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Comme beaucoup de joueurs professionnels vétérans, il a consacré presque un tiers de son existence à League of Legends, et aujourd'hui marque sa huitième année de carrière, pour seulement vingt-cinq ans. Quoique T1 ne soit pas parvenu à se qualifier pour le MSI, et bien que la pandémie du Covid-19 empêche l'organisation coréenne de préparer une fête à la hauteur de l'événement, on peut toujours marquer ce jour d'une pierre blanche.
Car, au cas où vous ne le sauriez pas, le 7 mai, en Corée du Sud, c'est Faker Day.
Une semaine auparavant, T1 célébrait le 8e anniversaire de sa carrière professionnel. Difficile d'imaginer que cela fait presque une décennie qu'il est dans le coin, alors qu'on se souvient encore de ce jeune joueur de 17 ans qui a fait trembler la scène compétitive de League.
Ses premiers Worlds
En 2013, le monde a fait la connaissance d'un jeune Sud-Coréen défendant les couleurs SK Telecom T1. Alors membre de SKT 2, l'équipe soeur de SKT T1, le jeune midlaner fait ses armes aux côtés de Bae "Bengi" Seong-woong, et sous la supervisation de Kim "kkOma" Jeong-gyun. Dès sa première année de compétition, il accède à la finale des OGN Champions Summer 2013, l'équivalent de l'époque des LCK. Encore inconnu le jeune Faker doit alors se confronter à Ryu "Ryu" Sang-wook, l'une des plus grosses pointures de la scène coréenne.
La série est extrêmement contestée, au point d'atteindre la 5e game fatidique. Comme c'était alors la tradition, les deux équipes s'affrontent alors en blindpick, et Faker comme Ryu choisit Zed. Nous sommes en 2013 et, à la clef de cette rencontre, il y a une place pour les Worlds. Personne ne le sait encore, mais le monde s'apprête à assister à l'un des duels les plus célèbres de l'histoire de League of Legends.
La suite de l'histoire est presque trop célèbre aujourd'hui. SKT T1 arrache son ticket pour les Regional Finals, puis Faker s'envole pour la 3e édition des Worlds, afin d'y écrire sa légende. Champion du monde, il s'empare à nouveau du titre de la LCK en 2014, mais échoue à arracher son ticket pour les Worlds. Pourtant, ce n'est que partie remise, puisque l'année suivante marque le début de son règne. De 2015 à 2016, avec deux titres des Worlds d'affilée ainsi qu'un titre des IEM, SKT T1 devient la meilleure équipe au monde — et Faker est l'architecte principal de cette réussite.
Il est le meilleur joueur de League of Legends au monde, et il n'a même plus besoin de le prouver.
RNG vs SKT (2017), ou l'épreuve ultime
Aucune équipe, aucun joueur, aucun midlaner ne semblent capable de rivaliser avec celui qui reçoit alors le surnom de Dieu Démon Immortel. Et pourtant, dans l'ombre de la Corée du Sud, la Chine se prépare à frapper fort, avec en fer de lance les Royal Never Give Up.
Le premier split de 2017 se déroule sans soucis, et SKT T1 réalise un petit chelem, en terminant premier du classement de la LCK, avant de rouler sur les Playoffs sur le MSI. Pourtant, la suprématie de Faker et de SKT T1 est questionnée lors des Rift Rivals, où la Corée perd 1-3 face à la LPL — et l'équipe semble alors avoir été frappée de plein fouet.
Le reste de l'année est marqué par la tourmente. SKT T1 achève le Summer Split en 4e position, mais le titre leur échappe en final. Faker s'envole tout de même pour les Worlds 2017. Face à lui se dresse alors la plus grande épreuve de sa carrière.
Sorti des groupes sans difficulté, SKT T1 n'a plus la même aura dès les quarts. Faker et les siens doivent arracher chaque série, d'abord face à Misfits Gaming, ensuite face à Royal Never Give Up. Le rêve d'un quatrième titre de champion du monde est encore à portée, et, au terme d'un des Best of 5 les plus incroyables de l'histoire des Worlds, Faker sécurise enfin sa place pour la finale.
Malheureusement, une sorte de malédiction le poursuit — c'est finalement Samsung Galaxy qui soulève la Summoner's Cup cette année-là, après avoir écrasé SKT T1 3-0. La Corée du Sud domine toujours, mais Faker n'est plus vraiment assis sur le trône.
Le sauveur de la Corée
Ce jour là, certains ont cru que la légende de Faker était morte. Que le Dieu Démon Immortel ne se relèverait jamais de cette blessure. Et effectivement, l'année 2018 marque alors le creux de sa carrière. Il rate les deux titres de la LCK, et figure parmi les grands absents des MSI et des Worlds. Pourtant, quoique certains le croient alors fini, Faker prépare son grand retour. Il commence par récupérer le titre de la LCK, avant de représenter à nouveau la Corée du Sud sur la scène du MSI. Hélas, les G2 Esports se dressent sur le chemin du Dieu Immortel — et la rédemption de Faker subit un arrêt net.
Pourtant, l'année compétitive n'est pas encore fini. T1 arrache de nouveau le titre du Summer, puis parvient jusqu'en demi-finale des Worlds 2019... où les Samouraïs les éliminent à nouveau de la compétition.
Depuis, Faker et T1 ne semblent plus vraiment être les mêmes. L'année 2020 a été désastreuse, et ils ont absolument tout manqué, y compris leur qualification pour les Worlds. Cette année encore, T1 s'est fait coiffer au poteau par DWG KIA. 4e au classement général du Spring Split, 4e des Playoffs — le ticket pour Reykjavik s'est envolé sans eux. Mais, qui sait, peut-être que la prophétie de Faker finira bien par se réaliser. Après tout, on croyait l'ère de la Chine éternelle, et les Damwon nous ont fait mentir — qui sait ce que le Dieu Démon Immortel nous réserve...
Contenu original par MGG Espagne.