Si le déroulement de la poule B reste imprévisible, la poule C devrait à priori être moins surprenante avec les deux premières places réservées par Edward Gaming et SK Telecom T1. H2K peut cependant offrir une belle opposition, ce qui n’est pas le cas des Bangkok Titans qui vont probablement passer un séjour à Paris difficile.
Par où commencer ? On ne présente plus les SK Telecom T1, équipe déjà championne du monde lors de la saison 3 et vainqueur cette année des OGN de printemps et d’été à chaque fois sur un score de 3-0 en finale. Si SKT T1 est si connue du grand public, c’est avant tout par la présence du meilleur joueur de tous les temps dans ses rangs, « The unkillable demon king » Faker. Après un léger passage à vide lors de la saison 4 dominée par les équipes Samsung, les SKT T1 reviennent avec la ferme intention de reprendre leur titre et de montrer que la Corée du Sud est encore la terre sainte de League of Legends.
Faker, le retour du roi
Bien sûr SKT ne se résume pas à son midlaner, toute l’équipe étant de classe mondiale et le résultat d’une sélection progressive au fil du temps notamment l’année dernière avec la fusion des SKT T1 K et S. À part peut-être chez CJ Entus, les Coréens ne font pas d’états d’âme en matière de gestion des équipes et chaque joueur est en permanence soumis à la difficile sélection naturelle du championnat coréen. L’été dernier a donc vu le départ de deux anciens champions du monde venus faire les joies des LCS NA, Piglet et Impact, au profit de leurs alter-egos de SKT T1 S Bang et Marin.
Marin, l’actuel capitaine des SK Telecom, est le ciment de l’équipe, indispensable par sa régularité et sa capacité à changer le cours de la partie. Avec 24,9% des dégâts de son équipe, il est le premier toplaner de Corée dans cette catégorie notamment sur son champion de prédilection Rumble – joué 14 fois cet été pour 12 victoires. Mais cette menace venue de la toplane a un prix, en l’occurrence 23,8% des ressources de son équipe ce qui le plaçait cette saison en deuxième position derrière la midlane ! Si cette statistique peut être surprenante, elle illustre l’adaptation des SKT T1 à la méta actuelle : en cette fin de saison 5, la forme d’un toplaner est souvent à l’origine de celle de son équipe, quand la forme du carry AD en est une conséquence. Pour finir avec MaRin, rappelons à titre d’avertissement aux équipes adverses qu’il reste invaincu depuis le 10 janvier avec Maokai, soit 25 victoires d’affilée…
Lors de la période difficile de la saison 4, bengi a été la cible de nombreuses critiques jusqu’au point où on l’accusait d’empêcher Faker de jouer à son plein potentiel – sacrilège ! Il fut mis en compétition avec Tom en début de saison, plus à même de jouer les champions tank qui pullulaient à l’heure de la domination du Titan cendré. Mais il en faut plus pour déstabiliser le bras droit de Faker et le voilà de retour en grâce : en plus de son contrôle de la carte toujours impeccable, il a retrouvé une certaine dominance dans la jungle qui lui faisait défaut. Attention cependant à la baisse du niveau des junglers coréens cette année, fortement touchée par le départ de KaKAO, Dandy et Spirit : bengi devra montrer une nouvelle fois qu’il est toujours à la hauteur de ses coéquipiers, notamment face à Clearlove dans cette poule C.
Venons-en au cœur du sujet, à savoir Faker lui-même. Adulé en Asie, craint par tous ses adversaires, Faker revient chercher son trône et malheur aux malheureux qui se mettront en travers de sa route – souvenons-nous de Ryu, qui passa de statut de midlaner star en Corée à celui de smiley -_- après leur duel légendaire. Trêve de superlatifs, intéressons-nous à la forme actuelle du midlaner de SKT T1. Faker ne s’impose pas chez SKT T1 comme un Bjergsen chez TSM : avec seulement 25,3% des ressources de son équipe, Faker n’est pas très exigeant en terme d’or (un des scores les plus faibles comparativement aux midlaners des autres grandes équipes mondiales) et permet au reste de son équipe de développer leur jeu.
