Et la lumière fut. Après des années sous terre, Artyom et ses confrères sortent enfin la tête du Metro pour aller découvrir ce qu'il reste du monde qu'ils ont connu. Après une énorme session de près de sept heures (les yeux piquent encore), force est d'admettre que le peu qu'il reste à la surface est au mieux stressant, au pire effrayant. C'est simple : tout le monde veut votre peau, y compris la faune, et même le sol. Nous avons pu essayer trois niveaux différents, correspondant à trois zones différentes : une enneigée, une en forêt et une dernière dans des plaines ensablées. Alors armez-vous du mieux que vous pouvez, mettez vos masques à gaz et partons à la découverte de ces trois niveaux.
The Volga
Plus que 2033 et Last Light, Metro Exodus est une affaire de survie. Avant même de commencer la démo, un membre de 4A Games nous prévient sur les habitudes à prendre. En premier lieu : utiliser tous les outils à sa disposition. Metro Exodus est un FPS où l'on compte ses balles, et où les ennemis sont légion, ce qui nous amène au conseil n°2 : penser avant de shooter. Comme chaque balle compte, il va falloir faire des choix face aux ennemis et parfois changer complètement son approche ou même abandonner directement la mission pour mieux se préparer. Une évidence, le troisième rudiment est de toujours faire attention à son masque à gaz. Dehors, c'est Tchernobyl, ou pas loin, et de nombreuses zones seront irrespirables sans ce précieux équipement. La dernière aide est également la composante clé de ce Metro Exodus : il faut explorer tous les environs, de manière à récupérer un maximum d'objets. Même si vous ne pouvez porter qu'un nombre défini d'armes, chaque arme au sol peut être instantanément démontée pour en récupérer des matériaux. Les balles, les recharges pour le masque à gaz, la santé : tout peut être fabriqué et c'est tant mieux, car tout est nécessaire. D'une simple pression sur un bouton, vous pouvez d'ailleurs sortir à tout moment votre sac pour créer ces précieuses ressources.
C'est donc armé de ces précieux conseils que nous nous sommes rendus sur la Volga, le plus grand fleuve d'Europe et accessoirement le plus dangereux des décors. Monde post-apocalyptique oblige, celle-ci est gelée et mortelle. À peine un pied dedans et vous repartez directement du dernier checkpoint. Pour ne pas spoiler, nous ne dévoilerons aucun détail de l'histoire. Pour le contexte, nous et notre équipage arrivons en train jusqu'à ce que nous soyons bloqué et contraint de fouiller la surface à la recherche de solutions. Nous découvrons alors une zone bien plus ouverte que ce que nous avons connu par le passé, mais également plus dangereuse. Nous allons ensuite aller d'objectifs en objectifs en nous déplaçant en barque pour éviter de mourir de froid. Ce chemin, semé d'embûches, était parsemé de fusillades facultatives avec les monstres qui peuplent le décor mais également avec des humains dans des camps remplis de fanatiques armés jusqu'aux dents. Nous nous rendons alors compte du peu de vie d'Artyom : une à trois balles et c'est foutu. Pour y pallier, il faut soigneusement préparer son approche et toujours veiller à être à couvert. Rien ne sert de foncer et de jouer les héros. Explorer les environs sera également très utile puisque des planques pour créer de nouveaux objets et se reposer sont cachées dans la carte. Se reposer est très important puisque le jeu dispose d'un cycle jour/nuit : le jour, il y a plus d'humains armés, la nuit plus de monstres. À vous d'utiliser cette donnée pour adapter encore mieux votre approche. Le feeling de jeu est excellent, et pâtit surtout d'un certain nombre de bugs graphiques, de pathfinding et de collision. Petite ombre au tableau supplémentaire, le jeu a subi un crash, possiblement dû aux Xbox One X dbug en souffrance sur lesquelles nous avons joué cette démo. C'est le premier des cinq subis durant la journée.
