Milestone poursuit l'actualisation annuelle de ses licences de course de motos dans lesquelles le studio italien s'est spécialisé. Ainsi, suite à Ride 4 et MXGP 2020 en fin d'année dernière, et en attendant MotoGP 2021 le mois prochain, voici Monster Energy Supercross - The Official Videogame 4. Après deux premiers épisodes peu enthousiasmants et un troisième ayant su relever un peu la barre, cette quatrième adaptation du championnat américain de supercross sera-t-elle capable de porter la licence encore plus loin ? Avec la promesse d'un contenu plus conséquent et l'arrivée d'un mode carrière revu et corrigé, arbre de compétences à l'appui, ainsi que d'un terrain de jeu multijoueur, le titre labellisé Championnat du Monde FIM (Fédération Internationale de Motocyclisme) est clairement attendu au prochain virage.
- Genre : course de moto supercross
- Date de sortie : 11 mars 2021
- Plateforme : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series
- Développeur : Milestone
- Éditeur : Milestone
- Prix : 49,99€ sur PC et 69,99€ sur consoles, disponible sur Amazon
- Testé sur : PC
Un jour, je serai tout en haut de l'affiche
Avant de vous lancer dans le feu de l'action, vous devez commencer par créer votre pilote en déterminant son apparence et ses données personnelles telles que son nom et son numéro de course, ainsi que sa célébration de victoire (poing levé, salut militaire, ...). Cette dernière sera effectuée en franchissant la ligne d'arrivée dans les trois premiers. Toutes ne sont pas accessibles pour l'instant, mais vous pourrez les débloquer par la suite, tout comme changer d'ailleurs tous vos choix précédents si le cœur vous en dit. Enfin, il ne vous reste plus qu'à sélectionner votre moto parmi les 6 constructeurs proposés (KTM, Yamaha, Kawazaki, Honda, Husqvarna et Suzuki), et vous pourrez mettre les gaz.
Un petit passage par le didacticiel s'impose ensuite pour découvrir les bases du métier, comme apprendre à effectuer un bon départ en embrayant pour pouvoir accélérer et en mettant le poids sur l'avant prêt à relâcher l'embrayage dès que le top départ sera donné. Celui-ci reste toutefois assez succinct et vous en aurez rapidement fait le tour. Les autres informations données dans le didacticiel concernent uniquement le fonctionnement du championnat et se présentent sous forme de petites vidéos. Trois championnats coexistent : deux en 250, un à l'est et l'autre à l'ouest, tous deux en 9 épreuves dont la dernière est commune et se déroule à Salt Lake City, et la troisième en 450 sur la totalité des épreuves des deux autres championnats, soit 17 au total. À noter que lors de la dernière épreuve en 250, chacun se qualifie de son côté, mais le Main Event regroupe les meilleurs des deux groupes.
La très grande majorité des épreuves sont des épreuves standards nécessitant de passer tout d'abord par une phase de qualification pour accéder aux deux Heats, dont les plus rapides rejoindront directement le Main Event. Les autres, eux, auront droit à une deuxième chance lors de l'épreuve de LCQ (Last Chance Qualifier), mais seuls les quatre premiers iront ensuite s'ajouter à la grille de départ du Main Event. Le principe est le même, que ce soit dans la catégorie 250 de la côte est ou de la côte ouest, tout comme dans la catégorie reine des 450. Les seules exceptions à la règle sont les épreuves spéciales de Triple Couronne (Glendale à l'est, et Arlington à l'ouest). Celles-ci ne comportent pas de Heats, mais passent directement des qualifications au Main Event, avec le détour habituel par le LCQ pour le rattrapage. Par contre, ce n'est pas un, mais trois Main Events qui s'enchaînent au cours de la même soirée pour déterminer le grand vainqueur en cumulant les trois résultats obtenus.