Le duel qui fit rentrer Faker dans la légende -_-
Cette approche économe ne l’empêche pas d’être efficace : il fait beaucoup avec peu, et est à ce titre un atout inestimable dans la manche de KkOma, le coach des SKT T1. Pourquoi donc Faker, le midlaner que toute équipe voudrait avoir titulaire, a-t-il parfois ciré le banc cette saison, notamment pour la finale face aux GE Tigers à la saison de printemps ? D’abord Easyhoon est loin d’être un amateur et était notamment connu pour être le meilleur joueur de Azir au monde ainsi que pour ses performances avec Cassiopeia, les deux champions ayant tous deux été dominants cette saison. Ensuite parce que le style de jeu de Faker n’est pas toujours ce que recherche l’équipe coréenne, parfois trop agressif sur la midlane ce qui peut conduire à des situations malvenues dans l’optique d’une partie contrôlée. Bien sûr ce sont des détails, et la force de Faker est avant tout de savoir briller dans les moments cruciaux, qualité la plus importante pour un joueur de classe mondiale.
Viennent ensuite Bang et Wolf, la botlane de SKT T1 considérée comme le « point faible » de l’équipe – il faut bien en trouver un. Bang est un excellent carry AD, connu pour ses éclairs de génie avec Lucian et sa domination de la solo queue coréenne. À l’inverse Wolf est probablement le joueur le plus critiqué de l’équipe, parfois hors de position et pas toujours au point techniquement. La botlane reste d’un très bon niveau, mais n’a pas l’excellence de celle de EDG ce qui pourrait être exploité dans cette phase de poule.
L’équipe dans son ensemble est homogène avec un accent mis sur la toplane prononcé comme mentionné plus haut, mais qui s’inscrit dans la méta actuelle. Les SKT T1 brillent par leur rapidité d’exécution et leur prise d’objectifs, bien que les teamfights ne soient pas toujours leur point fort. Ils sont d’autant plus dangereux qu’il est très difficile de gérer leur phase de sélection des champions. Utiliser des bans contre Faker pour simplement le gêner semble inutile, lui qui a joué pas moins de 14 champions différents pendant la saison d’été. La voie à suivre devrait être de cibler MaRin, et c’est d’ailleurs ce qu’avaient fait les CJ Entus en bannissant Rumble et Maokai lors de la seule défaite de la saison des SKT T1 (1-2). |
Si on pouvait identifier les SKT T1 à une équipe de Barcelone au jeu fluide et réglé par un Faker partageant le talent et l’humilité de Messi, les EDG feraient alors penser au Real Madrid, concentré de stars au jeu éclatant bien que souffrant de sensibles baisses de régimes aussi rares qu’inexpliquées. EDG a affiché une saison quasi parfaite, dominant la LPL avec une équipe dopée au talent et construite pour remporter tous les trophées. Cependant ce parcours parfait s’est brutalement arrêté aux Playoffs après un 0-3 en demi-finales contre LGD, suivi d’une nouvelle défaite 1-3 lors de la petite finale contre iG. La machine était-elle cassée ? Seulement un peu essoufflée, et les EDG se sont bien repris en venant chercher la deuxième qualification chinoise pour les Worlds dans le tournoi régional contre Snake (2-0) et iG (3-1).
