Après le Japon féodal de Shadow Tactics: Blades of the Shogun et le far-west de Desperados III, Mimimi emmène désormais l’infiltration tactique en temps réel d’une escouade hétéroclite, un style initié en 1998 par Commandos, dans les eaux caribéennes, avec Shadow Gambit: The Cursed Crew. En éditant pour la première fois lui-même son jeu sur PC, PS5 et Xbox Series, avec une sortie pour l’instant simplement annoncée pour 2023, le studio allemand nous met en effet à la tête d’un équipage maudit de pirates. Voyons si celui-ci apporte autre chose qu’un changement de décor.
Une sortie proche et une démo en attendant
Vous pouvez déjà vous régaler de la bande-annonce diffusée au cours du PC Gaming Show dévoilant la date de sortie du titre, fixée au 17 août 2023 sur PC (Steam et Epic Games Store), PS5 et Xbox Series, ainsi que de la mise à disposition de la démo que nous avons eu entre les mains, à compter du 19 juin. Le Steam Next Fest se tiendra en effet du 19 au 26 juin et, pour l'occasion, Mimimi proposera une démo jouable de son prochain titre, une belle opportunité de vous faire un avis par vous-mêmes sur celui-ci. Cette version du soft vous permet de découvrir le premier acte de Shadow Gambit: The Cursed Crew, avec l'introduction complète, deux missions et l'accès au vaisseau fantôme le Red Marley qui sert de HUB. Cela devrait vous occuper 2 à 4 heures suivant votre expérience du genre et votre style de jeu.
- Genre : infiltration tactique
- Date de sortie : 2023
- Plateforme : PC, PS5, Xbox Series
- Développeur : Mimimi Games
- Éditeur : Mimimi Games
- Prix : N/A
Le pouvoir des maudits
Ah, la piraterie, une grande époque ! Mais c’est encore mieux de la pratiquer du côté des forces obscures. Parce que, oui, notre équipage n’appartient plus vraiment au monde des vivants. L’héroïne principale est Afia Manicato et, au début de l’aventure, elle cherche à rencontrer le Saltimbanque au bar du Tombeau du Pêcheur afin de retrouver Red Marley. Mais le temps lui est compté. Il faut qu’elle agisse vite avant que l’Inquisition n’arrive. Celle-ci contrôle en effet la mystérieuse chaîne d’îles des Caraïbes Perdues et chasse tout ce qui est surnaturel, afin de le purifier par le feu dévoreur d’âmes. Or, Afia est justement une pirate maudite, capable de se téléporter d’un point à un autre en un éclair afin d’exécuter ses victimes. Elle peut aussi, l’espace d’un instant, rendre un ennemi aveugle et sourd, le temps de se faufiler devant lui.
Après avoir retrouvé sa trace, elle va devoir libérer le Red Marley, le bateau maudit doué de parole de Mordechai Œil Noir, le célèbre pirate passé entre les mains d’Ignacia, l’Inquisitrice de l’Immaculée. Ayant capturé le navire, celle-ci cherche à chasser sa corruption via un rituel. Mais elle a aussi pour objectif de résoudre l’énigme laissée par le capitaine afin de mettre la main sur son trésor, objectif que partage Afia. Doué de la capacité de manipuler les souvenirs, pouvoir qui a fait la légende de Mordechai et de son équipage, le Red Marley va assister Afia afin de le libérer et passer ensuite un pacte avec elle pour ramener son équipage maudit auprès de lui. Pour cela, il va falloir récupérer des perles noires et suffisamment d’énergie d’âme en accomplissant diverses tâches.
Chaque mission débute classiquement par une cinématique montrant les lieux et les objectifs à atteindre. Mais c’est à nous, en tant que nouvelle navigatrice du Marley et cheffe d’escouade, de décider où débarquer, plusieurs options étant possibles, offrant ainsi différentes approches. Notons que chaque mission se déroule sur une petite île, et que chaque île est utilisée plusieurs fois. Les lieux sont donc conçus à diverses fins, et il n’est pas nécessaire de tout nettoyer, mais libre à chacun de faire ce qu’il veut. Cette part de liberté laissée au joueur est bienvenue et rajoute un autre aspect tactique au jeu. Ceci dit, on se retrouve aussi à parcourir à plusieurs reprises les mêmes îles, avec la même configuration et les mêmes ennemis positionnés à l’identique. Espérons que cela ne génère pas trop de redondance dans l’action.
Savoir rester dans l’ombre
Une fois tous les tâches nécessaires accomplies, on peut dans la même idée continuer à faire du vide dans les rangs ennemis, si le cœur nous en dit, mais pour mettre fin à la mission, il faut passer par une brèche. Plusieurs d'entre elles sont réparties sur la carte, et chacune est protégée par des fanatiques qui les maintiennent fermées. Il suffit alors d’en choisir une, de l’atteindre, d’exécuter son gardien pour l’ouvrir, puis de l’emprunter pour retourner à bord du Red Marley. Voilà un autre aspect donnant de manière appréciable un côté semi-ouvert à Shadow Gambit. De plus, le fait de disposer d’un équipage de plus en plus conséquent, puisqu’il y a en tout 8 personnages jouables, n’est pas en reste. Vous pouvez en effet, sauf pour les membres qui peuvent parfois être imposés, choisir qui prendra part à la mission, ce qui multiplie les possibilités et ouvre grand la porte de la rejouabilité. Le challenge est, pour les développeurs, de parvenir à équilibrer suffisamment bien les choses pour que toutes les compositions puissent aboutir. À ce que l’on a pu en voir, cela fonctionne parfaitement.
