Photo : LoL Esports
Les choses sérieuses commencent au MSI de League of Legends. Alors que la phase de poules et le Rumble sont derrière nous et que les petites équipes comme Cloud9 ont été mises de côté, il ne reste plus que la crème de la crème. Les 4 derniers candidats au titre ont tous des arguments à faire valoir et des raisons d'y croire. Même si on ne va pas vous mentir, certaines équipes se démarquent plus que d'autres dans le dernier carré. La rédaction s'intéresse aux derniers compétiteurs du tournoi pour souligner leurs forces, mais aussi leurs faiblesses.
Damwon KIA, l'as de carreau
Les champions de la LCK étaient annoncés comme les favoris de la compétition et ils n'ont pas laissé leurs fans sur le carreau. Après avoir gagné les Worlds en 2020, les Coréens espèrent continuer leur razzia et instaurer une nouvelle dynastie sur la scène mondiale. Les nouveaux diamants coréens n'ont pas été aussi dominants que prévu, mais au regard des résultats, ils restent les candidats numéro 1 pour le titre. L'équipe a conservé son style de jeu très froid, qui continue de faire des ravages et se marie parfaitement avec l'environnement naturel islandais. DWG aime prendre son temps pour progressivement prendre le contrôle de la partie. Le roster impose son rythme et grignote petit à petit la carte avec un Kim "Canyon" Geon-bu toujours aussi glouton. 5-1 en phase de groupe puis 8-2 pendant le Rumble, Damwon arrive sur une bonne dynamique dans le Knockout Stage. C'est l'équipe qui fait le plus peur collectivement et même quand elle est derrière, le roster conserve la capacité de revenir à tout moment à l'aide d'un teamfight miraculeux. En attaque comme en défense, les Coréens excellent pour verrouiller les parties et imposer leur style. On n'oubliera également pas de mentionner le phénomène Heo "ShowMaker" Su, capable de transformer le plomb en or. Il fait évidemment partie de notre équipe-type.
Pourquoi l'équipe pourrait prendre la porte : la kryptonite chinoise
DWG KIA a beau vouloir tout contrôler, l'équipe pourrait tomber sur un os nommé RNG. Les Coréens ont été incapables de gagner la moindre partie contre leurs rivaux et ces derniers pourraient bien être leur kryptonite. Les as de carreaux aiment bien développer un style très réfléchi et organisé pour prendre l'avantage progressif dans les parties. Mais dans une opposition caractéristique, le style de RNG, plus rapide et chaotique, peut déranger. DWG KIA rechigne parfois à se salir les mains. Et si jamais Canyon perd ses repères et le fil de la partie, il pourrait tomber et amener le château de cartes coréen avec lui.
RNG, l'as de pique
À l'international, les équipes qui représentent la LPL ont la réputation de ne jamais manquer de piquant. La Chine possède en effet une métagame très agressive et les joueurs ne sont jamais les derniers quand il s'agit de se bagarrer et d'organiser des escarmouches un peu partout sur la carte. 1v1, 2v2, 3v3 ou 5v5, on ne s'ennuie jamais avec les Chinois et les cimetières sont souvent bien remplis. Cette année ne fait pas exception à la règle et RNG a enterré de nombreux adversaires. Cependant, il serait réducteur de cantonner les champions de LPL à une équipe assoiffée de sang. Plus mesuré que certains de ses collègues chinois, RNG a retrouvé les sommets de la scène en mettant de la structure et de l'organisation dans son style de jeu. Les membres du roster ont des missions assignées et pour le moment, ils les remplissent tous avec brio. Le midlaner, Cryin par exemple, n'a aucun soucis à se sacrifier pour jouer un rôle très utilitaire et mettre bien le reste de l'équipe. Xiaohu, exilé en toplane, ne se fait quant à lui pas prier pour porter ses coéquipiers et replacer le centre de la carte au top. On n'oubliera également pas Ming, le roamer fou qui sème la ruine sur son passage. Les champions de LPL sont les meilleurs lorsqu'il s'agit de mettre du rythme et snowball rapidement les parties.