La toplane est encore incertaine, puisque Koro1 ne devrait pas être titularisé au profit de AmazingJ, déjà titulaire au cours des derniers matchs de EDG. En termes de style, l’un comme l’autre peuvent jouer les champions du moment et on a d’ailleurs vu AmazingJ jouer Darius et Fiora au cours du tournoi régional chinois (seule compétition ayant été jouée sur le patch des colosses). Les deux joueurs ont un niveau excellent, AmazingJ étant beaucoup plus convaincant ces derniers temps avec un jeu plus explosif et imprévisible. Il faudra néanmoins voir si EDG peut réussir à endiguer la menace que représentera MaRin, non pas qu’il soit au-dessus des toplaners de l’équipe chinoise, mais qu’il bénéficiera d’un tel investissement de la part de son équipe qu’il faudra peut-être qu’EGD s’adapte ou trouve une parade.
Clearlove est actuellement un des meilleurs junglers de Chine, cherchant l’agression en début de partie pour gagner la vision autour des objectifs. Cette prise de contrôle permet ensuite à EDG de provoquer des teamfights, exercice dans lequel l’équipe chinoise excelle, ou bien de préparer des counter-ganks de la part de Clearlove. Il arrive favori dans son match up face à bengi, bien que celui-ci soit bien revenu à l’approche des Worlds et qu’on a pu reprocher à EDG de se montrer trop passifs en début de partie au cours des Playoffs.
Vient ensuite la midlane, avec le champion du monde PawN arrivé des Samsung White au début de la saison. Le profil de PawN est intéressant, sous-estimé par certains, couvert d’éloges par d’autres : PawN est un joueur aussi discret que crucial dans le dispositif d’EDG. Sa force réside dans la pression qu’il arrive à mettre aussi bien sur sa lane que sur le reste de la carte, par des va et viens incessants entre sa lane et le brouillard de guerre pour être toujours le premier présent sur les habituelles confrontations sur la botlane ou au dragon. La présence de PawN dans la poule C est d’autant plus intéressante qu’elle coïncide avec celle de Faker, dont il est réputé être le némésis après l’avoir éliminé de quatre compétitions différentes – PawN s’était même fait une réputation pour avoir abattu Faker en un contre un. PawN serait-il la kryptonite de Faker ? Difficile à dire, mais il est certain que les deux joueurs auront en tête leurs confrontations passées, rajoutant du piment à ce duel au sommet de la poule C.
Bien sûr la botlane n’est pas en reste, puisque ce n’est autre que Deft qui occupe le poste de carry AD pour EDG. Annoncé comme le meilleur joueur à son poste lors des Championnats du monde de l’année dernière, son rêve de gloire a été brisé par Imp et les Samsung White en demi-finale. Maintenant chez EDG, Deft brille par sa versatilité, sa capacité à s’adapter à toutes les métas et ses mécaniques impeccables. Peut-être pas aussi en forme que son homologue chez LGD, Deft est néanmoins un des meilleurs carrys AD de la compétition. Meiko est lui un support de qualité capable de jouer tous les champions avec la même réussite, optant aussi bien pour un style agressif que protecteur selon les besoins de la composition.
Les EDG ne devraient pas voir de difficultés à se qualifier, la question est de savoir qui de SKT T1 et EDG prendra la première place. EDG peut se reposer sur sa maîtrise des teamfights, quand SKT T1 est avant tout portée sur la prise d’objectifs et la sanction des erreurs de positionnement de l’adversaire. Les oppositions entre joueurs de ce niveau devraient probablement donner lieu aux plus belles rencontres de cette phase de poule entre les deux finalistes des MSI (3-2 pour EDG). EDG a néanmoins montré des signes de faiblesse récents, trop passive pendant les Playoffs et qui a souffert d’une certaine instabilité ces derniers temps – remplacement du toplaner, blessures de PawN… En termes de patch, PawN devrait profiter de la remise au goût du jour de champions agressifs sur la midlane comme Yasuo ou Fizz qui correspondent plus à son style de jeu. Il faut aussi savoir que les équipes chinoises sont les seules à avoir eu l’occasion de jouer en compétition sur le premier patch de la « méta juggernaut », et EDG a déjà montré que l’équipe s’était adaptée aux nouveaux venus dans la phase de sélection des champions |
La poule C s’annonce bien compliquée pour les H2K, deuxièmes qualifiés européens. Avec les deux mastodontes que sont SKT T1 et EDG, les coéquipiers de Loulexl sont face à une tâche immense. H2K reste une équipe solide à l’échelle européenne, assez régulière malgré une baisse de régime au mois de juillet (quatre victoires pour quatre défaites, dont une contre les Copenhagen Wolves). Après avoir disposé facilement des Giants aux Playoffs, ils ont été surclassés par les Origen de xPeke pour finalement se rassurer en infligeant un 3-0 aux Unicorns of Love dans le match pour la troisième place.
