Après l’avoir découvert au cours de l'Oculus Connect 6 de 2019 et après quatre ans d'échanges avec des vétérans de la seconde guerre mondiale et 3 années de développement en collaboration entre Respawn Entertainment (Titanfall, Apex Legends, Star Wars Jedi: Fallen Order) et Oculus Studio, nous avons enfin pu nous essayer à Medal of Honor: Above and Beyond, un titre édité par Electronic Arts. Le retour de la licence iconique, débutée en 1999 et à l’arrêt depuis 8 ans, se fera en effet dans quelques jours, le 11 décembre 2020, en réalité virtuelle sur PCVR (Oculus Rift, HTC Vive, Valve Index, mais aussi les casques WMR via SteamVR) et peut-être dans un avenir plus ou moins lointain en natif sur Oculus Quest. Nous sommes donc retournés au front pour donner un coup de main à la Résistance française, et nous nous sommes également essayés aux modes multijoueurs du titre. Voilà notre ressenti après quelques heures de jeu en avant-première.
- Genre : FPS
- Date de sortie : 11 décembre 2020
- Plateforme : Oculus Rift, HTC Vive, Valve Index, WMR et Oculus Quest via l'Oculus Link
- Développeur : Respawn Entertainment, Oculus VR
- Éditeur : Electronic Arts
Allons enfants de la patrie !
Celui qui sera probablement le plus gros titre VR de cette fin d’année nous envoie donc en Europe en tant que membre nouvellement recruté par l’OSS (Office of Strategic Services), la future CIA (Central Intelligence Agency), pour affronter les nazis aux côtés de la Résistance française. On retrouve ainsi Manon Batiste, la résistante déjà connue de la licence, à la tête d’une cellule que l’on rejoint pour l’aider à mettre à mal les plans de l’armée du IIIème Reich.
Notre soutien indéfectible nous amènera à attaquer un convoi allemand dans lequel se trouve un collabo qui nous permettra de savoir ce que prépare l'armée allemande, en l’occurrence une rafle bien organisée d’une longue liste de résistants détenue par la Gestapo. Nous nous attaquerons alors au train acheminant les troupes d’assaut, nous déroberons ensuite des armes aux nazis et nous attaquerons même le QG de la Gestapo pour détruire la fameuse liste précieusement gardée, avant de prendre les airs en direction de l’Allemagne hitlérienne à l’assaut d’un train pour des raisons que nous vous laisserons découvrir par vous-même.
À côté du mode solo qui devrait nous occuper une dizaine d’heures, le titre propose également 5 modes multijoueurs permettant de s'entre-tuer jusqu'à 12 joueurs en cross-play Oculus-Steam. Vous retrouverez les classiques Match à Mort (Deathmatch) et Match à Mort en Équipe (Team Deathmatch), ou encore Domination consistant à prendre et conserver des points de contrôle le plus longtemps possible. Mais il faudra aussi compter sur 2 modes multijoueurs individualistes, Bombardier Fou (Mad Bomber), où chacun doit affronter les autres tout en plaçant des explosifs à minuteur, si possible meurtriers, et en désamorçant ceux des adversaires, et Rayon d'Explosion (Blast Radius) où une zone apparaît temporairement à différents endroits de la map et permet de faire plus de points en exterminant des ennemis à partir de ce point de contrôle.
Il faut sauver le soldat Ryan
Au cours des deux premières missions sur les six que compte l’aventure solo, nous avons ainsi pu prendre part à des opérations d’infiltration comme à des combats armés classiques, mais aussi à bord de véhicules (camion, moto, avion) ou à travers des terrains minés à traverser en prenant soin de repérer les mines à l’aide de notre détecteur. Medal of Honor: Above and Beyond se présente donc toujours comme un FPS rythmé où l’action est clairement centrale. De même, il ressort comme très cinématographique, avec des scènes à grand spectacle, comme celle où le train que l’on vient de faire exploser s’envole et passe juste au-dessus de nos têtes, s'écrasant un peu partout autour de nous.
Nul doute que les autres chapitres poursuivront dans cette direction à grands renforts d’explosions et avec toujours de nouveaux éléments de gameplay à introduire : combat à bord d’un tank, infiltration d’un U-boat, débarquement sur la plage d’Omaha Beach inspiré par Spielberg comme dans le jeu original… Il faut dire que Peter Hirschmann, le réalisateur et scénariste du jeu déjà présent en 1999 sur Medal of Honor, est à nouveau de la partie. Il a d’ailleurs échangé quelques mots avec nous, tout comme trois des acteurs du jeu (Chris Edgerly - Sarge, Caroline Bloom - Manon, et Luke Youngblood - Ollie), pour nous communiquer leur enthousiasme autour de ce titre et toute l’émotion ressentie par l’ensemble de l’équipe en contact avec les anciens combattants et résistants qui laissent au travers des reportages leur témoignage. Retourner sur les lieux de l’époque, en VR comme en réel, a été un moment fort pour eux.
