. Si j'avais justement un peu peur que l'immersion soit fastidieuse, ce fut le contraire pendant mes quelques heures de jeu. Quelques chutes de framerate sont à souligner dans cette version bêta, même en mode performance, mais le jeu est fluide dans l'ensemble et plaisant graphiquement quand on aime ce genre de direction artistique.
Le système de progression est bien pensé et accentue justement ce sentiment d'immersion. Plutôt que d'être lâchée dans ma ferme en me demandant de cultiver des légumes pour être rentable dès le premier jour, on m'a montré comment prendre en main les plus grosses fonctionnalités du titre de manière intuitive. D'abord en me demandant de préparer un bon repas pour mon nouveau voisin (et de le partager avec lui pour faire monter notre jauge d'amitié), ensuite en essayant de retrouver un livre disparu, me forçant alors à me présenter à la plupart des habitants ayant eux aussi des choses à m'apprendre (cultiver des légumes ou pêcher par exemple).
Bref, les quêtes ne sont pas ennuyeuses et servent toujours un but précis comme l'obtention des outils de départ dans mon cas.
Un jeu de ferme qui a appris des erreurs des autres ?
Dans l'ensemble, Tales of the Shire semble être un très bon jeu de ferme et de simulation, et j'ai hâte de pouvoir tester la version complète. Mais qu'est-ce qui fait qu'il sort du lot puisque des titres du genre... On en a à la pelle ? Outre son univers (c'est la première fois qu'on a un jeu du genre qui se déroule à la Comté), Tales of the Shire améliore plusieurs aspects des "farm games" comme le choix de ne pas mettre de système d'énergie. Si cela peut être assez déstabilisant au début (surtout dans un jeu où la nourriture est reine), je dois avouer qu'on s'y fait vite. Le fait de devoir se coucher tôt est toujours présent mais pouvoir ramasser, piocher, pêcher et courir sans limite d'énergie est un réel plaisir.
De plus, le peu que j'ai pu tester me permettait déjà de voir les quelques optimisations qui font plaisir comme un garde-manger avec stockage illimité pour mettre toute la nourriture ou le fait de recevoir les cadeaux de quête directement dans sa boîte aux lettres si l'inventaire est plein au moment de la rendre. Le mieux reste tout de même le système de guidage à la fois immersif et intuitif. Pas de gros filet lumineux jaune à suivre devant soi mais ici, on nous propose de suivre des oiseaux qui se posent tous les 50 mètres environ en pointant leur bec vers la direction de la quête qu'on a choisit de suivre. Bref, un système ingénieux que je n'avais encore jamais vu.
Le monde ouvert est lui aussi bien agréable à explorer, avec beaucoup d'ingrédients et de poissons à collecter mais quelques coffres et trésors manquent peut-être à l'appel. En parlant de poisson, le mini-jeu de pêche est l'une des choses que je regarde en premier dans un jeu de ferme et Weta Workshop semble l'avoir rondement réussi. On est loin de l'ignoble système de Stardew Valley mais plutôt dans un gameplay se rapprochant de Story of Seasons où il faut viser les ondulations sur l'eau, attendre que le poisson morde à l'hameçon et le ramener en restant appuyé, dans la bonne direction, en détendant le fil de temps en temps.