Test de Battlefield 1
Annoncé en grande pompe il y a seulement quelques mois, Battlefield 1 est enfin passé entre nos petits doigts de fée pour un test approfondi de ses mécaniques. Alors, pétard mouillé ou incontournable ?
C'est de bonne guerre
Pour cet épisode en plein cœur de la Première Guerre mondiale, DICE a décidé de fournir une campagne solo plus originale et à même de bien faire comprendre tous les enjeux de cette période troublée, en faisant endosser aux joueurs le rôle de plusieurs everyday hero dispersés aux quatre coins du globe. Une bonne idée, d'autant que la mise en scène et les différentes cutscenes réussissent à maintenir un rythme assez soutenu tout au long des six historiettes proposées. Cependant, cette campagne sera aussi vite oubliée que les autres, et on se demande pourquoi Electronic Arts s'embarrasse encore de ce mode, même si c'est sans doute pour éviter à la grigne des trois pelés du fond qui se plaindraient de ne pas avoir de mode solo dans le jeu. Non pas qu'il soit une totale perte de temps, mais ce solo n'arrive jamais à aller au bout de ses idées, en plus d'être très court (comptez une heure à peine par scénario). On comprend l'envie des développeurs de montrer la guerre dans tout ce qu'elle a de plus tragique et le principe des War Stories est bon, mais elles restent trop sages pour devenir véritablement intéressantes : du vite joué, vite oublié, malheureusement. Ironiquement, le meilleur mode scénarisé se trouve dans le multijoueur avec Opérations, des batailles épiques se déroulant sur plusieurs cartes et avec un briefing entre chaque avancée. Dans ces parties, les attaquants disposent d'un nombre de vies limité pour réussir à capturer plusieurs points : si les défenseurs parviennent à épuiser ce stock, l'offense n'avance pas, sachant que le nombre d'assauts est limité. Réellement spectaculaire, Opérations est à n'en point douter LE mode grand spectacle de ce Battlefield 1.
Bayonetta
De toute façon, à moins que vous n'ayez la collectionite aiguë et décidiez de trouver tous les collectibles de la campagne solo, vous devriez arriver en un rien de temps sur les modes multijoueurs du jeu, la faim au ventre après cette mise en bouche trop fade. Ça tombe bien, puisque c'est dans ces modes que se trouve la quintessence de l'expérience Battlefield 1. Tout d'abord dans le mode Conquête, un grand classique de la licence, qui permet de se friter à 32 contre 32 sur des cartes gigantesques. Si vous vous souvenez de notre preview du jeu suite à la bêta, nous avions trouvé le map design du Désert de Sinaï assez quelconque, avec un grand espace de «rien» en plein milieu de la carte. Finalement, il s'agit peut-être du seul reproche que l'on pourrait faire au pool de cartes proposé dans la version de base de BF1 (ce dernier s'enrichira forcément au gré des DLC proposés dans le season pass) : que ce soient les cartes de Monte Grappa, de la Forêt d'Argonne ou de Saint-Quentin (pour ne citer qu'elles), toutes témoignent d'un travail absolument phénoménal que l'on se doit d'applaudir des deux mains. Que l'on profite d'un dénivelé pour prendre de la hauteur sur l'équipe adverse ou de piéger un intérieur étroit pour tendre une embuscade l'ennemi, les possibilités sur chacun des champs de bataille du jeu semblent infinies. Et puis il y a ce gameplay, sans artifice pour entraver les élans de bravoure et donc sans killstreaks, l'une des plaies de la plupart des FPS modernes (un propos qui n'engage que l'auteur bien évidemment).
On se retrouve donc avec des gunfights sans concession qui ne feront aucun cadeau aux joueurs qui ne seront pas suffisamment concentrés ou observateurs. Peu importe le mode et l'objectif, BF1 demande une certaine rigueur de jeu que l'on avait presque oubliée : un faux pas, une couverture minimaliste ? C'est l'assurance de se prendre quelques bastos dans le buffet, avec un retour à la case départ en bonus, du moins si vous n'avez pas de médecin dans l'équipe. Toujours bien présent, le système de classes permet d'endosser un des quatre rôles, chacun avec leurs aptitudes, rien de nouveau sous le soleil. Si l'armurerie est moins vaste que d'habitude, WW1 oblige, l'ergonomie des loadouts s'est améliorée pour permettre de changer de configuration en quelques secondes depuis la carte aérienne servant au respawn. Ce n'est pas la seule mécanique «moderne» embarquée dans BF1, puisque ce dernier cède également aux sirènes de la boîte cadeau contenant moult skins cosmétiques. Ces battlepacks sont donc la petite carotte micro-transactionnelle du jeu, complètement accessoire et déblocable en jeu. L'autre petit objectif annexe de vos parties multijoueurs est déjà bien plus connu des vétérans de la licence, puisqu'il s'agit des médailles, offrant de gros bonus d'expérience pour peu que vous réussissiez à remplir une série d'objectifs. Vous l'aurez compris, il y a vraiment de quoi faire, malgré le nombre de cartes différentes un peu faible par rapport aux standards actuels (même si elles sont reconfigurées pour s'adapter à chaque mode).
War has changed, mais pas tant que ça
Techniquement parlant, on le sait depuis l'annonce, Battlefield 1 est une tuerie. Le moteur Frostbite 3 a encore frappé, avec des effets météo dynamiques impactant le gameplay, des effets de fumée et de brume d'une intensité inédite et des décors se désagrégeant au fur et à mesure de la bataille. Peut-être plus impressionnant encore, le sound design du titre touche au divin, tout particulièrement si vous disposez d'un bon système audio : explosions, cris des soldats, réverbération, tout y passe afin de créer un véritable festival. Malheureusement, le titre de DICE n'échappe pas aux écueils des précédents épisodes, avec des bugs toujours présents, même s'ils restent à un niveau acceptable comparé au précédent titre canonique de la série. Rien de bien gênant ou qui vienne entacher le plaisir de jeu sur le long terme, même si l'on espère évidemment que les développeurs régleront ça dans de futures mises à jour. Le suivi du jeu risque de toute façon d'être de longue haleine, avec une carte gratuite qui devrait débarquer d'ici Noël, ainsi qu'une mise à jour peu après le lancement afin de débloquer, entre autres, le mode spectateur du jeu. Celui-ci devrait permettre de visiter une carte tranquillement sous toutes ses coutures, avec une caméra libre et tout un tas d'options qui devraient enchanter le réalisateur qui sommeille en chacun de nous.
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Les plus et les moins |
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Non mais vous avez vu comment c'est beau ? | Une campagne courte et fade | ||||
Et puis ce sound design de fou ! | Quelques bugs subsistent | ||||
Le mode Opérations, prenant | |||||
Gameplay violent, dynamique, sans fioritures | |||||
Suffisamment de contenu pour tenir plusieurs dizaines d'heures |
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Ça fait du bien de voir un jeu optimisé correctement sur nos bécanes |