Pour le reste, on retrouve ce qui a fait le succès des autres jeux de Mimimi, à savoir un groupe de 4 personnages à gérer, avec la possibilité de synchroniser leurs actions après les avoir planifiées en figeant le temps (mode ombre). Chacun dispose d’une attaque rapprochée et d’une arme à feu bruyante aux munitions très limitées, peut marcher ou courir, mais certains seulement sont capables de grimper à autre chose que des échelles ou de nager. Et si quelques-uns peuvent transporter les corps rapidement en position debout, les autres doivent les traîner lentement au sol en position accroupie. Il est en effet toujours nécessaire de planquer les ennemis neutralisés, qu’il s’agisse de cadavres ou de gardes assommés et ficelés. Attention donc pour cela aux cônes de vision des gardes, qui passeront du vert au jaune progressif s’ils aperçoivent quelque chose de louche, puis au rouge si cela atteint l’objet de leurs doutes, déclenchant ainsi l’alerte. Il ne reste alors plus qu’à se planquer le temps que celle-ci se termine et que chacun retourne à ses occupations habituelles. Les civils, eux, sont juste surpris mais ne vous embêtent pas.
Il s’agit par conséquent de bien observer la routine de chaque PNJ, ainsi que les éléments de l’environnement que l’on peut mettre à profit (y compris pour des exécutions maquillées en accident), afin de planifier au mieux sa stratégie. Différentes méthodes sont envisageables, et c’est à vous de faire preuve de créativité en fonction des membres de l’équipage que vous avez choisis. Chacun dispose en effet de ses propres compétences surnaturelles et peut débloquer une amélioration avec la vigueur obtenue en remplissant les missions. On retrouve, bien entendu, divers subterfuges pour distraire les gardes (pièce, flûte, …), ou même attirer les plus faibles dans un coin à l’écart, mais aussi des capacités bien plus originales et efficacement létales : création de buissons, poudre odorante repoussant les gardes, katashiro (charme de papier humanoïde) vers lequel se téléporter pour exécuter les cibles marquées, contrôle des esprits, arbalète silencieuse de la tireuse d’élite, canon magique, grappin multi-usage, ancre d’âme permettant d’ouvrir des portails ou se cacher pour mieux surprendre les ennemis, …
À huit, la fête est plus folle
Dans la version pré-bêta à laquelle nous avons pu nous essayer, seuls 5 des 8 pirates maudits étaient disponibles. De plus, nous n’avions à notre disposition que l’introduction du jeu, les salles d’entraînement optionnelles de chaque membre de l’équipage dans la soute du Marley, et deux missions sur la même île. Cela nous a malgré tout déjà permis de nous faire une petite idée de ce qui nous attend. Et la formule fonctionne toujours très bien, il n’y a rien à dire. L’apport d’un nouveau contexte est appréciable, tout comme les nouvelles compétences mises en place, et l’on salue tout particulièrement la possibilité de pouvoir composer l’équipe de son choix. Pour couronner le tout, le style graphique cartoon coloré retenu est séduisant, avec de belles animations des exécutions. Et la vue en 3D isométrique dans laquelle on contrôle la caméra pour avoir la meilleure lecture du terrain n’est jamais mise en défaut.
Côté doublage (en Anglais), on a également droit à des personnages convaincants, chacun avec sa propre personnalité. Si des sous-titres sont proposés dans diverses langues, dont le Français, seul l’Anglais et l’Allemand sont disponibles pour les voix. Notons que les PNJ discutent encore une fois entre eux en boucle, mais ce n’est pas forcément gênant, car cela va de pair avec la routine dans laquelle ils s’inscrivent et peut même être mis à profit pour caler le moment d’agir. Pour ce qui est des ennemis, cela va du puissant Pronosticar, que l’on ne peut exécuter qu’avec l’environnement, celui-ci nous sentant systématiquement approcher, au garde bête et méchant, en passant par des serviteurs allant de pair et reliés entre eux, chacun pouvant ressusciter son comparse s’il vient à mourir, ce qui oblige à exécuter les deux en même temps, ceux-ci ne se trouvant pas forcément l’un à côté de l’autre.
Niveau difficulté, chacun devrait y trouver son compte, avec 4 niveaux proposés (facile, normal, difficile et très difficile). De plus, vous pouvez toujours activer ou non la surbrillance pour mieux repérer les adversaires et les éléments interactifs afin de vous aider. Mais, de toute façon, vous échouerez certainement à plusieurs reprises avant de trouver la solution idéale. Shadow Gambit reste un titre reposant sur le die & retry via les souvenirs, que vous pouvez capturer aussi souvent que vous le voulez grâce au pouvoir du Red Marley, pour les relâcher à votre guise, afin de recommencer à un point plus intéressant et retenter votre chance. Enfin, le soft ayant tourné sans aucun problème sur cette version pré-bêta, nous sommes confiants quant à sa solidité technique. Par contre, curieusement, il a fallu l'installer sur un SSD, faute de quoi il ne voulait pas démarrer. Curieux. Espérons que cela sera réglé avant le lancement du jeu pour ne pas se priver d’une partie du public.
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