Cela fait depuis quelques années maintenant que les animés et les mangas sont devenus monnaies courantes dans notre quotidien. Ce n’est pas rare de voir des pubs sur internet et à la télévision pour nos séries animés du moment, allant même parfois jusqu’à recouvrir un mur entier de la Bibliothèque nationale de France.
Les animes à la télévision
En effet, même si la culture Nippone était déjà présente dans les années 80 (le mythique club Dorothé en est la preuve), elle a ensuite disparu de la télévision au cours des années 2000 avec certaines décisions politiques critiquant “l’effet néfaste” qu'auraient les mangas sur les enfants. La personnalité politique Ségolène Royal a fait même des programmes japonais un bouc émissaire dans son livre : “Le ras-le-bol des bébés zappeurs”. A l’époque, elle considérait les séries de dessins animés japonais comme des «coups, meurtres, têtes arrachées, corps électrocutés, masques répugnants, bêtes horribles, démons rugissants. La peur, la violence, le bruit. Avec une animation minimale. Des scénarios réduits à leur plus simple expression.»
Ainsi, bien que certains basiques soient restés à la télévision française tels que Pokémon, Beyblade,Yu-Gi-Oh ou encore Code Lyoko (production française copiant les codes japonais), l’enfance de la génération 2000 a été bercée par une culture plus occidentale et américaine avec les basiques de Walt Disney.
Avec de la chance, certains ont quand même pu tomber dans le bain de la japanimation avec les films du célèbre Hayao Miyazaki (bien moins manichéens dans sa morale que ses homologues de chez Disney). Ou encore avec certaines chaînes comme NoLife, mangas ou Game one, mais pas tout le monde pouvait y avoir accès.
Finalement, c’est surtout grâce à internet que beaucoup ont pu continuer, ou découvrir, leur passion pour les mangas et les animés. A l’époque, ce n’était évidemment pas légal, mais l’on pouvait trouver une multitude de sites de streaming ou de scans de nos œuvres favorites, la question de droit d’auteur étant assez abstraite.
Mais pas d'inquiétude pour autant, comme dit précédemment, depuis quelques années la génération mangas revient avec force. Sa présence dans les ventes en librairie a été un record en 2021, en effet, plus d’une BD vendue sur 2 est un manga !
L'arrivée de Netflix dans notre quotidien
Cette popularité de la culture nippone est-elle aussi due à l’arrivée de Netflix dans notre mode de vie ?
Il nous faut déjà revenir sur les chiffres, en France on estime le nombre d’utilisateurs Netflix a 8 millions en 2021, donc à peu près 1/8ème de notre population. La plateforme fait donc partie de notre quotidien, sa facilité d’utilisation ainsi que son large choix de films et séries nous permet d’avoir accès à une multitude d'œuvres facilement.
Tout comme la génération Dorothée qui a été bercée par des animés des années 80, celle de Netflix est bercée par plus de 115 animés dont même des créations originales. On peut citer par exemple le carton de Devilman CryBaby, une commande Netflix qui a permis de remettre au goût du jour le manga datant de 1972.
On touche du doigt l’aspect positif de cette génération Netflix, refaire découvrir à des jeunes générations les classiques de notre jeunesse et même découvrir avec facilité les sorties du moment (Stone Ocean en est un parfait exemple).
En réalité, Netflix ayant un éventail varié d'œuvres cinématographiques, il peut attirer des personnes d’horizons divers dans la passion de l’animation japonaise. Contrairement aux plateformes de streaming dédiées aux animés comme Crunchyroll qui attire surtout les fans de base, Netflix peut attiser la curiosité des personnes qui ne connaissent pas cet univers via les recommandations.
Pour autant, n'oublions pas que c’est aussi les réseaux sociaux et le bouche à oreille qui permettent la popularisation d’un manga ou d’un animé. Le fait de retrouver le #ShingekiNokyojin en tendance sur Twitter tous les dimanches soir à la sortie de l’épisode, est un bon exemple, ça nous donne envie de participer à la hype autour de l’animé du moment. N’oublions pas que d’avoir des références communes de culture ou pop-culture permet le lien social.
L’élitisme contre la génération Netflix
On pourrait finir par quelques commentaires négatifs que l’on a pu voir sur les réseaux sociaux envers cette “génération Netflix”. Comme toute nouvelle génération, elle s’accompagne de critiques d’élitistes qui n’apprécient pas son comportement.
Pour autant, il n’y a pas plus de légitimité à découvrir une passion sur un support plutôt qu’un autre quand c’est avant tout celle-ci qui peut nous réunir. Il est dommage de généraliser alors que l’on pourrait profiter de ce “passage de flambeau” générationnel, ce qui permet à des fans d’animes des années 90 et 2000 de converser avec des plus jeunes qui connaissent les mêmes œuvres.
Tels des héros de shonens, nous message de fin sera alors le suivant : Profitons ensemble des outils à notre disposition pour partager notre passion au plus grand nombre !