Annoncé par Tuque Games en mars 2019, avant que le studio québécois ne soit racheté par Wizards of the Coast, Dungeons and Dragons: Dark Alliance a officiellement été présenté lors des Game Awards de décembre 2019 pour une sortie attendue à l'automne 2020. Bien entendu, celle-ci a été, comme beaucoup d'autres, repoussée, mais la date de lancement du jeu approche à grands pas, puisqu'elle est désormais planifiée pour le 22 juin 2021 sur PC, PS5, PS4, Xbox Series et Xbox One. Les versions physiques seront, elles, distribuées par Koch Media. Après Baldur's Gate 3 disponible en accès anticipé depuis octobre 2020, Dungeons and Dragons: Dark Alliance marque donc le grand retour vidéoludique du mythique jeu de rôle Dungeons and Dragons après 20 ans d'accalmie. Depuis la sortie de sa cinquième édition en 2014 et sa mise en avant dans la série télévisée Stranger Things, il voit en effet sa popularité accroître et ceci n'est donc que le début d'une longue liste. En avant-première, nous avons pu avoir un premier aperçu de ce nouveau titre pendant une petite heure, manette en main. Alors voilà tout de suite ce que l'on peut en dire.
- Genre : action-RPG
- Date de sortie : 22 juin 2021
- Plateforme : PC, PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One
- Développeur : Tuque Games et Wizards Studio
- Éditeur : Wizards of the Coast
- Prix : 39,99€ (59,99€ pour l'édition Steelbook et l'édition digitale Deluxe)
Drow, c'est drow
Créé dans les années 70, Dungeons and Dragons est connu pour être l'un des tout premiers jeux de rôle sur table médiéval-fantastique. S'il a été ensuite popularisé dans les années 90 avec de nombreux jeux vidéo tel que Baldur's Gate mais aussi Icewind Dale, Neverwinters Nights, ou encore Pool of Radiance, il était en retrait depuis quelques années. Bien que non estampillé Baldur's Gate, Dungeons and Dragons: Dark Alliance est le 3ème jeu de la série Dark Alliance, et donc le successeur spirituel de Baldur's Gate: Dark Alliance (2001) et Baldur's Gate: Dark Alliance II (2004), eux-mêmes dérivés de Baldur's Gate et développés par Snowblind Studios sur PS2.
Le jeu se base donc sur le monde fantastique des Royaumes Oubliés, un décor de campagne de Dungeons and Dragons créé par l'auteur canadien Ed Greenwood. Celui-ci prend place sur la planète Abeir-Toril où la magie prédomine, au nord du continent de Féérune (Faerun en anglais), plus précisément dans la toundra de Icewind Dale. Et c'est ici La Légende de Drizzt, la série de l'écrivain américain R.A. Salvatore, qui sert de terreau. On retrouve en effet son personnage le plus célèbre, l'elfe noir Drizzt Do'Urden. Bien que les drows ne soient pas forcément les bienvenus en dehors de l'Outreterre (Underdark), Drizzt a su s'acclimater à l'extérieur pour devenir une légende du Nord. Il est accompagné de la belle humaine Cattie-Brie et de son père adoptif nain Bruenor Marteaudeguerre (Battlehammer en anglais) ainsi que de celui qui est devenu le compagnon d'aventure du roi de Castelmithral (Mithral Hall) après qu'il l'ait vaincu d'un coup à la tête, le barbare Wulfgar. Chassé de son royaume par le dragon Shimmergloom alors qu'il était encore enfant, Bruenor, le leader du groupe, est avide de vengeance et de reconquête.
La vengeance est un plat qui se mange avec férocité
Si le trailer diffusé aux Game Awards 2019 laissait craindre un titre quelque peu daté graphiquement, rassurez-vous tout de suite, il n'en est rien. Ce n'est pas non plus, à ce que nous avons pu voir en jouant en streaming, à la pointe de ce qui se fait actuellement, mais le rendu graphique est tout à fait honorable. Les animations, en revanche, s'avèrent inégales. Les mouvements en combat sont plutôt réussis, mais l'escalade ou même parfois les déplacements sont un peu saccadés et manquent de naturel. Davantage de fluidité serait souhaitable. Pour ce qui est des cinématiques qui introduisent les missions, celles-ci semblent assez sympathiques avec un petit trait d'humour bienvenu. On nous annonce également un bestiaire varié avec quelques 33 monstres différents à affronter dont les dragons qui seront bel et bien présents, tout comme des personnages iconiques connus ou originaux, dont certains arriveront par la voie des DLC.