Avant de vous lancer dans la compétition, vous allez toutefois devoir faire vos preuves au cours de 3 courses dans le mode Futures. Ensuite, seulement, vous pourrez accéder au championnat Rookie. Là, il faudra choisir votre camp (250 Est ou 250 Ouest), puis accepter l'offre d'une écurie officielle ou d'un sponsor qui vous fournira au cours de votre carrière des objectifs à atteindre avec des récompenses à la clé. Libre à vous par la suite de renouveler ce contrat ou d'accepter une nouvelle offre, voire de solliciter directement les constructeurs ou les sponsors. Pour pouvoir ensuite entrer dans le championnat Pro, en 450, il faudra parvenir à monter sur le podium du championnat Rookie. Vous devez donc vous hisser parmi les meilleurs, l'objectif ultime étant bien entendu d'arriver tout en haut du classement Pro. Mais pour cela, vous allez devoir progresser en améliorant vos compétences grâce à votre entraînement. Entre chaque semaine de course, vous pouvez en effet pratiquer jusqu'à 3 séances d'entraînement qui vous permettent, comme les courses, de remporter des crédits ainsi que du prestige pour améliorer vos capacités, mais aussi une épreuve spéciale hebdomadaire ou les défis relevés. Et ce ne sera pas de trop si vous voulez devenir le grand champion du Championnat Supercross.
Monster Energy Supercross 3.1
Avec plus de 25 ans dans le milieu, Milestone a toujours cherché l'expérience la plus pointue en termes de pilotage de motos, délaissant parfois un peu trop l'esthétique et le contenu additionnel. Ce fut notamment le cas des trois épisodes précédents, même si MES3 avait réussi à faire quelques efforts. Eh bien, cette quatrième itération n'a pas beaucoup évolué sur le plan graphique. Les textures sont pauvres et les images proposées bien peu reluisantes. Même les grands effets de feux d'artifice avant le départ de la course ou à l'arrivée ne parviennent pas à donner le change. On a vraiment l'impression de se retrouver devant un jeu d'une autre époque. Notre pilote lui-même n'est pas particulièrement bien rendu au niveau du visage, sans parler des éclairages parfois mal gérés. En contrepartie, le titre est très fluide, il n'y a rien à redire là-dessus. Notons toutefois que nous avons rencontré avec MES4 le même souci qu'avec les autres titres de Milestone, à savoir devoir débrancher notre casque VR pour éviter que celle-ci ne se lance et que l'on se retrouve avec une image hyper-zoomée et inutilisable à l'écran.
Avec des stades à la fois ouverts et fermés, le titre nous offre la possibilité de jouer de jour comme de nuit et nous envoie même parfois rouler sous la pluie. Le moteur physique fonctionne globalement bien, mais il demeure quelques réactions bien étranges, comme lorsque l'on rebondit sur un autre pilote à l’atterrissage par exemple, ou quand on traîne des tuffs blocks dont on ne peut se défaire sur plusieurs mètres. La position prise par le couple moto-pilote s'avère aussi parfois bien peu naturelle. Et puis, le contact entre les coureurs n'est pas non plus toujours très convainquant. On peut souvent jouer à pousse-pousse sans trop de problèmes, ce qui est bien peu réaliste en deux-roues. En revanche, un concurrent pourra décider de nous percuter sans raison, entraînant notre chute. Dans le cas contraire, on se fera sans problème éjecter à l'extérieur en entrée de virage ou lors d'un saut. Heureusement, le jeu nous remet rapidement en piste, mais ce sont de précieuses secondes de perdues à chaque fois.
La licence Monster Energy Supercross 4 a en effet beau se vouloir plus arcade que MXGP, elle n'en demeure pas moins assez exigeante. Les habitués s'y retrouveront certainement, mais les nouveaux venus risquent d'avoir du mal à faire leurs armes. Le didacticiel se limitant au strict minimum, chacun devra faire son apprentissage tout seul, que ce soit pour aborder les différents sauts, gérer l'orientation de la moto ou exercer son poids dessus selon les différentes situations rencontrées. Ainsi, il faudra du temps avant d'arriver à faire quelque chose, la courbe d'apprentissage est assez rêche. Même si la bande-son rock déployée lors des courses par opposition aux musiques plus pop des menus nous pousse à nous engager toujours plus, la moindre erreur se paye cher et est bien difficile à récupérer. Nous pouvons prendre l'exemple de l'enchaînement de bosses qui, lorsqu'il est mal engagé, amène à accuser un ralentissement à l'atterrissage en côte plutôt qu'à une prise de vitesse en descente. Même en étant en tête de course au départ, on verra ainsi passer le peloton au-dessus de nos têtes pour rejoindre la queue de course en quelques secondes.
