Après un premier épisode sympathique et un >Observer_ incroyable, Bloober Team nous revient avec Layers of Fear 2. Adieu les tableaux qui brûlent et bonjour le monde du cinéma et le paquebot dans ce nouveau jeu d'horreur psychologique.
- Genre : Walking Simulator, Horreur
- Date de sortie : 28 mai 2019
- Plateforme : PC, PS4, Xbox One
- Développeur : Bloober Team
- Éditeur : Gun Media
- Prix : 24,99€
- Testé sur : PC
En ce moment, j'ai paquebot
Vous contrôlez un jeune acteur en vogue au début de ce qui semble être le vingtième siècle, qui répond à l'appel d'un réalisateur souhaitant produire son nouveau film à bord d'un bateau. Évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu, et le joueur va comprendre ce qui s'est passé au travers d'un nombre incalculable de délires visuels représentant tout et rien à la fois. Avant d'être un jeu d'horreur, Layers of Fear 2 est une déclaration d'amour au monde du cinéma qui dépeint en même temps le profil compliqué d'un acteur qui passe son temps à construire et déconstruire un personnage et la complexité que cela amène. Mais ce n'est pas tout, les petits gars de Bloober Team avaient clairement énormément de chose à raconter qui échapperont probablement à la plupart d'entre nous (dont votre serviteur) à la première lecture du jeu. Ce dernier force d'ailleurs la rejouabilité avec un New Game+ qui permettra, notamment, de garder ses objets collectionnés pendant votre première partie mais aussi de faire d'autres choix lors de l'aventure. Ces choix n'ont pas un impact gigantesque sur le déroulement de la partie, mais plus sur sa fin (qui arrive au bout de 6 petites heures environ), qui pourra être résolue de trois manières différentes, mais nous resterons muet afin d'éviter de divulgâcher les surprises.
Prises et jambes de bois
Crevons l'abcès tout de suite : Layers of Fear 2 est un mauvais jeu vidéo, au sens propre du terme. Dans la pure tradition des walking simulators, l'action du joueur est réduite à un simple spectateur vaguement actif qui va avancer, contrôler la caméra et ouvrir des portes (en gros). En revanche, il vous mettra régulièrement des turbos-claques dans les yeux et les oreilles en proposant des idées de mise en scène et de plans assez fous accompagnés par moments de somptueuses musiques. C'est véritablement le cœur de ce jeu, bien au-delà des miquettes qu'il pourra vous donner avec quelques screamers et un monstre très angoissant qui vous pourchasse. C'est un festival de métaphores, d'onirisme et de références qui vous permettront de comprendre son scénario cryptique au possible. Une fois la fin comprise, on ne pourra s'empêcher de relancer une seconde fois le jeu en ayant tous les éléments appris jusque-là pour revoir et réinterpréter ce qu'il propose.
Forcément, une bonne partie des références s'inscrivent dans un paysage du cinéma et ne toucheront que les cinéphiles (n'oublions pas qu'il avait pour nom "Project Méliès" lors de sa première présentation). C'est en ce sens que Layers of Fear 2 affiche clairement qu'il ne s'adressera pas à tout le monde. Bien sûr, les amateurs de chocottes auront leur dose, Bloober Team est passé maître dans l'art de la mise en scène scriptée efficace et du sound design de l'angoisse (il est d'ailleurs fortement conseillé de jouer avec un bon casque), mais le message intrinsèque du jeu restera flou pour une bonne partie des gens. Il ne faut pas y voir de l'élitisme mais plus une sensibilité qui peut se développer au travers d'une culture (comme on peut l'avoir dans n'importe quel autre domaine). Fort heureusement, le titre ne se contente pas de faire des échos, et propose son propre univers bien particulier, qui use et abuse des différents outils du cinéma comme le clair-obscur, la profondeur de champ, l'éclairage 3 points, le stop-motion, etc. Cela donne très souvent lieu à des baffes visuelles rarement croisées dans ce média, des choses qui pourront toucher votre sensibilité.
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