Photo : Riot Games
Après avoir enrichi votre vocabulaire du nom de 5 moves tirés de joueurs iconiques de League of Legends, voici venue l'heure de la deuxième leçon. Si les joueurs professionnels sont capables de performances individuelles exceptionnelles qui marquent les esprits, ils restent cependant humains. Comme nous tous en soloQ, ils peuvent faire des erreurs. La grosse différence, c'est qu'en compétition ils le font devant un public qui n'est jamais le dernier pour se moquer gentiment. Plusieurs joueurs ont donné leur nom à des fails caractéristiques, un moyen comme un autre d'assurer son héritage dans l'histoire du jeu.
Disclaimer : on vous voit venir à réclamer un paragraphe sur la célèbre "Domingo". Aussi beau soit cet énorme flash dans le mur, PA n'est cependant pas un joueur professionnel de League of Legends. Mais on vous autorise quand même à ricaner dans votre coin en regardant l'action et la réaction du streamer.
La YellOwStaR, synonyme de brain fart
Bora "YellOwStaR" Kim est sûrement le plus grand joueur français de League of Legends. Multiple champion d'Europe, il a participé à toutes les compétitions possibles et imaginables. Alors qu'il est aujourd'hui toujours en activité du côté de LDLC OL, le vétéran a une carrière qui fait rêver. Il existe de multiples bonnes raisons de se souvenir du vétéran français, mais parmi elles, nous nous devons de souligner son fail épique avec Thresh en LCS EU...
Tous les joueurs de Thresh adorent tenter des actions flashy. Sauf que, dans un moment d'égarement, YellOwStaR a simplement tout raté ! Après avoir flash-in, il a manqué son hook, son ultimate et même son flay. Il a sûrement trop anticipé ses compétences en pensant réussir un parfait enchaînement de contrôles. Sauf que dans une réaction en chaîne qui fait toujours sourire aujourd'hui, il a tout mis à côté. En plus, on ne peut même pas vraiment dire que son adversaire ait fait le moindre effort pour esquiver, c'était tout simplement un bon gros fail du début à la fin. Ce qui rend l'action encore plus croustillante, c'est la réaction en direct du support français. Lui-même ne sait pas comment expliquer ce qui vient de se passer. Mais on t'aime quand même papy Yellow.
La Wildturtle, quand l'ADC se sent pousser des ailes
Le poste d'ADC est très exigeant. Les tireurs possèdent un potentiel de dégât énorme en fin de partie, mais ils restent des champions souvent fragiles et vulnérables. Dans ce contexte, les joueurs doivent jouer prudemment pour faire attention à leur placement et éviter les erreurs qui se payent cash au plus haut niveau. Le Canadien Jason "WildTurtle" Tran est devenu avec le temps plus précautionneux et attentif. Mais dans sa jeunesse avec TSM, il ne pouvait s'empêcher de jouer de manière hyper-agressive. Capable du meilleur comme du pire, il enchaînait les erreurs de positionnement et les flash-in dangereux, menant à des punitions immédiates. Spectateurs, commentateurs et même teammates se sont demandés à de maintes reprises ce qui passait par la tête du Canadien. La légende dit qu'on aurait pu y trouver un singe jouant avec des cymbales.
Une WildTurtle, peut donc se résumer à une énorme erreur de positionnement de la part d'un ADC ou à un flash-in trop agressif. Ça peut arriver à tout le monde mais il faut reconnaître que ça arrivait vraiment très souvent au joueur. Il a d'ailleurs révélé en interview qu'il avait la fâcheuse tendance à s'ennuyer quand les parties s'éternisaient et qu'il devenait alors impatient d'amener un peu d'action dans le match.
Se prendre une Dyrus, ou la misère de la toplane
Troisième joueur et troisième ancien de TSM, qui doit décidemment au moins autant attirer les fails que les dramas. Marcus "Dyrus" Hill a gagné quelques titres en Amérique du Nord et possédait à son époque un certain capital sympathie avec son allure de gros nounours. Mais, sur sa fin de carrière il avait été clairement identifié comme le maillon faible de son équipe et se prenait un traitement de faveur à chaque partie. Pour ne rien arranger, c'était également la période du swap lane systématique qui rendait la vie si dure aux toplaners.