Odoamne, lui qui était souvent inclus dans le top 3 des toplaners européens, a souffert de la comparaison avec Huni, sOAZ et Cabochard au cours de ce split. S’il réussit à assurer sur ses champions de prédilection comme Gnar et Rumble, il rencontre quelques difficultés sur ses autres champions (46% de victoire hors Gnar/Rumble). Son pool de champions trop faible pourrait être exploité par les équipes adverses pendant la phase de sélection des champions, bien qu’il retrouvera peut-être sa forme passée avec les nouveaux colosses.
La jungle n’est pas non plus le point fort des H2K, Loulex ayant même été mis en concurrence avec BetongJocke pour la place de titulaire au cours de la saison. Il a été beaucoup critiqué pour sa prestation contre Origen, notamment lorsqu’il a été pris du syndrome de Lee Sin et est venu s’empaler sur l’équipe espagnole pour leur offrir la première manche. Il est cependant généralement bon sur ce champion ou sur Gragas, sans pour autant être en mesure d’inquiéter Clearlove ou bengi dans cette poule C.
Il sera en tous cas intéressant de regarder la midlane, avec les retrouvailles de Ryu et ses confrères coréens. H2K a d’ailleurs annoncé que celui-ci jouerait Zed s’il devait rencontrer Faker, reste à voir si ce clin d’œil au fameux duel entre les deux joueurs verra le jour. Ryu propose un style particulier, plus porté sur les assassins comme Fizz ou Ahri ou les mages défensifs comme Lulu ou Orianna. Son refus de jouer Azir et son incapacité à jouer Viktor (deux défaites en deux apparitions) pourraient se révéler problématiques bien que les deux anciens maîtres de la midlane aient pris du plomb dans l’aile au cours des derniers patchs. À la manière d’un Westdoor chez AHQ, Ryu s’intègre bien dans la stratégie de H2K qui préfère diriger ses ressources vers la botlane tout en laissant le midlaner jouer l’électron libre. Ryu est probablement dans le top 3 des midlaners d’Europe avec Febiven et Froggen, et il aura à cœur de revenir prouver sa valeur à l’échelle internationale.
La botlane est le point fort de H2K, Hjarnan étant lui aussi un des meilleurs à son poste en Europe avec 29,7% des dégâts infligés de son équipe sur la saison soit le meilleur score parmi tous les carrys AD des LCS EU. S’il n’est que troisième en termes de part de ressources de son équipe (27,4% derrière FORG1VEN et Freeze), il reste au centre de toutes les attentions chez les H2K qui se repose sur lui en tant que carry principal en teamfights.
KaSing avait sonné la révolte à la saison de Printemps chez une équipe d’H2K alors à la dérive. Depuis son arrivée, le support anglais affiche un ratio de 68% de victoires sur 53 parties et est devenu une pièce maitresse dans le dispositif de son équipe. Il a la lourde tâche d’assurer la vision dans une escouade H2K qui cherche en permanence à prendre de vitesse leurs adversaires. KaSing planifie les agressions et les capitalise, notamment avec son redouté Thresh (81% de victoires en 21 parties). Bien que cela reste des suppositions, Zilean pourrait venir faire un retour dans ces Worlds ce qui pousserait enfin le support de H2K à le sélectionner – depuis des mois, KaSing choisit toujours ce champion avant de verrouiller son choix définitif dans la phase de sélection des champions. Si la qualification n’est plus possible lors de leur deuxième match contre SKT T1, peut-être verrons-nous kaSing jouer Zilean et Ryu jouer Zed pour le plus grand bonheur de leurs fans !
