Avec le premier jeu sorti en 2007, Assassin's Creed est rapidement devenu l'une des séries phares d' Ubisoft. L'un après l'autre, ses différents titres ont développé une histoire captivante sur l'éternel conflit entre deux organisations : les Assassins et les Templiers. Chaque nouvel épisode était alors attendu avec impatience et les fans se demandaient quel serait le prochain contexte historique dépeint par les développeurs. Cependant, l'intérêt pour la série a atteint un point bas au milieu de la dernière décennie. La principale raison ? Un titre qui était censé révolutionner la série, mais qui a fini par devenir la cible de moqueries et de mèmes. Assassin's Creed : Unity était l'un des jeux les plus attendus de l'année. Et ce qu'il est devenu est l'une des plus grandes déceptions de la décennie. Nos confrères de chez 3DJuegos ont voulu retracer son histoire et nous vous avons résumé les grandes lignes ci-dessous.
Pourquoi Unity était l'un des titres d'Assassin's Creed les plus attendus ?
Il faut comprendre qu'à sa sortie en 2014, Unity était l'un des titres les plus attendus du moment. Bien qu'Assassin's Creed IV : Black Flag soit sorti l'année précédente, il s'agissait d'une suite du précédent Assassin's Creed III, qui réutilisait non seulement de nombreux mécanismes de ce dernier, mais aussi son moteur graphique.
- Unity devait être le premier jeu de la saga pour la nouvelle génération. Le premier à tirer véritablement parti de la puissance des nouvelles PlayStation 4 et Xbox One. Ubisoft Montréal a affirmé avoir développé un nouveau moteur graphique pour l'occasion, qui serait plus beau que jamais.
- Comme si cela ne suffisait pas, le contexte historique de la Révolution française était l'un des plus demandés par les fans de la franchise, les attentes étaient donc élevées.
Les promesses ne s'arrêtent pas là. Les premières captures d'écran montrent un Paris révolutionnaire extraordinaire, riche en détails, où le contraste entre les bidonvilles et les châteaux de Versailles est éblouissant. Les développeurs ont promis, entre autres, une carte deux fois plus grande que celle des préquelles, de nouveaux types de missions, une intelligence artificielle plus performante que jamais et la possibilité d'entrer dans certains bâtiments, comme la cathédrale Notre-Dame. La designer Caroline Miousse a passé deux ans à travailler sur la reproduction quasi parfaite du jeu. Le parkour du protagoniste a également été retravaillé, un nouveau mode coopératif à quatre joueurs a été incorporé et sa puissance permet, dit-on, de jouer jusqu'à mille personnages à l'écran, chacun avec ses propres routines, sans que le système n'en souffre.
L'équipe, dirigée par Alex Amancio et James Therien, travaillait sur Unity depuis 2010 déjà. Contre toute attente, ils ont réussi à garder le projet secret jusqu'en 2014, lorsqu'à la mi-mars, des images ont été divulguées sur Internet, et la communauté a commencé à s'enthousiasmer pour ce qui était censé devenir le plus grand jeu Assassin's Creed de tous les temps.
Un retard qui aurait dû mettre la puce à l'oreille ?
Quelques jours après la fuite, Ubisoft a confirmé la sortie imminente d'Assassin's Creed : Unity, qui se déroule pendant la Révolution française et dont la première bande-annonce a été diffusée lors de l'E3 de cette année-là. Sa présentation ayant été un succès, les préventes du titre, dont la sortie était prévue en octobre, ont grimpé en flèche. Ce n'est pas seulement parce que le projet est superbe, mais aussi parce que, compte tenu des origines d'Ubisoft, personne ne remet en question le soin avec lequel une période historique aussi importante sera reproduite. Des universitaires et des historiens ont même été engagés pour revoir le décor. Le titre a cependant été retardé de quelques semaines, jusqu'en novembre de la même année. Ses développeurs se sont rendu compte, selon son producteur, que certains détails découverts à la dernière minute devaient être peaufinés. Personne n'aurait pu imaginer ce que ce retard signifiait réellement.
Ces petits détails se sont révélés être des revers majeurs. Quelques jours avant la sortie du jeu, une série de vidéos sur GameSpot, devenue virale, a mis en évidence de très sérieux problèmes avec le jeu. On y voyait notamment des problèmes de framerate, un lag considérable entre les menus, des personnages disparaissant et réapparaissant soudainement, de nombreux défauts dans la détection des collisions et, plus tristement célèbre, des personnages sans visage, laissant un des mèmes les plus mémorables de l'année 2014. Le propre directeur général du studio, Yannis Mallat, a dû s'excuser publiquement. Il a assuré qu'ils travaillaient déjà sur les premiers patchs et a promis qu'en compensation, le premier DLC du jeu serait gratuit. De plus, ceux qui ont acheté le season pass pourront télécharger gratuitement l'un de leurs titres.
Les premier et deuxième correctifs ont été publiés presque immédiatement, mais le plus important, le troisième, qui corrigeait plus de 300 défauts, a été publié à la fin du mois de novembre. Un quatrième patch, publié en décembre, a fait la une des journaux pour sa taille : plus de 6Go. Ce qui, sur Xbox One, à cause d'un bug, a pris 40 Go, soit presque autant que le jeu lui-même. En d'autres termes, le patch lui-même comportait également des bugs, ce qui a suscité pas mal de blagues au sein de la communauté.
Comme si tous les problèmes causés par les performances du jeu n'étaient pas suffisants, Ubisoft Montréal a dû faire face à d'autres controverses au-delà de ses propres performances. Le Parti de Gauche français, par exemple, a critiqué la représentation de la période historique, affirmant qu'il s'agissait d'une propagande contre-révolutionnaire. L'impossibilité de choisir un personnage féminin dans le mode coopératif a également été vivement critiquée par divers médias. Les développeurs se sont excusés en invoquant la quantité de travail supplémentaire nécessaire, mais les fans de la série n'ont pas été convaincus.
Les actions d'Ubisoft ont chuté de 16 % dans les semaines qui ont suivi la sortie du jeu. La franchise a cessé d'avoir des sorties annuelles afin d'assurer la qualité des titres à venir. Ainsi, Origins et Odyssey, profondément remaniés, n'apparaissent qu'en 2017 et 2018. Tandis que Valhalla serait retardé jusqu'en 2020.