Test de Rise of the Tomb Raider
L'héritière de la famille Croft repart vers de nouvelles aventures sur PS4, avec Rise of the Tomb Raider 20th Anniversary Edition, un bon gros blockbuster des familles à consommer sans modération déjà paru sur PC et Xbox One il y a quelques mois. Veuillez noter que le jeu sera compatible avec les améliorations graphiques de la PS4 Pro au moment de sa sortie.
Genre : Action / Aventure
Développeur : Crystal Dynamics
Éditeur : Square Enix
Supports : PS4, PC
PEGI : 18+
Histoire naturelle
Mars 2013, Lara Croft revenait sur le devant de la scène avec un reboot concocté par Crystal Dynamics. Après une longue période de disette, Tomb Raider était enfin de retour, et avec lui, une toute nouvelle façon d'appréhender les aventures de l'exploratrice. Bien plus inspiré par Uncharted que par les premiers épisodes de la série, la vision de la licence par CD allait conquérir de nombreux joueurs ; l'annonce d'une suite ne surprit donc pas grand monde. Non, ce qui fit bondir les gens, c'est plus cette histoire d'exclusivité Microsoft pour le jeu : en plein E3, la firme de Redmond a tout simplement laissé entendre que ce second épisode ne verrait le jour que sur Xbox One et Xbox 360, ce qui a eu le don d'agacer de nombreux fans. Quelques jours plus tard, Square Enix et Crystal Dynamics ont précisé les choses : il ne s'agissait en fait que d'une exclusivité temporaire au long cours. Les fans de Lara ne disposant que d'une PS4 ont donc dû attendre une petite année de plus, tandis que leurs collègues sur PC ont posé leurs paluches pleines de doigts sur le titre dès janvier. Maintenant que cette petite précision sur les supports a été apportée, que nous raconte Rise of the Tomb Raider ?
Après le premier épisode, Lara se retrouvait grandie par l'expérience qu'elle venait de vivre. Nous savions dès lors que l'héroïne que nous contrôlerions dans ce second opus serait plus déterminée, sûre d'elle et n'hésiterait pas à tuer quiconque se mettrait en travers de son chemin. Cette fois, la fille Croft marche sur les traces de son père, à la recherche d'une source qui apporterait l'immortalité à tous ceux qui la trouveraient. Malheureusement, la belle se mettra en quête du lieu de Légende en même temps qu'une mystérieuse organisation qui n'aura de cesse de lui mettre des bâtons dans les roues. Le scénario de Rise of the Tomb Raider ne vole pas bien haut, c'est un fait, mais malgré tout, il réussit bien à mettre ce côté «Indiana Jones-esque» en avant, avec des scènes typiques qui pourraient totalement faire l'objet d'une nouvelle épopée d'Harrison Ford. Le gros plus du jeu, c'est sa mise en scène, pêchue en Diable, et mettant en avant des personnages aux expressions crédibles et un jeu d'acteur d'excellente facture.
Lara craft
Pour cette seconde épopée, Crystal Dynamics a décidé de la jouer safe en reprenant le gameplay du premier, mais en y ajoutant quelques features assez secondaires, qui s'intègrent finalement très bien à l'aventure. Pour ceux qui n'auraient pas fait le premier, Tomb Raider est coupé en deux phases de jeu distinctes qui s'entremêlent habilement pour ne former qu'un tout homogène. Tout d'abord il y a les phases de pure action où le joueur est plongé en plein Uncharted, la formule est exactement la même : il s'agira de dézinguer du méchant à la douzaine dans des phases TPS survoltés et très scriptés avec, entre deux arènes, des séquences de plates-formes trop assistées et des énigmes qui n'en sont pas vraiment. De ce côté-là, Rise of the Tomb Raider fait son job, avec quelques séquences de courses-poursuite épiques et des fusillades bien senties. Que ce soit au niveau des pétoires ou des impacts, il y a vraiment peu à redire sur le travail abattu par les développeurs de CD.
