La question est sincère, et elle est d'autant plus valable pour tous les vétérans qui jouent à League of Legends depuis des années. Y a-t-il seulement un champion fun à affronter ? Pour beaucoup, citer tous les némésis et autres counter-picks figurant parmi les plus détestés de la Faille est d'une simplicité effrayante. Plus vite que l'ombre de Lucky Luke, la plupart des joueurs dégaineront les Yuumi, Yone, Akali ou Yasuo, avant de se lancer dans une diatribe visant à justifier leurs retraits du jeu.
Puisque la Faille nous confronte directement à d'autres joueurs, ego à ego, et puisque la plupart des joueurs possèdent un pool de champion assez limité, il n'est franchement pas rare que certains d'entre eux vouent une haine sans limite à tel ou tel champion — et qu'ils le manifestent avec véhémence dans le /all chat, voire directement dans les MP Twitter de Riot August. Jugé trop fort, doté de trop d'outils, voire même conçu pour annihiler votre main — nombreuses sont les raisons qui encouragent cette aversion quasi-naturelle que tout joueur de League un peu corrosif finit par développer.
Et pourtant, face à cette haine si facile — dans un retournement absolument évident — on en vient naturellement à se demander s'il existe des situations inverses. Quoique la chose soit évidemment subjective, et difficilement susceptible de donner lieur à une généralisation valable pour tous les joueurs, y a-t-il seulement des champions auxquels on aime se confronter ?
- Cet article s'inspire d'un post Reddit qui interroge la communauté, en cherchant à déterminer quels champions sont effectivement funs à affronter. En aucun cas il ne s'agit d'une notice visant à délivrer une vérité absolue sur un sujet qui est, de toute évidence, extrêmement relatif à l'expérience de chaque joueurs. Au contraire, cet article vise plutôt à défricher la question, en apportant une interprétation parmi tant d'autres. N'hésitez pas à vous emparer de l'espace commentaire pour nourrir la discussion — s'il y a bien un sujet pour le faire, c'est sans aucun doute celui-ci.
Minigames, minigames everywhere
Pour beaucoup des utilisateurs ayant répondu au post Reddit cité plus haut dans cet article, il existe en effet des champions qui sont funs à affronter : ceux qui sont dotés d'une sorte de mini-jeu 'à double tranchant', comme Gankplank. En effet, si le pirate de Bilgewater doit jouer avec des barils pour setup proprement sa toplane, son adversaire peut directement s'opposer à lui en détruisant les Kegs à sa place, obtenant au passage un montant de golds plutôt agréable.
Cela dit, quoiqu'on pourrait citer plusieurs autres champions qui obéissent à une mécanique similaire, à l'instar d'Heimerdinger, ou même de Teemo, on a du mal à identifier une véritable logique. Si, effectivement, tous ces mini-jeux sont funs, ils semblent aussi extrêmement liés au matchup ainsi qu'au niveau des deux joueurs de la lane. Après tout, un OTP Gankplank qui croque des Challengers au petit déjeuner risque d'être un adversaire franchement désagréable à affronter, qu'on aime ou non détruire ses barils...
L'argument reste valable, mais semble bien trop subjectif et situationnel pour qu'on le retienne véritablement. Un peu plus bas dans le post, un autre utilisateur crie alors tout haut ce que tout le monde pense tout bas : les seuls champions qu'on aime vraiment affronter, ce sont ceux qui ont de mauvais matchups contre nos mains.
Manipuler son lobby pour artificiellement booster son ELO, c'est une pratique qui ne date pas d'hier, et contre laquelle Riot Games mène une véritable croisade. Quoique la plupart des méthodes aient été rendues impossibles au fil des années, un nouveau bug permettrait d'à nouveau tricher.
La faiblesse apparente comme argument de vente
En fait, ce qui semble en faire marrer beaucoup, c'est tout simplement de stomp — ou tout du moins de jouer du côté de la Faille qui est avantagé. Tandis que certains prient pour un matchup équilibré, voire difficile, dans l'espoir de constamment améliorer leur niveau de jeu — ou tout simplement parce qu'ils aiment les défis — d'autres encensent les games où ils peuvent simplement rouler sur leurs adversaires, dans une démonstration de puissance, de skill et de supériorité qui rejaillit certainement sur leurs égos. Et c'est bien normal : après tout, la Faille met en avant le PvP, donc la compétition, et il serait complètement absurde de ne pas ressentir de fierté à la suite d'une victoire. Auquel cas, autant arrêter de jouer.
Et puis, quand on sait l'épreuve mentale qu'est une partie compétitive en file classée, on a du mal à jeter la pierre sur les joueurs qui apprécient le fait d'en écraser d'autres (tout du moins dans la Faille). En revanche, cette réponse a le mérite de souligner un phénomène propre aux jeux compétitifs : on joue pour gagner, et non pour le simple plaisir de se balader dans la Faille. Quoique cela se traduise différemment selon les cas, c'est précisément ce qui vient justifier notre second argument : parce que, évidemment, les champions qu'on aime le plus affronter, ce sont ceux contre lesquels on a le plus de chance de gagner.
Mais... est-ce que c'est pas un peu triste ? Au final, est-ce que cette attitude vis-à-vis de League of Legends ne rendrait pas l'expérience de jeu déplaisante ? Et, si on pousse la chose encore plus loin (peut-être trop), ne serait-ce pas une des raisons fondamentales pour laquelle la communauté de League est réputée pour sa toxicité ?
Imaginez perdre des LP en normal game sur League of Legends ? C'est impossible me direz-vous. Pas pour ce joueur qui après une partie en mode draft s'est vu ponctionner de 9 LP après sa défaite.
