L'ajout de K'Santé a marqué un tournant dans League of Legends. Pour la première fois de son histoire, Riot Games a confirmé qu'un nouveau champion appartenait à la communauté LGBTQ+ avant même sa sortie. Même s'il est vrai que certains personnages sont présentés comme ouvertement homosexuels (comme Kai et Valmar, ou encore Leona et Diana), ces relations n'ont été confirmées qu'après coup, bien après leurs sorties sur le MOBA. Un choix logique de la part du studio qui œuvre depuis des années en faveur de la diversité. Pour autant, Riot Games a du faire des compromis et a admis avoir censuré l'histoire de la Fierté de Nazumah dans certaines régions.
Des compromis nécessaires ?
Dans une interview accordées à Sky News, Jeremy Lee, le producteur exécutif de League of Legends, a déclaré que le développeur "remplacerait des mots tels que "amant" par "partenaire" dans les pays hostiles aux droits LGBTQ+". Il a aussi affirmé qu'il "était très fier du nouveau personnage et que Riot Games voulait que tous ceux qui jouent à League Of Legends trouvent un champion qui leur ressemble".
Cependant il a aussi précisé que "chaque région peut publier certains aspects du jeu de manière un peu différente pour s'adapter à la culture locale".
En somme, certains pays sont libres d'adapter selon leur bon vouloir les histoires des différents champions. Un cas déjà connu est celui de la Chine qui a censuré la dernière nouvelle officialisant la relation amoureuse entre Diana et Leona — les faisant passer d'amantes à simples amies.
Un frein pour les droits LGBTQ+ ?
Selon Hanna Woo, responsable des relations publiques internationales, les personnages du jeu doivent être interprétés par les joueurs eux-mêmes : "Même si ce n'est pas explicite, même si ce n'est pas direct, même si des changements ont été apportés, ou si certaines choses ne sont pas aussi évidentes dans l'identité de ce personnage, c'est comme si vous étiez censé les voir". Pour autant, lorsqu'on leur demande si le studio apporte des modifications ou des omissions à l'histoire de certains personnages pour s'adapter au régime sous lequel le jeu est publié, Hanna Woo a répondu : "Oui, je dirais que nous le faisons".
Cette situation a déçu des joueurs appartenant à la communauté LGBTQ+, notamment le streamer Ben Austwick qui s'est dit triste mais pas surpris par cette pratique :"Les jeux vidéo font partie de la culture et devraient être à l'avant-garde pour repousser les limites, surtout dans les endroits où l'oppression LGBT+ sévit. [...] Le straightwashing* des personnages queer des jeux dans les pays ayant un mauvais bilan en matière de droits LGBT+ est triste et prouve qu'il n'y a rien de plus important que de faire le plus d'argent possible", a-t-il déclaré à Sky News.
(Straightwashing : fait d’effacer la sexualité d’individus pour la rendre conforme à un monde hétérocentré)