En 2017, Call of Duty en a connu des hauts et des bas. Après avoir touché le fond avec Infinite Warfare, la franchise s'est rabibochée avec ses fans grâce à WW2 et son retour aux sources réclamé à corps et à cri depuis plusieurs mois. Retour sur une année pas comme les autres pour le mastodonte édité par Activision.
Call of Duty oublie son public sur Terre...
La navette lancée par Infinity Ward en fin d'année 2016 a oublié ses fans sur notre bonne vieille planète. Si Infinite Warfare et ses quelques 10 millions de copies (chiffre des manifestants) vendus ont été un succès commercial que n'importe quel autre éditeur aimerait se targuer d'avoir, il n'empêche que la franchise a souffert d'un bad-buzz d'une ampleur qu'elle n'avait pas encore connu jusqu'à présent. Déjà bien éreintée avec Ghosts et les jeux à jetpack qui ont suivi, Call of Duty est tombée au plus bas, boudée par les joueurs, boudée par son public et boudée par les grands pontes du streaming et des plateformes vidéo.
Dès le mois de janvier c'était bien au fond d'un trou noir qu'il fallait chercher Infinite Warfare dans la liste des jeux populaires sur Twitch. Même constat sur YouTube où les créateurs de contenus spécialisés ont trouvé refuge sur d'autres licences : Rainbow Six Siege pour MrLeV12, League of Legends pour Zack Nani, H1Z1 pour Gotaga, PUBG pour Skyrroz et Sackzi puis Fortnite pour tout le monde depuis la rentrée.
Une catastrophe pour l'exposition et l'image du jeu dans nos contrées. Si l'on a appris une chose cette année, c'est que l'aura de la série ne suffit plus pour limiter la casse et ça Activision s'en est bien rendu compte en déclarant assez tôt dans l'année que Infinite Warfare n'était pas le bon jeu au bon moment. L'annonce officielle et une communication déjà soutenue autour de WW2 dès le mois d'avril n'y sont pas non plus étrangères.
...mais rebondit en revenant aux sources
Après trois ans d'envolées de jetpacks et de gameplay particulièrement nerveux et vertical, Call of Duty est revenu à ses racines, la Seconde Guerre Mondiale. L'expression «Boots on the ground» est reprise à corps et à cris par les développeurs et devient un terme marketing mis en avant par Activision. Le message est clair, l'éditeur a entendu sa communauté et souhaite faire revenir les fans qui ont déserté sa licence.
L'engouement revient aussi sec, le 3 novembre a eu l'effet du Débarquement dans nos petits cœurs et s'il est encore trop tôt pour parler chiffres, il semblerait que WWII ait réussi le sauvetage du soldat Call of Duty avec un jeu qui a certes ses défauts mais qui sait plaire aux fans de toutes les générations. CoD est clairement revenu sur le devant de la scène, mais la série n'est pas sortie indemne de son épopée spatiale et fait désormais face à la féroce concurrence des Battle Royale et d'autres softs.
Une saison de Call of Duty World League à l'image de l'année 2017
Que ça a été dur pour la CWL, après ses débuts très convaincants sur Black Ops 3. Le circuit a été totalement repensé pour corriger les quelques ratés de l'année 2016 avec plus d'évènements offline et surtout la première Pro League mondiale LAN de l'histoire de la franchise. MLG a repris les commandes et Activision a mis beaucoup de moyens pour redonner ses lettres de noblesses à l'e-sport CoD.
Malheureusement, malgré des efforts de production et de communication autour des compétitions, le désamour général pour Infinite Warfare a découlé sur la ligue. L'intérêt pour les streams et les tournois était très faible chez nous et les performances assez médiocres des équipes françaises en début de saison n'ont pas aidé. Aux États-Unis, en dehors des matchs d'OpTic Gaming, les joutes spatiale n'ont pas non plus déchaîné les foules et l'année e-sportive a paru bien longue alors qu'elle avait portant été raccourcie d'un bon mois par rapport aux exercices précédents. Le CoD Championship est venu clore un chapitre à oublier mais, qui a tout de même marqué par le premier sacre européen sur le sol nord-américain avec la victoire de Splyce en CWL Pro League S1 et surtout le couronnement tant attendu des OpTic Gaming aux Champs, un titre qui les fuyait depuis deux éditions.
A l'aube de 2018 et à l'image du boum provoqué par la sortie de Call of Duty : WWII, la World League fait l'objet d'un intérêt sans précédent. Plus de 200 équipes ont participé au CWL Dallas et l'étape de New Orleans rassemblera le plus grand nombre de teams jamais recensé dans une MLG depuis les années Halo 3 avec 270 équipes pour 1080 joueurs.
Qu'attendre pour 2018 ?
Rassuré, c'est avec beaucoup plus de sérénité que Call of Duty débutera l'année 2018. CoD WWII va tranquillement poursuivre son cycle de vie avec des évènement ponctuels à l'image du Siège d'Hiver ou encore à travers le traditionnel quatuor de DLC distillé tout au long de l'année. Le premier d'entre eux, La Résistance, débarque dès le 30 janvier sur PS4.
La rotation des studios continue et ce sera autour de Treyarch de prendre la relève pour le prochain opus de la franchise. Après un Black Ops 3 qui a été le plus apprécié du cycle futuriste, les collègues de David Vonderhaar devraient dévoiler leur nouveau bébé autour du mois de mai. S'il y a de grandes chances que le gameplay reste bien cloué au sol, les doutes subsistent sur la période dans laquelle se déroulera ce prochain opus. A priori, nous partirions sur un Black Ops 4 à l'ère moderne, des rumeurs à prendre avec des pincettes au moins aussi grosses qu'un vaisseau spatial pour le moment.
Côté e-sport la World League continue son chemin sur le même modèle que l'an dernier avec des Global Opens, deux saisons de Pro League à Colombus mais surtout des ligues nationales qui devraient permettre de développer la CWL à échelle locale aussi bien en termes de niveau de jeu des équipes que du bassin de spectateurs.
Désormais considérée comme la meilleure équipe de tous les temps depuis sa victoire aux Champs, OpTic Gaming cherche à bâtir un héritage, une dynastie, en marquant à jamais l'histoire de l'e-sport. Le GreenWall ne se satisfera pas d'une, deux ou trois victoires en majeur cette année, c'est bien la totalité des trophées qu'il vise en montrant une domination absolue sur l'ensemble de l'année sublimé par un deuxième titre consécutif aux Worlds, une performance qu'aucune équipe n'a réalisé jusqu'à présent.
Néanmoins, la concurrence s'annonce féroce. La Team KaLiBeR s'est montrée extrêmement solide à Dallas sans concéder une seule défaite et en envoyant OG dans le Losers Bracket d'un sévère coup de balais (3-0). Splyce semble mieux armée que jamais pour envoyer l'Europe sur le toit du monde et tenter ce qui paraissait impensable il y a quelques années : remporter ce fameux CoD Championship dominé par les Américains depuis la création de la compétition. Luminosity est également un concurrent très sérieux dans la course au titre, désormais menée par un Jordan «JKap» Kaplan qui a connu trois finales de championnats du monde et en a remporté deux. Rendez-vous dès le 12 janvier avec le coup d'envoi du CWL NOLA !