A l'occasion de la sortie de Diablo IV, Blizzard sort le grand jeu ! En annonçant en premier lieu une large vague de Drops Twitch, l'éditeur s'assurait déjà une très bonne visibilité. Pourtant, il est allé plus loin encore et propose à présent à une petite élite de joueurs de voir leur nom immortalisé sur une statue à l'effigie de la Fille de la Haine, Lilith. Une décision saluée, mais qui attise évidemment les convoitises... et les controverses.
Les streamers et journalistes, les ennemis du jour
L'idée paraissait de prime abord dingue : si vous veniez à faire partie des 1 000 premiers joueurs à atteindre le niveau 100 dans Diablo IV sans mourir une seule fois, alors Blizzard immortaliserait votre pseudonyme sur une statue physique à l'effigie de Lilith, la fille de la Haine au cœur de toutes les attentions dans ce nouvel opus.
Mais, comme toutes les récompenses, les controverses n'ont pas tardé à tomber pour l'éditeur américain. Une partie des joueurs se plaint en effet que les influenceurs et journalistes qui avaient eu accès au jeu bien avant le commun des mortels afin de préparer leurs vidéos, articles et autres critiques disposeraient d'un "avantage déloyal extrême". En réponse, Rod Fergusson, qui est à la tête de la production de la franchise Diablo, a annoncé que les personnages de ces quelques privilégiés ainsi que toute leur progression avait été supprimée.
Mais cela n'a pas suffit à calmer la ferveur de ces joueurs qui pointaient alors du doigt l'expérience accumulée par ces "privilégiés". En effet, pour eux le simple fait qu'une petite poignée de joueurs ait pu avoir accès quelques jours avant tout le monde à une bonne partie du jeu donne un avantage conséquent sur le joueur moyen, puisque cette petite élite "connaît tout à propos des boss, des Actes du jeu et de la façon de gagner en équipement et en niveaux". La demande était claire : empêcher complètement à celles et ceux qui ont participé à ces sessions anticipées de participer au concours.
Blizzard fait marche arrière, encore
Une fois n'est pas coutume ces derniers temps, Blizzard a choisi de faire marche arrière et d'être à l'écoute des critiques. Ce lundi 29 mai 2023, Rod Fergusson a ainsi révélé que les conditions de participation à ce concours avaient été mises à jour. Désormais, les salariés de Blizzard n'y sont plus éligilbles, au même titre que toutes celles et ceux ayant joué à la phase de test dédiée aux influenceurs et journalistes durant les deux dernières semaines.
Une décision compréhensible d'une part puisque cela permettra sans doute de calmer la colère de celles et ceux qui critiquaient cet aspect du concours, néanmoins elle laisse un arrière-goût assez étrange. Non pas que l'on soit formellement contre l'idée (je suis de toute façon éligible à titre personnel), mais en vérité cela ressemble à une énième tentative de polémique assez ridicule dans le seul but de critiquer vainement.
D'une part, on sait pertinemment qu'une bonne partie des journalistes n'ont ni l'étoffe, ni le temps de jouer assez pour participer activement à ce type de concours (on rappelle qu'atteindre le niveau 100 sur Diablo IV était estimé à environ 150 heures, soit près d'une semaine de jeu en continu). Ce sont souvent, pas toujours, des joueurs assez moyens, et le vrai problème au demeurant étant les streameuses et streamers qui ont largement le temps de profiter de l'expérience accumulée au cours de ces "reviews builds" afin de stream en continu pour obtenir cette récompense.
Mais là encore... Même avec toute la bonne volonté du monde, il y a fort à parier que rares seront les joueurs capables d'aligner assez d'heures de jeu pour parvenir à un tel exploit. Doit-on également bannir tous les anciens joueurs de Path of Exile ou Diablo II et III sous prétexte qu'ils maîtrisent les codes du genre et ont un sérieux avantage sur le joueur moyen ? Celles et ceux qui ont participé aux phases de Bêta publique et privée ces derniers mois, ou encore celles et ceux qui ont opté pour l'Accès anticipé ? Sans doute pas.
Comme tous les systèmes classés, ce concours est réservé à une certaine élite maîtrisant les codes du genre Hack'n'Slash et étant capables d'aligner une semaine de jeu en quasi-continu pour réussir. Il s'agit d'ailleurs surtout d'un concours à but promotionnel pour appâter le chaland alors qu'on sait pertinemment qu'il n'en verra jamais la couleur. Qu'importe qui on bannit, le joueur moyen n'y aura jamais accès, et les journalistes (et même de nombreux streamers) n'auraient sans doute jamais pu s'y risquer même avec toute l'expérience accumulée en amont du commun des joueurs.
Une fausse polémique selon nous donc, qui ne changera rien aux résultats : celles et ceux qui prévoient d'être les premiers à atteindre le niveau 100 en Mode Hardcore sont déjà largement prêts et n'ont pas attendu ce concours pour se préparer.