Nouvelle mécanique complexifiant un tantinet les rixes : le nouveau système de craft rapide permet de se servir des éléments du décor pour fabriquer prestement des engins de mort : une petite bouteille d'alcool traîne près de votre couverture de fortune ? Plongez-y un morceau de tissu et transformez-le en cocktail Molotov d'une pression de touche. Si on hésite au début à se servir de cette fonctionnalité qui ne semble pas forcément très utile, le level-design et le positionnement des ennemis font que l'on finit tout de même par user de cette petite nouveauté qui ne casse pourtant pas trois pattes à un canard. Le gameplay action de Rise of the Tomb Raider est excellent, c'est indéniable, cependant les développeurs prennent trop les joueurs par la main et la surabondance donne parfois l'impression de simplement suivre un rail, un très beau rail certes, mais un rail quand même.
Et quand elle n'est pas en train de refaire le portrait à des terroristes, Lara vadrouille, craft et améliore ses compétences auprès d'un bon feu de camp qui sert également de moyen de transport rapide. Entre chaque grosse séquence d'action, il est donc possible de se balader dans des HUB de bonnes tailles à la recherche de tous leurs secrets. En plus des tombeaux cachés et autres planques de ressources, l'héroïne pourra également prendre des quêtes annexes auprès de PNJ : très basiques, ces petites missions sont néanmoins nécessaires si votre objectif est le 100%. Par exemple, l'un des tout premiers donneurs de quête vous récompensera avec un crochet, qu'il est nécessaire de posséder pour déverrouiller certaines salles secrètes que vous croiserez au cours de votre aventure. Cette manière de concevoir l'exploration très proche d'un Metroidvania était l'une des grandes forces du Tomb Raider de 2013, et c'est avec plaisir que nous avons constaté que ce pan du gameplay a été encore plus soigné dans cette suite.
Afin de tout déverrouiller, le joueur aguerri devra souvent revenir dans des lieux déjà visités avec un équipement plus complet, comme l'arc à poulies ou le couteau de combat. À cela s'ajoute l'apprentissage des langues étrangères, en examinant les fresques qui parsèment les environnements et qui permettent par la suite de traduire des textes qui mènent vers encore plus de trésors. En comptant rapidement le nombre d'objets collectables de la première grande zone du jeu, on en arrive à dépasser la centaine, et ce, sans compter les tombeaux secrets. De tous ses objets et points d'expérience glanés au cours de ses escapades, Lara pourra améliorer ses armes et ses compétences en survie et au combat.
Tombeau bateau
Après une campagne qui devrait vous tenir en haleine une bonne vingtaine d'heures si vous prenez le temps d'aller farfouiller un peu partout, Rise of the Tomb Raider propose un nouveau mode intitulé «Expéditions». Dans ce dernier se cache le multijoueur asynchrone du jeu, avec un tableau de scores pour chaque chapitre, un modèle de cartes façon REQ de Halo 5 et une fonctionnalité qui permet de personnaliser ses propres missions avec des mutators, pour ensuite les proposer à la communauté en ligne. Chaque défi remporté rapporte des crédits qu'il sera ensuite possible d'investir dans de nouvelles cartes apportant de nouveaux éléments de personnalisation ou de nouveaux objets. Pas franchement indispensable, le mode expéditions est une petite parenthèse sympathique que l'on a vite fait de mettre de côté, faute d'un réel intérêt à refaire les chapitres déjà parcourus avec de nouveaux objets.
Enfin, techniquement, Rise of the Tomb Raider fait fort avec des personnages modélisés avec soin, des environnements détaillés et quelques panoramas véritablement magnifiques. On notera tout de même quelques concessions techniques dans les HUB d'exploration avec un aliasing plus marqué et des chutes de framerate passagères qui n'ont heureusement aucun impact sur le plaisir de jeu. Les différentes compositions réalisées pour le jeu sont quant à elles de bonne facture, même si l'on tombe souvent dans de l'épique un brin conventionnel une fois sorti du thème principal, repris à toutes les sauces au cours de l'aventure.
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Les plus et les moins |
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Le mix parfait entre monde semi-ouvert riche et blockbuster trépidant. | Un léger arrière-goût de 1.5. | ||||
Une belle baffe technique. | Le joueur est trop pris par la main lors des phases de plates-formes et d'infiltration. | ||||
Un nombre incalculable de trésors à dénicher. | Certaines phases de plates-formes aux sauts hasardeux. | ||||
L'exploration à la Metroidvania encore plus poussée. | Quelques concessions techniques dans les zones plus ouvertes. | ||||
Mode expéditions : un petit plus sympathique... | ... mais loin d'être indispensable. |