Pourquoi l'équipe pourrait prendre la porte : une coupable inconstance
RNG a commencé son tournoi sur les chapeaux de roue en enchainant une série incroyable de 12 victoires d'affilée. Mais sur ces 6 derniers matchs, elle a subi 3 défaites. La dynamique de l'équipe n'est donc pas particulièrement rassurante. L'as de pique arrive en demi-finale un peu émoussé. Il a perdu contre 3 adversaires différents (MAD Lions, PSG et Cloud9) et on ne sait pas vraiment sur quel pied danser avec eux. Dans un style un peu ça passe ou ça casse, on ne sait pas si la RNG lui sera favorable.
MAD Lions, l'as de cœur
MAD Lions a montré depuis le début du tournoi un cœur de lion. L'équipe européenne qui joue à domicile ne pourra pas compter sur le soutien du public, Covid-19 oblige, mais espère bien réussir un gros coup. Personne ne les pense favoris en demi-finale, mais on ne les pensait pas non plus favoris au début de la saison pour gagner le LEC. Les deux derniers arrivants, Armut et Elyoya, ont donné une nouvelle dimension à l'équipe. Cette dernière montre des progrès constants et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. MAD Lions peut compter sur des grosses individualités et une botlane, aussi agressive que talentueuse. En plus, l'arme secrète Humanoid, qui se la coulait douce au début de la compétition, a enfin décidé de se réveiller. Depuis qu'il a passé la vitesse supérieure, il fait des étincelles et a retrouvé son clutch facteur. Mais, l'équipe ne se repose pas seulement sur des individualités. Son succès s'explique avant tout par sa cohésion d'équipe. Les joueurs sont sur la même page, ils jouent, gagnent et sont prêts à mourir ensemble. L'as de cœur du MSI a le cœur vaillant et rien ni personne ne lui fait peur.
Pourquoi l'équipe pourrait prendre la porte : attention au plafond de verre
Les Lions adorent rugir et ne se privent pas de lancer des banderilles en conférence de presse ou en interview. La confiance c'est bien, mais attention à la désillusion. Carzzy avait notamment avancé que l'équipe n'aurait aucun mal à battre DWG KIA... Résultat des courses, les Européens se sont pris deux grosses défaites face aux Coréens. Les champions du LEC sont plutôt des lionceaux que des lions sur la scène internationale. MAD Lions a bien réussi à battre RNG, mais malheureusement, ils ne sont pas tombés dans leur moitié de tableau. Les choses sérieuses commencent et le froide efficacité de DWG KIA pourrait bien sonner la fin de la récréation.
L'as de trèfle, PSG Talon
Voir le PSG à ce niveau relève presque du miracle. Alors que la région PCS enchaînait les mauvais résultats à l'international, elle relève enfin la tête. Peu de gens l'imaginaient à ce niveau. Les choses avaient en plus très mal commencé, avec le forfait d'Unified, l'ADC titulaire de l'équipe. Mais le jeune remplaçant, Doggo (18 ans) a crânement saisi cette opportunité pour se révéler aux yeux de tous. Il n'a pas froid aux yeux, malgré le climat islandais, et accumule les actions de grande classe. On ne sait pas si c'est l'insouciance de la jeunesse ou la chance du débutant, mais il réussit à peu près tout ce qu'il tente depuis le début du MSI. Et si c'était lui le trèfle à quatre feuilles de son équipe ? Mais ne réduisez pas la performance du PSG à de la chance. L'équipe a construit son succès sur des bases solides et un League of Legends aussi fluide qu'efficace. River, le jungler maitrise parfaitement la métagame et semble être le meilleur Rumble du tournoi. Maple, de retour au bercail, enchaîne les masterclass et peut regarder les meilleurs midlaners du monde dans les yeux. Hanabi se montre toujours aussi solide sur sa toplane et Kaiwing, chasse et punit toutes les erreurs de positionnement des ennemis. Le PSG, c'est du sérieux et c'est une équipe à ne pas sous-estimer.
Pourquoi l'équipe pourrait prendre la porte : attention au contrecoup
Regardé de haut par les favoris et de nombreux observateurs, PSG Talon avait très envie de montrer que ce n'était pas l'imposteur des régions majeures. Son blason est dorénavant redoré et l'équipe a même mieux fait que Cloud9 (éliminé) et que MAD Lions (4e du Rumble). Son objectif est déjà rempli et on peut craindre, que le roster se relâche inconsciemment. Son but, c'était les demi-finales et on a peur que la motivation ne soit plus totalement là. Attention au sentiment d'infériorité, leur épopée n'est pas encore terminée et peut aller plus loin, seulement si les joueurs continuent d'y croire.