Dans le monde du jeu vidéo compétitif, Riot Games fait un peu figure d'OVNI. Loin des pratiques mises en œuvre par la plupart de ses concurrents, le studio met très régulièrement à jour ses différentes licences — que ce soit sur League of Legends, Valorant, Teamfight Tactics ou Legends of Runeterra. Dans sa ligne de mire, un objectif absolu vers lequel tendre sans jamais pouvoir véritablement l'atteindre : l'équilibrage des différents aspects de ces jeux.
Pourtant, tout du moins pour League, Riot a bien montré au fil des années qu'il ne traitait pas tous les champions de la même manière — et c'est presque normal : après tout, la tâche est gargantuesque. Si certains d'entre eux reçoivent une attention constante, d'autres au contraire sont souvent délaissés pendant de longues périodes — au point de donner l'impression qu'ils sont désormais invisibles aux yeux du studio. Un phénomène qui tend généralement à les desservir, mais qui peut parfois donner lieu à l'effet inverse.
Parfois, dans l'ombre de leurs pairs, certains champions profitent du fait qu'on les ait oubliés pour exceller. Tour d'horizon de ces kings et queens du winrate qui passent inaperçu...
Shen
C'est une terreur de la toplane depuis des années, capable de retourner un trade en bot ou midlane une partie grâce à son Ultime — et la chose est d'autant plus vrai aujourd'hui. Car, contrairement aux autres toplaners qui ont très largement souffert des changements apportés à la Téléportation, Shen dispose désormais d'un très net avantage : la capacité à se téléporter vers une lane alliée dès les niveau 6 (grâce à son Ultime), avant de revenir comme une fleur sur sa lane en utilisant Téléportation sur sa tour. Et ce, sans que son vis-à-vis ne puisse y faire quoi que ce soit...
Depuis le début de la Saison 12, le ninja n'a subi qu'un très léger nerf qui n'a en rien entaché sa réussite. Avec un taux de victoire de 53.3%, son succès est flagrant et pourtant assez méconnu — puisque Shen hérite d'un taux de popularité avoisinant les 6%. Mieux encore, c'est l'un des champions qui permet une amélioration franche et régulière, puisque les joueurs qui l'utilisent quasi systématiquement (OTP ou non) parviennent à atteindre un taux de victoire qui fait figure d'anomalie statistiques : 57.3%...
Rammus
Rammus a toujours été l'un des champions les plus puissants de League of Legends, mais son manque d'apparitions en compétition semble l'avoir rendu invisible pour Riot Games. Il n'est pas très attrayant pour les joueurs bien qu'il s'avère être l'une des options les plus intéressantes dans la jungle. Grâce à sa vitesse de déplacement et ses compétence de contrôle, le Bowser de la Faille peut transformer l'early game en véritable enfer pour l'équipe adverse — si tant est qu'il soit suivi.
Car, force est de constater que Rammus est très souvent vu en tant que counterpick, notamment face à Maître Yi ou certains Escarmoucheurs. Dans le reste des cas, on a tendance à l'oublier. Avec 2.9% de popularité, il fait partie des champions les moins joués de la Faille, quoiqu'il hérite d'un taux de victoire plus qu'honorable de 51.8%,
Kayle
Difficile de passer à côté de la séraphine de la Faille (vous l'avez ?) car ce n'est pas un secret que Kayle dispose sinon du du moins d'un des late-game les plus puissants du jeu — et ce grâce à son passif. Or, dans une meta hyper shutdown, qui favorise très largement les retournements de situation et les compositions scaling (en ce sens qu'une seule erreur peut coûter la partie à une composition centrée sur l'early/mid game), elle trouve parfaitement sa place.
Certes, au regard de la meta de la toplane, Kayle risque de passer un sale quart d'heure durant les premières minutes de la partie, en exigeant une présence quasi constante de son jungler. Mais, si elle est joué avec prudence jusqu'au niveau 11, elle peut ensuite déchaîner une puissance terrible face à laquelle la plupart des joueurs semblent complètement démunis.
Il faudra toutefois s'armer de patience, en jouant la passivité pendant de longues minutes, avant de finalement déployer une gigantesque agressivité venant abuser de ses dégâts absurdes ainsi que du sauf-conduit prodigué par son Ultime. S'il y a bien un champion avec lequel il ne faut jamais abandonner, c'est bien Kayle. La preuve avec une statistique simple : si en moyenne elle hérite d'un taux de victoire de 52.9%, pour une popularité correcte de 5.1%, Kayle voit son taux de victoire exploser dès la 45e minute, pour venir caresser les 100%...
Kog'Maw
Quand on dispose d'une compétence qui inflige des dégâts en fonction des points de vie maximum de la cible, aucun adversaire ne semble intombable — et c'est justement le cas de Kog'Maw. Très largement oublié par la communauté de League, notamment en raison d'un passif qui semblent complètement inadapté depuis des années, la Gueule des abysses croupi à un taux de popularité extrêmement bas (1.9%) tandis que son taux de victoire, lui, dénote d'un certain succès (52.9%).
Certes, les deux statistiques s'affectent réciproquement, et on imagine bien que son taux de victoire risquerait de prendre un coup s'il était plus joué. Pire encore, dans la meta actuelle, Kog'Maw n'a pas grand chose pour lui : en dehors de son DPS outrageux lui permettant de fondre n'importe quelle cible en quelques crachats, il hérite néanmoins d'un kit assez vétuste, dépourvu de la moindre compétence de mobilité. Toutefois, c'est un option que peu considèrent alors qu'elle offre de vrais avantages.
En effet, lorsqu'il est bien accompagné, Kog'Maw peut déchaîner l'enfer sur l'équipe adverse. Il suffit d'une Nami, d'une Lulu, d'une Renata Glasc, ou plus généralement d'un Enchanteur capable de simplifier sa survie pour faire de la Gueule des abysses une mitraillette à dégâts sous stéroïdes.
Sona
Difficile de comprendre ce qui se passe vraiment avec Sona. La championne s'est imposée depuis quelques mois comme l'un des supports les plus puissants du jeu — sans que la communauté n'y prête vraiment attention, ou que Riot ne daigne s'occuper d'elle. Quoiqu'elle ne soit sélectionnée que dans 3.4% des parties, la musicienne de la Faille hérite d'un taux de victoire pas dégueu de 52.8% — et pour cause. Que ce soit grâce à son kit de compétences extrêmement polyvalent, ou bien l'efficacité de son Ultime dans les phases d'engage ou de disengage, Sona dispose de nombreux outils lui permettant de rendre la botlane beaucoup plus facile à jouer.
En fait, d'une manière générale, la Virtuose de la Harpe est extrêmement facile à jouer — ce qui en fait naturellement un choix de qualité pour la plupart des joueurs, car ses mécaniques simples permettent de se concentrer sur d'autres éléments.
Contenu original par MGG Espagne