Les adversaires de TSM avaient pris l'habitude de partir en vacance sur la voie de Dyrus, qu'il soit au top ou envoyé au bot. Ils amenaient la tente, le camping-car et même un bungalow pour camper et martyriser le pauvre toplaner américain. Il se faisait dive en chaîne et ne pouvait généralement pas toucher à un seul sbire pendant le début de partie. Alors qu'on pouvait déjà penser qu'il n'avait plus le niveau, Dyrus paraissait encore moins à son avantage dans ces conditions. Sur la durée, on ne voit aucun autre toplaner qui a subi un tel focus . Se prendre une Dyrus n'est jamais très agréable et heureusement que Riot Games a mis fin à la métagame du swap lane.
Une carrière à la Kikis, la figure du mercenaire
Ce n'est pas toujours évident de percer sur League of Legends, surtout quand c'était l'aube de la scène compétitive où le circuit était bien moins structuré. Au début des années 2010, il n'était donc pas rare de régulièrement changer d'équipe puisque les projets esportifs se faisaient et se défaisaient en un claquement de doigt. Mateusz "Kikis" Szkudlarek incarne parfaitement cette instabilité qui l'a suivi tout au long de sa carrière ! Le Polonais n'a pas à rougir de sa vie de joueur, mais si on comptabilise toutes les équipes chez qui il est passé, c'est vrai que ça fait une carrière un peu mercenaire. Sur Leaguepedia, on compte quand même plus de 30 changements d'équipes ! On ne sait pas s'il avait la bougeotte ou s'il avait du mal à s'adapter aux différents rosters, mais sa trajectoire laisse quand même un petit goût de gâchis. Il a cependant obtenu quelques succès : 1 titre de champions d'Europe, 1 participation aux Worlds et 1 participation au MSI. Ce n'est malheureusement pas assez pour sauver son image...
En plus de changer très souvent de roster, Kikis s'est aussi fait connaître pour rater de nombreuses montées dans l'élite. Lorsque la ligue européenne était encore ouverte avec des tournois de promotion, Kikis a manqué 3 promotions en plus de vivre une relégation avec Mysterious Monkeys... On pourrait presque parler de malédiction. Sa dernière apparition professionnelle chez MCES n'a pas arranger son bilan avec un départ en cours de saison de la LFL après seulement 4 petits matchs.
Faire une Team Coast, une saison à oublier
Notre dernière expression ne salue pas une performance individuelle particulièrement puante, mais un naufrage collectif tout aussi spectaculaire. Quand on parle d'une saison cauchemardesque, on se réfère souvent à Team Coast, une équipe nord-américaine. Cette dernière n'a jamais joué les premiers rôles et a un palmarès proche du néant, mais elle garde une petite place dans nos mémoires grâce à son spring split 2015 catastrophique en LCS NA, terminé en 1-17 à la 10e et dernière place de sa ligue. C'est difficile de faire pire et à côté, même le dernier segment de Team Vitality en LEC paraîtrait bon. Pour ceux qui ne s'en rappellent pas, Team Coast c'était à l'époque du grand n'importe quoi. Alors que les coachs avaient fait jouer pas moins de 8 joueurs (dont 2 Européens et 1 Coréen), il n'y en avait pas un seul pour rattraper les autres. Comme il était encore autorisé de FF en 2015, Team Coast avait même abandonné une partie en moins de 24 minutes contre TSM pour abréger ses souffrances. Dans cette saison irréaliste, on ne sait même pas comment l'équipe a réussi à gagner un match... Mais bon, les NA ont toujours eu leur propre logique.
D'autres équipes pourraient concurrencer la très mauvaise saison de Team Coast. Origen avait par exemple en Europe terminé le spring 2017 en 0-13 (avec un goalavereage de -24). Mais le nom est moins porteur puisqu'Origen avait auparavant obtenu de très bon résultats qui polarisent l'attention. L'équipe nord-américaine n'a en revanche rien, mais absolument rien pour se sauver.