Côté contenu, en dehors de la carrière, on peut piocher parmi plus de 100 pilotes officiels dont Ken Roczen, l'un des meilleurs pilote 450SX réclamé par la communauté. Sont également disponibles les 11 stades et les 17 circuits de la saison 2020, y compris la variante 7 de Salt Lake City. Niveau customisation, plus de 110 marques officielles sont proposées pour modifier l'esthétique du pilote (casque, lunettes, combinaison, bottes, …) et de la moto (livrée, couleurs) comme de ses équipements (guidon, poignées, protège-mains, selle, suspensions, échappement, pneus, jantes, pignons arrière, disques de freins). Cela n'a toutefois qu'une faible incidence sur les performances, ce sont surtout les compétences du pilote qui feront la différence. Les options de personnalisation ont donc été décuplées, mais seuls 6 modèles de moto sont proposés : KTM SX-F, Yamaha YZ F, Kawazaki KX, Honda CRF R, Husqvarna FC et Suzuki RM-Z, que ce soit en version 250 ou 450.
A plein dans le Complexe
L'apport d'un arbre des compétences plutôt conséquent permettant d’améliorer les capacités du pilote et de sa bécane est le bienvenu, mais le mode carrière n'apporte rien de bien révolutionnaire. Vous allez comme d'habitude créer votre gloire en grimpant petit à petit dans les championnats. Les entraînements hebdomadaires sont un bon moyen de progresser en dépassement, en trajectoire, en tricks, en franchissement de portes et en course à proprement parler à travers 10 niveaux, dans lesquels vous chercherez à décrocher les 3 étoiles. De même, le mode multijoueur classique est toujours là avec possibilité de rejoindre ou de créer un salon public ou privé, ou encore d'endosser le rôle de directeur de course. À côté de cela et des traditionnelles courses unique et contre la montre, ainsi que le championnat (officiel ou personnalisé), le titre propose un monde libre en pleine nature, sans règle ni circuit à suivre.
Le Complexe, inspiré des îles du Maine, fait en effet son retour. C'est dans cet open-world montagneux que vous pourrez vous entraîner, mais aussi rejoindre jusqu'à trois de vos amis pour rouler ensemble dans la nature ou vous défier les uns les autres. Cinq circuits additionnels sont effectivement disponibles ici : quatre en SX et un en MX. Et sur chacun d'entre eux, vous pouvez lancer une course contre-la-montre ou une épreuve unique avec vos amis. De plus, 20 éléments cosmétiques sont disséminés dans le Complexe. À vous de les trouver et les collectionner, d'autant plus qu'une récompense spéciale vous sera attribuée si vous y parvenez.
Concernant le pilotage en lui-même, on ressent le terrain à travers les vibrations de la manette et les sensations sur du sable sont clairement différentes de celles sur de la terre. Dans tous les cas, le tout à fond n'est pas la solution, surtout s'il y a un virage serré juste derrière un saut, vous pourriez rapidement sortir de la piste sans rien pouvoir faire. Bien doser les freins et les accélérations, comme le positionnement du pilote vers la gauche ou la droite, mais aussi l'avant ou l'arrière de la moto, est la clé du succès. Suivre la bonne trajectoire et exploiter les dérapages sont également des plus. La difficulté est de ne jamais trop en faire pour ne pas se retrouver à terre ou hors piste, mais suffisamment pour ne pas admirer les pots d'échappement des adversaires qui s'éloignent au loin. Les scubs et les whips restent bien entendu d'actualité et permettent notamment de remplir la jauge de rembobinage qui, en permettant de revenir quelques secondes en arrière, pourra s'avérer bien utile en cas de déconvenue. Nous sommes toutefois limités à trois utilisations par course, à moins de remplir à nouveau la jauge en réalisant des tricks.
Les puristes pourront toutefois régler les paramètres de course de façon à ne pas pouvoir utiliser cette fonction, tout comme choisir de participer aux différentes étapes des épreuves et non pas, comme par défaut, uniquement au Main Event. De même, ils découpleront les freins afin de pouvoir jouer avec le frein arrière, opteront pour une transmission manuelle, désactiveront toutes les assistances et pousseront le curseur de difficulté de l'IA à son maximum. Enfin, citons la présence de blessures réduisant les capacités à moins de payer pour se soigner dans le mode carrière, la présence d'un mode photo et celle d'un éditeur de circuit. Ce dernier a été amélioré et s'avère assez efficace avec davantage d'options proposées. Celles-ci restent limitées mais suffisantes pour pouvoir laisser libre cours à son imagination. Les réalisations de chacun pouvant ensuite être mises en ligne, nul doute que les résultats les plus ardus comme les plus farfelus feront rapidement leur apparition.
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