Photo : LoL Esports
La logique aura donc été respectée du début à la fin durant les demi-finales du MSI de League of Legends. L'Asie, toujours elle, a écrasé le monde occidental. Après la victoire sèche et rapide de RNG (Chine) sur EG (NA), T1 (Corée) a également infligé une leçon à G2 (EU). Les Samouraïs ne partaient pas favoris avant la rencontre et cette défaite n'est pas surprenante. En revanche, pour l'histoire, on aurait bien aimé voir un peu plus de résistance. Les Coréens ont gagné 3-0 et ont largement dominé les parties aujourd'hui...
Mais quand on prend un peu de recul, pouvait on vraiment espérer mieux ?
Des Européens dominés du début à la fin dans tous les domaines
Pour être tout à fait honnête, même si avant que ne débute le match on a essayé de se rassurer par tous les moyens en sortant des statistiques étriquées ou en pointant du doigt les prétendues faiblesses de T1, G2 a semblé dépassé et pris de vitesse pendant l'intégralité de la série. Pendant la Game 1, la macrogame des Coréens a parlé et même si le compteur de kills est resté équilibré pendant un petit moment, l'écart en gold s'est rapidement creusé. Contrôle des objectifs, rotations et crossmap... Stratégiquement, les champions de LCK ont fait tourner les Samouraïs en bourrique. Ces derniers avaient toujours un temps de retard et chaque semblant d'initiative, notamment le dive bot, était parfaitement punie de l'autre côté de la carte. Mais la domination n'était pas que collective. Les joueurs de T1 ont éclaboussé les viewers de leur talent dans la Game 2. On pense notamment à la LeBlanc de Faker, au Yone de Zeus et surtout au Lee Sin d'Oner. On a assisté à des mécaniques dignes de plus belles œuvres d'art. Difficile d'en vouloir aux Européens. On ne peut pas toujours gagner et parfois, les adversaires sont juste au-dessus.
Concernant la Game 3 qui a duré 20:42 minutes, il n'y a pas grand-chose à dire. On a senti que mentalement, G2 avait déjà capitulé et les Coréens en ont profité pour se faire plaisir en créant du spectacle tout en jouant avec leur nourriture. Le public de Busan, totalement acquis à la cause de T1, a apprécié et s'est fait entendre. Si certains pensaient que Faker était devenu un joueur "utilitaire", le GOAT de League of Legends a tenu a rappeler aujourd'hui qu'il était encore capable de carry ses coéquipiers en jouant des champions comme Tristana, LeBlanc ou Akali. Ça promet pour la finale !
Une défaite lourde, mais une défaite prévisible ?
Dominé du début à la fin, G2 n'a rien pu faire face aux Coréens et devant l'écart de niveau, on ne peut pas vraiment être déçu. Il faut également rappeler que T1 était arrivé au MSI invaincu et que même si l'équipe a fait preuve d'irrégularité durant la compétition, elle était désignée par tous comme l'épouvantail du tournoi. Rajoutons également qu'elle joue à domicile et qu'elle bénéficie d'un supplément d'âme pour se dépasser. Malgré sa carrière aussi longue que pleine, Faker est également particulièrement motivé : c'est la première fois qu'il joue un tournoi international en Corée du Sud.
De plus, même si G2 nous a fait rêver en remportant énormément de matchs au début du MSI, portant sa série de victoires à 24, les Samouraïs ont ensuite perdu leur mojo. Ils ont concédé 5 parties d'affilées, dont une contre T1 mais aussi trois contre des adversaires plus modestes (PSG et Saigon Buffalo). Méconnaissables, plusieurs joueurs ont été pointés du doigt pendant cette mauvaise passe. Que cela soit au niveau de la draft, du jeu d'équipe ou encore de la confiance, G2 partait avec du retard. Quand on se frotte à la crème de la crème, il est impossible de rivaliser si on n'est pas à 100 %. Difficile de refaire l'histoire, mais on a senti que les Européens n'étaient pas au pic de leur forme avant cette demi-finale... On les félicite quand même et on a hâte de les retrouver à la reprise du LEC.