Alors que le procès intenté contre Activision-Blizzard — qui laisserait libre cours à la frat boy culture au sein de son entreprise — fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs semaines, un autre studio a déjà été concerné par des accusations du même acabit : Riot Games.
En 2018, une enquête de Kotaku sur Riot avait révélé que l'entreprise favorisait une "culture du sexisme" omniprésente dans laquelle les employés marginalisés étaient victimes de harcèlement sexuel et de discrimination sexuelle. En 2019, Riot a été condamné à payer "au moins 10 millions de dollars" aux femmes qui ont travaillé dans l'entreprise au cours des cinq dernières années pour avoir violé la loi californienne sur l'égalité des salaires. Cette affaire n'a pas été réglée devant les tribunaux mais entre les parties concernées. Riot Games a passé des accords privés
Riot Games peu enclin à collaborer ?
Selon le DFEH de Californie (Department of Fair Employment and Housing, une agence d'État chargée du respect des droits civils) Riot Games aurait volontairement fait traîner la procédure en aliénant les droits de ses salariés. Le développeur n'aurait pas correctement informé ses travailleurs de leurs droits à participer à une enquête et à un procès en cours contre l'entreprise.
Riot a reçu l'ordre d'envoyer une notification à ses employés le 4 juin dernier — de publier un mémo qui "informe les travailleurs de leur droit de parler librement avec le gouvernement des pratiques illégales sur le lieu de travail" sans crainte de représailles, indépendamment des accords de non-divulgation. Le DFEH a demandé au tribunal que Riot informe clairement ses employés de leurs droits — ce que le studio aurait volontairement tardé à faire.
En 2019, plus d'un an après l'ouverture par le gouvernement d'une enquête à l'échelle de l'entreprise sur le harcèlement sexuel, les discriminations sexuelles et les agressions sexuelles chez Riot Games, l'entreprise a annoncé qu'elle avait conclu des accords de non-divulgation avec une centaine de femmes qui avaient renoncé à leurs revendications et à leurs droits, sans être informées des actions du gouvernement. Pendant les 18 mois suivants, le DFEH a cherché à obtenir ces accords. La Cour a ordonné à Riot de les produire au gouvernement en janvier 2021 ; cependant, Riot a retardé leur livraison jusqu'en avril 2021. Alarmé par le ton dans les accords de Riot qui suggéraient que les employés ne pouvaient pas parler volontairement et franchement avec le gouvernement.de harcèlement sexuel et d'autres violations, et d'obtenir réparation dans le cadre des actions du gouvernement, le DFEH a rapidement demandé à la Cour de prendre des mesures. Le tribunal a ordonné à Riot de publier l'avis correctif, mais Riot a retardé le processus pendant deux mois.
L'avis ordonné par le tribunal informe les travailleurs qu'ils "peuvent librement coopérer, participer et obtenir une éventuelle réparation, si elle est accordée" dans le cadre de l'action en cours du DFEH, et que "Riot Games ne peut pas exercer de représailles ou prendre des mesures défavorables à leur encontre pour avoir parlé avec le DFEH, participé à l'action en cours du DFEH ou obtenu une réparation potentielle dans le cadre de cette action". En outre, "Riot Games ne peut pas exiger [d'un travailleur] qu'il informe la société ou qu'il obtienne la permission avant de parler avec la DFEH", et que "[i]l est illégal pour [tout] employeur d'exercer des représailles contre [les travailleurs] pour avoir parlé au gouvernement ou pour avoir participé ou coopéré volontairement à une procédure gouvernementale".
(Source)
Un porte-parole de Riot a déclaré à The Verge que "des courriers sont envoyés aux anciens employés pour confirmer que les accords de licenciement de Riot n'ont jamais interdit de parler aux agences gouvernementales".
Harcèlement, discrimination... : Activision-Blizzard au cœur d'un imbroglio juridique
Bloomberg a rapporté cette nuit le contenu d'une assignation en justice à l'encontre d'Activision Blizzard. Le groupe californien est en effet accusé de laisser libre cours à la frat boy culture, au harcèlement et à diverses discriminations au sein de son espace de travail.