Avec un nom pareil, Crash Bandicoot n’était pas forcément destiné au succès et pourtant… Entre des jeux de plate-formes inoubliables et des courses de karting endiablées, ce héros a montré qu’il était plein de ressources. Et il s’illustre encore, 20 ans après, avec un retour fracassant dans ce Crash Team Racing Nitro Fueled parfaitement refait qui n’a rien à envier à ses concurrents.
- Genre : Course
- Date de sortie : 21 juin 2019
- Plateforme : PS4, Xbox One et Nintendo Switch
- Développeur : Beenox
- Éditeur : Activision
- Prix : 39,99€
- Testé sur : PS4 et Nintendo Switch
Pas de Kart sans Crash
En 1992, Nintendo a su imposer un nouveau style dans le registre des jeux de courses, le Karting. Alors que les titres de l’époque tentaient de se démarquer en essayant d’être les plus réalistes possibles, Mario Kart frappe fort en réunissant les héros de sa licence phare avec des graphismes mignons, une forte identité visuelle et un gameplay à la fois nerveux et arcade, mais néanmoins subtil, le tout dans un jeu de pilotage assez exigeant. Mario Kart était né et, avec le succès, crée rapidement des émules. Crash Team Racing est de cette génération de titres venus copier un style. Pour autant, il a su se démarquer pour s’imposer dans un genre devenu rapidement très concurrentiel.
Nous pourrions commencer par vous parler de la direction artistique de CTR, mais ce serait une erreur, car ce qui fait la différence ici vient finalement d’autres éléments. En effet, avec sa trentaine de circuits variés, dont treize venus de Crash Nitro Kart (la suite du jeu original arrivée en 2003), et leurs tracés alambiqués en apparence mais souvent intelligemment pensés, les tracés représentent, au-delà de la course pure, de véritables challenges. Tremplins, descentes, montées, virages serrés, chicanes, différents types de terrains, égouts incurvés, raccourcis, etc. sont autant d’éléments à prendre en compte en course… et qui, au passage, ne sont pas sans rappeler les niveaux des jeux de plateformes d’origine. A vous donc d’apprendre leurs courbes et leur design pour les dominer.
A cela s’ajoute un gameplay percutant qui, au-delà de la vitesse, est accompagné d’un pilotage plein de finesses. Outre la possibilité de sauter en haut des tremplins ou de certaines montées pour gagner en vitesse une fois de retour au sol, le dérapage, tout comme dans Mario Kart, permet d’aller nettement plus vite. Mais la différence est de taille avec le titre de Nintendo puisqu’il faut déraper pour remplir une jauge et ensuite appuyer sur un bouton précis au bon moment pour profiter de l’accélération. Cette opération peut d’ailleurs être répétée plusieurs fois à la suite afin d’enchaîner les gains de vitesse. Et comme si cela ne suffisait pas, les traditionnels bonus, découverts pendant la course en percutant des caisses, viennent agrémenter l’ensemble pour de nombreux rebondissements. Si ces derniers sont vraiment impactants dans les courses des pilotes moyens, ils pourront aussi faire la différence contre des joueurs de haut niveau, mais la connaissance des circuits et la maîtrise absolue du système de boosts de vitesse seront finalement nettement plus déterminants lorsque vous deviendrez un concurrent expérimenté. Une bonne nouvelle qui permet de dire que CTR récompense plus le skill que la chance, même si cette dernière à tout de même son importance en jeu.
Beau à l’extérieur et à l’intérieur
Passons tout de suite sur ce qui fâche : CTR tourne en 30 fps sur tous les supports. Il y a de quoi être étonné à l’heure où la Switch fait fonctionner Mario Kart 8 Deluxe en 60 fps, c’est indéniable. Pour autant, le tout est très stable dans le titre de Beenox (responsable de ce remake de CTR) et le rendu se révèle excellent, notamment grâce à des textures absolument superbes, que vous jouiez en 4K (PS4 Pro et Xbox One X) ou non (1080p sur PS4 et Xbox One). CTR a vraiment de la gueule et la direction artistique, agrémentée de pas mal de détails supplémentaires sur les circuits, ne pourra qu’être saluée si vous aimez le monde de Crash Bandicoot. Bref, on se croirait dans un parc d’attractions à l’image de l’univers du héros et c’est un régal, d’autant que les musiques sont parfaitement dans le ton. Allez, notons tout de même que les temps de chargement sont un peu plus longs sur Nintendo Switch qu’ailleurs, mais rien de bien méchant au final.
Côté contenu, Crash n’a jamais été pingre et c’est aussi vrai dans ce Team Racing moderne. Plein de circuits, tous très différents, plein de skins pour vos pilotes (à débloquer) et leurs karts customisables accompagnent le tout, sans pour autant influencer le gameplay puisqu’il s’agit uniquement de cosmétique. Enfin, le mode solo est complet, comme à l’époque, vous transportant d’un monde à l’autre pour aller défier des pilotes dirigés par l’I.A au travers d’une histoire déjantée en parfaite harmonie avec l’univers de Crash. Ceci étant, difficile de ne pas souligner la relative difficulté du mode solo qui sera sans doute survolée par les joueurs hard core (maîtrisant évidemment les dérapages permettant de booster sa vitesse), mais qui pourra faire rager, voir même frustrer les pilotes plus conventionnels qui jouent uniquement pour se divertir sans chercher à performer. Evidemment, les courses contre la montre, les défis de récolte et autres challenges sont de la partie, le tout avec des modes de jeu à plusieurs, offline ou online. En ligne, on notera que ces premiers jours depuis la sortie sont assez étranges puisque certaines parties se déroulent sans accroc alors que dans d’autres, heureusement assez rares, le lag est parfois présent.
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