Le Conseil administratif de défense économique (CADE) du Brésil a approuvé aujourd'hui le rachat d'Activision-Blizzard par Microsoft, pour un montant de 68,7 milliards de dollars. Le Brésil est le deuxième régulateur mondial à approuver l'opération. L'Autorité générale de la concurrence d'Arabie Saoudite a délivré un certificat de non-objection à la fin du mois d'août.
Le feuilleton continue
Après avoir mis en place une page web expliquant les bienfaits qu'apporterait l'acquisition d'Activision Blizzard aux joueurs ainsi qu'à la concurrence, les choses continuent d'avancer positivement pour Microsoft.
En effet, le CADE indique que l'organisme de réglementation "approuve la fusion sans restrictions". Cette décision fait suite à des semaines de témoignages, de recherche de données et d'oppositions directes de la part du conseiller juridique de Sony.
Le comité brésilien reconnaît la possibilité que la possession d'Activision Blizzard par Microsoft ait un impact négatif sur l'activité de PlayStation, en particulier si Microsoft décide de rendre de grandes séries comme Call of Duty exclusives à la Xbox,
"Compte tenu de l'énorme popularité de Call of Duty, il est raisonnable de déduire que si les jeux d'Activision Blizzard n'étaient plus disponibles sur les consoles Sony, les utilisateurs de PlayStation pourraient décider de migrer vers la Xbox, ou même un PC, pour continuer à avoir accès aux jeux de la franchise", peut-on lire dans une partie du résumé du CADE, d'après le site videogameschronicle.
L'organise avance cependant plusieurs arguments qui affirment, qu'à leurs yeux, cette raison n'est pas suffisante pour empêcher l'opération de Microsoft d'aboutir.
Les arguments de Sony jugés irrecevables
"D'un autre côté, il est également raisonnable de penser que si les prochains jeux Call of Duty devenaient exclusifs à l'écosystème Microsoft, les joueurs fidèles à la marque PlayStation pourraient tout simplement abandonner la série, en migrant leur demande vers d'autres jeux disponibles sur leur console favorite."
"Malgré cela, on ne peut pas exclure la possibilité que Microsoft juge potentiellement rentable d'adopter une stratégie d'exclusivité sur les jeux d'Activision Blizzard, même si une décision dans ce sens pourrait entraîner le sacrifice d'une partie pertinente des ventes, des utilisateurs et même de la popularité de Call of Duty. [...] En théorie, une telle stratégie pourrait contribuer à stimuler les ventes de Xbox, à élargir la base d'abonnés au Game Pass et à renforcer les effets de réseau sur l'écosystème de Microsoft, afin de compenser toute perte de revenus provenant de la vente de jeux à court terme." peut-on également lire.
Le CADE estime que les contenus exclusifs ont été "très importants" pour la concurrence sur le marché des consoles, et l'un des principaux facteurs responsables des positions de PlayStation et Nintendo en tant que leaders du marché.
"Les jeux exclusifs sont une référence en matière de concurrence [...], bien qu'aucune entreprise n'ait jusqu'à présent développé ou acquis un jeu exclusif qui ait fait pencher la balance de manière décisive en faveur d'une console. Cela s'explique par le fait que les jeux exclusifs propriétaires sont moins populaires et représentent moins de revenus que les jeux AAA tiers, qui, jusque-là, sont disponibles sur Xbox et PlayStation."
Enfin, le résumé se conclut ainsi : "Comme nous l'avons déjà vu, Nintendo ne dépend actuellement d'aucun contenu d'Activision Blizzard pour être compétitif sur le marché. De son côté, Sony dispose de plusieurs prédispositions [...] : première marque mondiale depuis plus de 20 ans, grande expérience du secteur, plus grande base d'utilisateurs, plus grande base installée de consoles, catalogue robuste de jeux exclusifs, partenariats avec de multiples éditeurs, consommateurs fidèles à la marque, etc. — ce qui devrait contribuer à maintenir la compétitivité de PlayStation dans un éventuel scénario post-opération, même face à une éventuelle perte d'accès aux contenus d'Activision Blizzard."
Selon un rapport publié mardi, la Commission fédérale du commerce (FTC) des États-Unis pourrait se prononcer sur le projet de rachat d'Activision Blizzard par Microsoft d'ici la fin novembre.
Parallèlement, l'autorité britannique de régulation de la concurrence a annoncé mardi qu'elle avait fixé la date limite du 1er mars 2023 pour publier les conclusions de son enquête sur l'opération.
La commission européenne, quant à elle, a fixé un délai provisoire au 8 novembre pour se prononcer sur l'opération.