Tout le monde se souvient de ce fameux été 2016, quand le jeu mobile Pokemon GO pose un pied en France. L'engouement est alors total. La semaine de sa sortie, début juillet, l'action Nintendo à la bourse de Tokyo grimpe de 93,2%. Un mois plus tard, le jeu mobile dépasse les 100 millions d'adeptes de par le monde. Il est très rapidement consacré au rang de phénomène de société, y compris par les médias généralistes, qui tous les jours relaient des anecdotes fantasques sur le jeu de Niantic, parfois jusqu'à en faire de véritables mythes. "Il paraît que le gérant du supermarché utilise des leurres pour nous attirer dans son quartier", "Une autre émeute a eu lieu dans le parc suite à l'apparition d'un Pokemon rare"... On a tous entendu ce genre d'histoires, qui reflètent somme toute ce qu'a été Pokemon GO à l'époque : un big bang vidéo-ludique, qui a touché plusieurs générations de joueurs.
Avec HPWU, bis repetita ?
L'été 2019 sera, lui, marqué par Harry Potter Wizards Unite. Un jeu faisant appel à la réalité augmentée pour vous mettre dans la peau de sorcières et de sorciers façon J.K Rowling. Afin de préserver les secrets du monde de la magie et protéger les moldus, vous devrez vaincre la Calamité et renvoyer d'où elles viennent les traces de magie.
Les deux jeux sont guidés par le principe de la collectionnite aiguë puisque dans HPWU également, il vous faudra remplir un Registre tel un Pokédex, avec les traces de magie auxquelles vous avez été confrontés. Sur le papier donc, les titres phares de Niantic se ressemblent : on se balade avec notre avatar sur une carte géolocalisée parsemée de lieux notables et d’entités à collecter. On remarquera d'ailleurs que la cartographie virtuelle de Harry Potter Wizards Unite emploie en très grande majorité les mêmes POI (Points of Interest) que Pokemon GO et Ingress, ses prédécesseurs. La statue au coin de votre rue sera donc un Pokéstop, mais aussi une auberge, où boire une revigorante Bièraubeurre. Niantic ne s'est de ce côté là pas foulé : sa cartographie géolocalisée avait par le passé était sujette à de multiples polémiques et critiques, avant d'être peu à peu mise à jour, la firme n'allait donc pas se gêner pour utiliser la carte qui convient maintenant à tous.
Feel the magic in the air
Il ne faut pourtant pas se leurrer : la réalité augmentée de Harry Potter Wizards Unite est beaucoup plus pertinente que celle de Pokemon GO. Ce dernier n'utilise à vrai dire qu'un simili de GPS, avec un mode photo AR intégré pour pouvoir garder un cliché de nous avec Pikachu sur l'épaule. HPWU va beaucoup plus loin dans l’entrelacs virtuel / réel. Les portoloins par exemple, objets emblématiques du monde des sorciers, vous permettront d'invoquer un portail menant vers des lieux tels que Poudlard, Gringotts ou le Chemin de Traverse. Cet emploi de l'AR est plus que bluffant, et sera couplé à d'autres fonctionnalités qui rendent le titre vraiment immersif (tracer des sorts avec sa baguette,entrer dans les auberges...).
Accio porte-monnaie ?
Vous l'aurez compris, HPWU a plus d'un tour dans son sac et n'est pas un de ces jeux attendant de se faire porter par une franchise/licence ultra célèbre. Il invente de nouveaux concepts utilisant la réalité augmentée, et propose une expérience immersive beaucoup plus fine que dans Pokemon GO. Grand champion de l'AR, Niantic ne s'est pas lancé dans un projet "à la va-vite", entamant d'ailleurs sa croisade contre le spoofing et les Fake GPS afin d'éviter que "le lancement aux USA de Harry Potter Wizards Unite, point culminant d'un investissement de plusieurs millions de dollars et plusieurs années de développement, ne voit son succès menacé par la conduite frauduleuse [...]", expliquait la firme le week-end dernier dans les colonnes du Business Insider.
Alors certes, il y a très peu de chances pour que HPWU reproduise la frénésie observée avec le lancement de Pokemon GO. La géolocalisation et la réalité augmentée sont des concepts qui ont roulé leur bosse depuis, et même si ce nouveau jeu les met fort bien à profit, elles ne susciteront pas le même engouement spectaculaire.
Pourtant HPWU s'annonce bien comme LA sortie de l'été, et de loin. S'appuyant sur la troisième franchise la plus rentables au monde (derrière Marvel et Star Wars) et sur la saga la plus lue de l'histoire de la littérature (rien que ça), le jeu mobile pourra se reposer sur une fan base très assidue et fidèle pour s'offrir une place de choix dans le paysage vidéo-ludique. Car même si Harry Potter est un univers beaucoup moins bien ancré dans le paysage gaming que Pokemon, HPWU a les arguments pour nous faire hurler "Expecto Patronuuuuuuuum" en plein milieu d'un supermarché. Et c'est ça qui compte.