Les jeux multijoueurs, en particulier en ligne, sont souvent considérés comme difficiles pour une partie des joueuses et joueurs. La raison principale à cela c'est qu'il ne peut généralement y avoir qu'un seul vainqueur, et à moins d'être particulièrement doué sinon vous vous contentez le plus souvent du tréfonds du classement. Et si certains pourraient avoir tendance à jeter l'éponge en s'estimant "trop nuls" aux jeux PvP car n'ayant "pas le temps de jouer autant que ces tryharders insupportables qui passent leur vie dessus", une nouvelle étude tend à démontrer que le problème serait un poil plus complexe !
Le jeu vidéo en ligne, cet environnement compétitif féroce et cruel pour l'égo
Quiconque s'est déjà essayé à une partie de League of Legends ou de Fortnite, pour ne citer qu'eux, le sait : le niveau des joueuses et joueurs est excessivement élevé. Pourtant, là où se ressent le plus cet écart de niveau c'est du côté des jeux de tir en ligne, Apex Legends ou Counter-Strike 2 par exemple pour ne citer que certains des plus populaires en 2024.
La raison à cela est assez simple : en plus de devoir maîtriser votre environnement et votre positionnement à la perfection vous devez communiquer avec votre équipe et surtout... votre visée ! Et cela peut sembler simple, sauf que dans la réalité la luminosité de votre écran y joue un rôle crucial, les éléments visuels présents en jeu également, et tout un tas d'autres paramètres qui pourraient ou pas vous donner l'avantage sur votre adversaire.
Seulement voilà, même pour un joueur aguerri ayant des milliers d'heures de jeu qu'importe le titre auquel il joue peut se retrouver confronter à un ennemi le lavant littéralement sans sommation. On a toutes et tous connu ce moment où on se sent incroyablement puissant(e), où l'on engage un adversaire et il s'avère que celui-ci semble avoir une telle maîtrise de son personnage qu'il ne laisse pas le place au doute : IL TRICHE, ÉVIDEMMENT ! La théorie du smurf fonctionne également...
Sauf que non, cet incroyable adversaire ne triche le plus souvent pas (sauf sur Counter-Strike 2, mais c'est une autre histoire). Il est simplement meilleur, aussi difficile que cela puisse être à avaler pour votre égo. Mais alors... comment un joueur a-t-il pu investir plus de temps et d'énergie que vous et vos 50 000 heures sur un seul et unique jeu ?
Le problème ce n'est pas vraiment vous... enfin si, mais non...
Une étude parue sur Journals.plos.org et conduite par Clinton S. Haarlem ,Redmond G. O’Connell, Kevin J. Mitchell et Andrew L. Jackson s'est intéressée à ce phénomène. Pour y parvenir, les chercheurs ont demandé aux participants d'observer une source lumineuse vacillant rapidement afin de déterminer si toutes la percevaient de la même façon. Et le résultat est aussi prévisible que surprenant :
- Une partie des sujets estimait que la lumière semblait constante, sans vacillement donc, lorsqu'elle clignotait 35 fois par seconde
- D'autres participants ont continué de percevoir le scintillement de la lumière alors même qu'elle clignotait 60 fois par seconde
L'expérience a naturellement été répétée à de multiples reprises et avec les mêmes participants dans différentes conditions afin d'obtenir des résultats les plus probants possibles. Et... ceux-ci sont restés assez constants : les sujets capables de percevoir un scintillement très rapide sembleraient capables de le faire de façon fiable et dans différentes conditions et à différents moments.
Qu'est-ce que cette étude semble donc nous apprendre ? C'est simple : pour les chercheurs à l'origine de celle-ci, "les différences individuelles dans la perception de la vitesse ont des implications dans les situations à grande vitesse où l'on peut avoir besoin de localiser ou de suivre des objets se déplaçant rapidement, comme dans les sports de balle, ou dans les situations où les scènes visuelles changent rapidement, comme dans les jeux compétitifs".
Pour résumer, que vous jouiez ou pas à Apex Legends, vous auriez (ou pas) par définition un avantage physique avant même de vous essayer à ce jeu : vous percevriez "trop bien" la lumière émanant de votre écran et recevriez donc plus d'informations que vos compères et consœurs. C'est injuste, c'est la vie !
Bon, la bonne nouvelle dans l'histoire c'est que ce facteur est loin d'être fondamentalement déterminant dans votre aptitude ou pas à être bon à un jeu donné, bien d'autres facteurs (physiques ou pas) entrent en compte et contribuent à votre niveau de jeu global. Enfin, et pas des moindres, la perception visuelle peut être entraînée si vous estimez que c'est ce qui fait la différence avec vos adversaires... On en doute fortement, mais essayez tout de même !