Au cours de notre séance, nous avons eu droit à une attaque d'un camp de géants aux commandes de Wulfgar accompagné de Cattie-Brie contrôlée par Kevin Neibert, concepteur en chef du jeu chez Tuque Games. Il est en effet possible de jouer au titre en solo comme en coopération jusqu'à 4 joueurs en ligne ou en local en écran partagé. Les monstres sont toujours présents en même quantité, mais leurs statistiques s'adaptent au nombre de joueurs. Un hub central permet de se préparer et de choisir la mission à effectuer avant de se téléporter sur celle-ci. Il y a en tout 7 missions, chacune découpée en 3 actes de durée et de difficulté croissantes. Si l'on nous promet une histoire unique, on espère qu'il y aura bien un véritable liant entre les différents objectifs. Le fait de se téléporter du hub jusqu'à la mission pour se rendre d'un point A à un point B dans un environnement de type couloir, avant d'être automatiquement ramené au hub une fois la mission accomplie, nous fait en effet craindre une simple juxtaposition de petits scénarios prétextes à des enchaînements de bastons, mais nous espérons nous tromper. Il faudra en tout cas défendre Icewind Dale des armées d'abominations qui y déferlent.
Ça va saigner
Comme ses prédécesseurs de la série Dark Alliance, le titre de Tuque Games s'oriente davantage vers de l'action de type hack'n'slash à la Diablo que vers de la stratégie de type Divinity Original Sin ou Baldur's Gate. De même, l'aspect RPG est réduit à son strict minimum, à savoir des niveaux à grimper en obtenant des points de compétence et un arbre de mouvement permettant d'acquérir de nouvelles actions. De plus, grâce au loot récupéré sur le terrain en défaisant les ennemis, ou dans les coffres disséminés dans l'environnement, ainsi qu'aux équipements obtenus en récompense de missions, il est possible d'améliorer ses statistiques ou même d'acquérir de nouvelles options de gameplay. Pas de classe en revanche à choisir, votre style de jeu dépend du personnage que vous retenez : Bruenor et sa hache, Cattie-Brie avec son arc et son épée capable de traverser les armures comme la roche, Drizzt et ses deux cimeterres, ou Wulfgar et son marteau de guerre magique forgé par Bruenor. Le ressenti aux commandes de ce dernier était en tout cas plutôt bon, tout en puissance. Nous avons simplement eu un peu de mal avec le ciblage, mais cela peut être lié à la légère latence due au streaming.
Pour se déplacer, comme dit précédemment, le chemin est tracé de fil rouge, il suffit de le suivre. Des draps rouges sont d'ailleurs posés sur les parois pour vous indiquer où vous pouvez/devez grimper. Des portails de téléportation permettent aussi de franchir les grands espaces et de vous amener là où vous devez aller. En chemin, des tablettes peuvent être ramassées afin d'apporter un peu de consistance au lore, et des secrets découverts. Pour les combats, qui sont donc au cœur du jeu, on retrouve les classiques attaque de base et attaque puissante plus lente, parade et esquive. Il est aussi possible d'utiliser des éléments de l'environnement. De plus, des pouvoirs magiques ultimes permettent de se protéger, se soigner ou effectuer des attaques dévastatrices. Un temps de rechargement est ensuite bien entendu nécessaire avant de pouvoir les réutiliser. Notons que l'ordre d'exécution des adversaires doit être pris en compte. Mieux vaut en effet, par exemple, se défaire des capitaines en priorité afin qu'ils cessent d'apporter leur soutien aux troupes. Pour les soins ou autres buffs, des gourdes sont à la disposition de nos héros. De plus, une fois le combat face à un groupe d'ennemi achevé, les feux de camp permettent de se reposer et font office de points de sauvegarde. En fin de mission, les statistiques des différents joueurs sont affichées, donnant une petite dimension compétitive au titre. Au cours de notre escapade à Féérune, malgré l'action soutenue des combats, nous n'avons pas ressenti de difficulté particulière, même face aux boss. Il ne s'agissait toutefois que du premier acte d'une mission qui se trouve peut-être au début de l'aventure, et nous ne doutons pas que les choses se corsent par la suite.
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