Les H2K devront en tous cas produire leur meilleur jeu s’ils veulent inquiéter les deux ténors du groupe C. Leur style de jeu est plus orienté vers la prise d’objectifs à la manière des SKT T1, et pourrait peut-être prendre de vitesse une équipe EDG trop sûre d’elle. On attend en tous cas beaucoup des carrys de l’équipe européenne, qui ont certainement des atouts à faire valoir sur la scène internationale. Quant à Loulex et Odoamne, à charge de pour KaSing de venir une nouvelle fois rallier les troupes pour que toute l’équipe arrive à ces Worlds à son plein potentiel ! |
Si les chances qu’ont H2K de remporter un match contre les deux favoris asiatiques sont minces, celles qu’ont BKT de gagner ne serait-ce qu’une manche sur la phase de groupe sont proches du néant.
Cette équipe qui peinait à se sortir du fond du tableau de la GPL a su tirer profit de la fuite des talents vers les Legends Master Series pour regagner du terrain et arracher une qualification aux International Wild Cards. Ils y ont proposé une performance poussive en phase de poule, qui les a menés péniblement en finale où ils se sont défaits d’une équipe Chiefs eSports au mieux décevante. Cette épopée peu convaincante leur permet cependant d’accrocher la qualification pour les Championnats du Monde qui ne devrait pas les mener plus loin que Paris.
Si les BKT veulent sortir de la phase de poule, il leur faudra miser sur l’efficacité de leur entrainement et l’éventuelle grosse contre-performance de deux des trois autres équipes du groupe. Leur carry AD Lloyd pourrait montrer quelque chose avec Lucian (qui bénéficiera du buff du patch 5.16), champion sur lequel il affiche un winrate de 100% sur ses 3 dernières parties. Cela ne sera pas de trop pour faire face aux trois autres botlanes du groupe, surtout aux côtés de son support Moss qui cherche encore un champion avec lequel il réussirait à assurer une performance consistante. Sa participation dans les kills de son équipe au cours des IWC Turquie était d’ailleurs de seulement 62,7%, ce qui reste faible dans une méta se reposant sur le travail du duo jungler/support.
Leur meilleure chance de remporter une manche semble être contre les H2K qui, malgré un niveau supérieur, restent plus accessibles que SKT ou EDG. Si paiN est annoncée comme une des meilleures équipes Wildcard de l’histoire des Worlds, Bangkok Titans est certainement l'une des plus faibles. Cette équipe privilégie l’élimination de ses adversaires au contrôle d’objectifs, stratégie qui se traduit par des parties finissant généralement en bain de sang : au moins nous devrions voir du spectacle.
Ce groupe apparaît comme joué d'avance, avec SKT T1 et EDG qui devraient s'accaparer les premières places. Au vu de leurs dernières parties, les anciens champions du monde arrivent légèrement favoris d'autant plus que Faker est en pleine forme. Rien n'est joué cependant, et un tiebreak est très envisageable pour déterminer l'issue de ce groupe C. Il est certain que le deuxième du groupe C sera un adversaire de taille en quarts de finale, ce qui donnera lieu à un affrontement très tendu dès cette phase de la compétition. |
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Les Bangkok Titans devraient à priori échouer à la dernière place sans emporter une manche, et il reste peu probable que H2K réussisse à venir se glisser entre le duo de tête. Il faudra néanmoins garder un œil sur l'équipe européenne, qui cherchera au moins à faire bonne impression pour leurs premiers pas sur la scène internationale face à des adversaires de cette classe. |
Merci à MrToustous et à Cye pour leur aide à la rédaction de cet article
Legends Rising, Teaser Worlds 2015 | |