Après avoir assassiné les meilleurs dans No More Heroes 1 et 2, Travis Touchdown se dore tranquillement la pilule dans sa petite caravane. Mais tout dérape lorsque Bad Man, père d'une ancienne adversaire de Travis Bad Girl, vient rompre le calme du héros pour se venger. Évidemment, tout ne se passe pas comme prévu et le combat entre les deux protagonistes les amène à se retrouver littéralement aspirés dans une console de jeux qui porte très bien son nom : la Death Drive Mk II. Celle-ci peut accueillir 6 Death Balls qui donnent chacune accès à un jeu vidéo. Comme un certain homme singe connu de tous, il découvre que le pouvoir combiné de ces Death Balls pourra permettre à celui qui les rassemble de réaliser un voeu. Travis et Bad Man unissent finalement leurs forces pour retrouver les Death Balls, venir à bout des jeux et ainsi... mystère, vous le découvrirez vous-même dans l'aventure. Le génial Suda 51 est de retour aux manettes de la franchise (il ne l'a jamais vraiment quittée) et propose une aventure plus modeste (le jeu est vendu une trentaine d'euros), au gameplay assez différent, mais nous vous l'affirmons d'entrée : elle est tout aussi hilarante, si ce n'est plus, que les précédentes.
- Genre : Hack'n'slash
- Date de sortie : 18 janvier 2019
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Grasshopper Manufacture
- Éditeur : Grasshopper Manufacture
- Prix : 29,99€
- Testé sur : Nintendo Switch
Butterfly Effect
Tout juste sorti du très moyen Let it Die et du tristement avorté Lily Bergamo, Suda Goichi aka Suda 51 revient à ses premiers amours en faisant revivre l'un des héros les plus originaux de la Nintendo Wii. Les titres de Suda 51, aussi amusants soient-ils, ont toujours laissé depuis NMH et Killer 7 une impression d'inachevé, l'impression qu'on aurait pu aller plus loin avec le concept proposé. C'était le cas de Lollipop Chainsaw ou de Killer is Dead par exemple. Pour ce spin-off, Suda mise sur une alternance entre des passages de dialogue en mode jeu d'aventure old-school et des niveaux majoritairement en hack'n'slash.
Le gameplay est moins ambitieux qu'un traditionnel épisode de la série, tout comme l'aspect graphique du titre. Assez à la ramasse techniquement malgré un passage au dernier Unreal Engine, le titre séduit tout de même par ses ambiances, qui marchent plus ou moins bien selon les jeux visités. Les univers "réalistes" se trouvent être les plus pénalisés, la faible qualité des textures n'aidant pas à les rendre crédibles. Plus que dans tous les épisodes, c'est l'écriture qui s'occupe de porter le titre et de maintenir, malgré des lacunes évidentes, l'envie de continuer.
Insérer Travis dans des jeux vidéo était l'idée parfaite pour permettre aux auteurs de s'éclater sur les dialogues, en majorité hilarants. Le jeu arrive à installer des personnages secondaires marquants, notamment Bugxtra, personnage très récurrent qui nous raconte à chaque fois les "derniers mots de son grand-père". Ceux-ci sont rarement émouvants et parlent souvent plus de bouffe et de la société de consommation que de la vie de son aïeul. Le quatrième mur prend évidemment bien cher et les personnages remettent régulièrement en cause le média, se demandant par exemple si l'abondance de dialogues dans certaines séquences ne va pas faire chuter la note meta du titre.
Le scénario en soi reste très basique. Les longs dialogues entre les grosses phases d'action sont surtout prétextes à casser un peu le rythme de l'aventure et caser des blagues méta. Attention cependant, le jeu fera très souvent appel à vos références pop-culture et risque de vous laisser un peu de côté si vous n'en avez pas vraiment. Si le jeu joue de ces interminables dialogues, cela semble plus être dû à un manque de budget qu'à une réelle volonté des auteurs. Nous aurions troqué sans problème ces longues lignes par quelques cinématiques qui y ajouteraient par la même occasion un peu de dynamisme.
Sicko Mode
Le concept de Travis Strikes Back est de nous faire visiter six jeux vidéo inspirés fortement du catalogue de l'éditeur de jeux indépendants Devolver Digital. Tous ont en commun qu'ils possèdent des phases d'action en hack'n'slash, autour desquelles va se greffer un gameplay spécifique à chaque jeu. L'un d'entre eux, inspirés par Hotline Miami, va nous demander de résoudre des puzzles avant de pouvoir accéder aux niveaux de hack'n'slash, tandis qu'un autre nous proposera un jeu de course. Si ces mini-jeux sont bien ce qui différencie chaque monde, nous passons la majorité de notre temps à défourailler des bugs (les ennemis basiques du soft) dans le mode hack'n'slash.
Ce gameplay est basé sur des commandes simples : une touche pour les attaques rapides, une autre pour les attaques fortes et enfin quelques autres boutons pour déclencher le combo ultime de Travis ou bien l'une des 4 techniques spéciales que nous avons au préalable allouées au héros. Ces dernières, nommées puces techniques, sont cachées dans les niveaux du jeu. Il y en a plusieurs dizaines et leurs pouvoirs sont assez variés (coup puissant, étourdissement, soin) pour que nous puissions aborder chaque situation à notre sauce. Assez simple au premier abord, le système est finalement assez complet pour ne pas trop lasser sur la durée. Cependant, le nombre important de combats couplé à une variété d'ennemis insuffisante font qu'un sentiment de répétitivité finit par s'installer.
Pour survivre à la montée d'une difficulté plutôt bien dosée, vous pourrez également améliorer votre héros avec de l'expérience récoltée à chaque ennemi tué. Vous pouvez également personnaliser Travis avec de nombreux t-shirts inspirés des classiques de Devolver. C'est LE coin fan-service du titre. Entre Hotline Miami, Absolver, Furi, Crossing Souls ou encore le toujours pas sorti mais très attendu Wargroove, il y en a pour absolument tous les goûts. Vous pouvez les équiper sur Travis comme sur Bad Man. Excellente transition pour confirmer que Bad Man est bien jouable et que la totalité du titre l'est en co-op. Hormis l'aspect brouillon causé par la foule d'effets visuels, c'est parfaitement jouable et un peu plus fun qu'en solo.
Concernant sa durée de vie, Travis Strikes Back s'en sort pas trop mal et vous propose un solo de 6 à 8 heures selon votre rythme. Tout est rejouable et votre performance sur chaque niveau est notée (A, B, C...) ce qui peut inciter à les refaire. Pour une trentaine d'euros, c'est assez raisonnable, mais heureusement qu'il n'est pas proposé plus cher. La bande-son, pour finir, oscille entre le très bon, et l'inaudible. Certains thèmes agressifs résonneront dans vos oreilles à répétition et ont vraiment de quoi énerver. Un hommage déguisé aux jeux Nes, peut-être. À noter : oui, le beam katana se recharge toujours de la même manière.
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