Graphiquement, nous avons également droit à du grand spectacle, et les animations sont au rendez-vous, sauf lorsqu’un PNJ se fige dans un coin, étrange. Le jeu offre en effet des environnements très détaillés et parfois vraiment magnifiques, a contrario des personnages. Certains semblent en effet avoir été un peu plus bâclés que les autres. En contrepartie, les chargements sont fréquents (chaque mission est d’ailleurs décomposée en 9 chapitres) et un peu longs et il vous faudra une machine conséquente pour pouvoir faire tourner le jeu à plein régime. Dans le cas contraire, il faudra réduire les performances. Nous avons d’ailleurs testé le jeu sur Rift mais aussi sur Quest 2 en passant par l’Oculus Link. Dans ce dernier cas, l’immersion est encore plus forte et les décors encore plus fabuleux, mais il vaut mieux procéder à quelques réglages pour éviter la présence de lag dû au streaming de l'image qui, régulièrement, peut venir perturber l’expérience. Précisons que le test a été effectué sur un ordinateur pourtant assez performant (i7-8700K, 16Go RAM DDR4, GeForce RTX 2080, SSD et SSHD) correspondant à la configuration recommandée avec 170 Go de libre (340 Go pour l'installation). Le mode multijoueur, lui, reste toutefois moins exigeant.
Vers la liberté et au-delà
Équipé d’une arme de poing à la hanche et de deux armes plus longues dans le dos (mitraillette, fusil à pompe, fusil à lunette, … ) ainsi que d’une grenade sur la poitrine, nous disposons aussi de trois seringues au maximum sur l’avant-bras pour récupérer notre santé. Ce n’est pas que l’IA adverse renverse des montagnes, mais les balles font mal et on a tout de même vite fait de passer de vie à trépas sans cette aide précieuse. Heureusement, il y en a un peu partout sur le terrain. Les dégâts sont d’ailleurs retranscrits de manière assez "perturbante", nous faisant efficacement ressentir cette gêne engendrée par la blessure. Une petite secousse d’image se produit lorsque l’on prend une balle et le sang injecte ensuite nos yeux et notre vision périphérique. Même si la santé se régénère automatiquement, il faut un peu de temps pour s'en remettre et mieux vaut donc se soigner lorsque l’on se trouve en plein combat avant qu’il ne soit trop tard.
Pour ne pas trop nuire à l’expérience des plus sensibles, plusieurs options restent toutefois possibles pour représenter la souffrance ressentie, dont la possibilité de désactiver tout effet. Aucune information sur le niveau de santé étant disponible, cela fournit cependant un bon moyen d'estimer celui-ci. De même, bien d’autres éléments peuvent être réglés pour améliorer le confort en VR. Les passages en véhicules peuvent notamment s’avérer assez perturbants pour l’estomac si l’on est sujet au mal des transports, surtout lorsque ça bouge rapidement dans tous les sens. Notons également ici qu’activer ou désactiver la position assise nous a paru assez étrange. En effet, en jouant debout avec celle-ci logiquement désactivée, nous avions l’impression d’incarner Bilbo le Hobbit et ce n’est qu’en la désactivant que l’on a pu retrouver une taille normale.
Enfin, nous terminerons par la dimension multijoueur du titre qui apporte un véritable plus indéniable à celui-ci, et pourtant on doit bien reconnaître ne pas être adepte du genre, ni être en général particulièrement intéressé par cet aspect d’un jeu. Mais il faut bien reconnaître que le résultat est ici plaisant. En reprenant des décors de la campagne pour proposer différentes maps jouables selon les 5 modes précités, on se lance avec plaisir dans ces affrontements contre d’autres joueurs. Bien que crossplay, le multijoueur sait éviter les longues files d’attente du matchmaking en comblant avec des bots. Il est même ainsi possible de s’adonner seul au jeu multijoueur. Mais reconnaissons tout de même que le plaisir comme le challenge sont davantage présents face à de vrais joueurs, même si les bots arrivent globalement à donner le change, ils reste amplement en-deçà d'un vrai combattant. Cerise sur le gâteau, le titre offre également un mode Survie pour rallonger encore le plaisir.
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