The Taiga
Pour entamer cette seconde démo, ce n'est pas notre Xbox qui a subi un crash, mais bien le train sur lequel voyagent nos héros. Artyom parvient à se sauver et se retrouve livré à lui-même dans la Taïga, une forêt gigantesque qui fait quasiment le tour du monde. Dès lors, nous rencontrons nos premiers humains, très tribaux dans l'esprit et dans leurs habits et devrons apprendre les rudiments de l'arbalète, notre unique arme dans cette démo. Nous y découvrirons des camps d'ennemis humains bêtes comme leurs pieds (il suffit d'un pas de côté pour sortir de leur champ de vision) qui finiront par se livrer lorsqu'ils seront trop diminués numériquement. Plus axée infiltration du fait de notre faible armement, cette phase de gameplay était la moins originale. L'IA a encore une fois fait des siennes et nous a même offert une situation scandaleuse. 4 ennemis en file indienne marchaient tout droit alors que nous étions simplement posés sur le côté, debout dans des buissons. Aucun ne nous a remarqué et il a donc été aisé de les éliminer à la ligne en commençant par le dernier de cordée. Mis à part le gameplay qui laissait un peu moins place à l'improvisation que les autres démos, l'ambiance était tout de même excellente. Beaucoup de vestiges de la Russie parsèment les décors à l'instar de livres sur l'URSS parmi lesquels s'étaient même caché un petit Metro 2035.
The Caspian
La meilleure démo, de loin, ou en tous cas la plus complète. Elle démarre alors que notre train arrive dans la mer Caspienne qui a laissé place à un gigantesque désert. D'entrée, c'est encore un énorme dépaysement comparé aux précédents niveaux essayés. À l'instar de The Volga, The Caspian est une zone ouverte remplie d'objectifs principaux et d'objectifs secondaires non indiqués à l'avance sur la carte. On les découvre en passant, en écoutant et observant ce qu'il se passe, à l'inverse de la majorité des jeux actuels. Véritable terrain de désolation à la Mad Max, la mer Caspienne est remplie de créatures blanchâtres semblables aux war boys de la saga de Georges Miller. Plus malins que les autres ennemis observés auparavant, ils profitent de leur ressemblance avec les couleurs dominantes du décor pour s'y camoufler.
Évidemment, qui dit Mad Max dit désert, mais qui dit Mad Max dit aussi voiture. Disponible dès les premières minutes, elle permet de se déplacer un peu plus en sécurité qu'à pied et surtout bien plus rapidement. L'extérieur est terriblement dangereux, d'autant que la quantité d'ennemis aura très vite raison de vos munitions. D'autant plus que personne ne va attendre que vous ayez fini de crafter pour vous sauter dessus.
Dans The Caspian, le plus intéressant se passe finalement sous la terre et nous avons eu l'occasion de visiter des bunker, que l'on pourrait presque assimiler à des donjons, compte tenu du nouvel aspect RPG plus prononcé de cet opus. Dans l'un d'entre eux, les ennemis sont en majorité effrayés par le feu. Il fallait donc avancer d'un pas lent et sûr, briquet à la main, en se retournant régulièrement pour ne pas se faire attaquer dans le dos. L'ambiance y est du coup très sombre et d'autant plus plaisante. On retrouve le vrai Metro. Celui qui s'embourbait un peu dans trop de couloirs parfois, mais qui arrivait à pleinement nous immerger. Celui qui nous fait ressentir le manque de moyens d'Artyom face à l'atrocité du monde qui l'entoure. Un moment un peu à la Alan Wake, avec beaucoup moins d'action et de moins en moins de lumière.
Pour clôturer cette preview, un petit point sur l'aspect technique du titre. Nous avons testé le titre en majorité sur un kit de développement de Xbox One X et c'était très décevant. D'une part, le titre n'a pas l'ambition visuelle présentée dans les trailers, mais en plus, il peine à maintenir ses 30fps. Nous avons eu l'occasion de prendre en main le titre 15 minutes sur des PC équipés de cartes graphiques RTX 2080 de Nvidia et cela n'avait rien à voir. 60fps sans problème et des textures affinées, mais assez inégales. C'était déjà visible dans les trailers du titre, mais les personnages et notamment leurs expressions ne sont pas très convaincants. Un petit manque à gagner niveau immersion, mais heureusement, on ne se voit pas soi-même. Aucune remarque à faire sur la bande-son, très discrète.