En Allemagne, au football, il y a le Bayern de Munich qui truste toutes les premières places et fait rayonner le pays à l'international. Eh bien dans le sport électronique c'est la structure mousesports qui occupe ce rôle. Moins en vue que leurs confrères évoluant avec le ballon rond, les joueurs de chez mouz n'ont toutefois rien à leur envier sur les terres nationales puisque depuis de nombreuses années maintenant, ce sont eux qui occupent les premières marches des podiums durant les compétitions allemandes. Pourtant ce constat ne se vérifie pas à tous les coups, la preuve lors de la dernière saison des ESL Pro Series où les mousesports ont perdu en grande finale contre leurs homologues de chez Planetkey (18-21 de_overpass, 16-12 de_dust2 et 03-16 de_mirage). Une médaille d'argent inacceptable et qui méritait bien un changement d'effectif en cette nouvelle année. Ce n'est pas non plus la seule raison de ce changement dans la composition, les temps changent et les joueurs évoluent mais il arrive également que des éléments extérieurs au jeu viennent semer la zizanie au sein d'un groupe, aussi talentueux qu'il puisse être.
Une équipe ambitieuse
Fin 2013 mousesports se relance après plus de cinq mois sans équipe. La dernière composition avait en effet implosé suite à une Copenhagen Games 2013 pourtant assez correcte (ils avaient terminé dans le top 8). Les dirigeants avaient donc pris le temps avant d'embaucher les ex-PartyDaddlers emmenés par Tobias « Troubley » Tabbert. Cette formation correspondait parfaitement à l'idée que se fait mousesports du sport électronique. Composée en majorité par des représentants nationaux (les quelques étrangers vivant également en Allemagne), les PartyDaddlers étaient tous issus de clubs prestigieux. On retrouvait ainsi d'anciens n!faculty, ALTERNATE ou encore mousesports. Avec cet effectif les espoirs étaient importants, il s'agissait de retrouver son lustre d'antan sur la scène nationale mais également de rayonner dans le reste de l'Europe, et les cinq joueurs embauchés en avaient largement les capacités suite aux quelques victoires de rang qu'ils avaient remporté un peu plus tôt.
Or dès le départ la nouvelle section Counter-Strike: Global Offensive ne fait pas mentir ceux qui lui ont fait confiance. Vainqueurs des ESL Pro Series Winter 2013 en décembre de cette même année (avec déjà à l'époque Fatih « gob b » Dayik en remplaçant provisoire suite au départ précipité de Tobias « Troubley » Tabbert) le premier objectif du club était rempli. 2014 débutera tout aussi bien avec plusieurs victoires successives en coupes ESL (Electronic Sports League) allemandes, l'équipe se montrera malgré tout assez éloignée des attentes lors de ses sorties internationales. Top 16 durant les EMS One Katowice 2014 le clan ne sera même pas parvenu à sortir des phases de poule, ni même à remporter le moindre match en Pologne. Cet échec poussera vers la sortie celui qui assurait le rôle de leader au sein du club depuis le début de l'année, le jeune Danois de 18 ans Caspar « cadiaN » Møller. Remplacé par l'Allemand Andre « nooky » Utesch, la suite pour les mouz sera du même calibre, alternant bons et mauvais moments. Si en Allemagne ils tiennent la dragée haute à tous leurs concurrents, hors de leurs frontières les déplacements sont beaucoup plus compliqués comme lors de la Gfinity G3 à Londres où, une fois encore, ils s'arrêtent sur un top 8.
Chris « chrisJ » de Jong - crédit : HLTV.org
Une saison globalement compliquée
Les résultats en dents de scie de l'écurie n'aident pas à la stabilité du groupe, pourtant élément capital si ces derniers souhaitent enfin progresser hors de leurs frontières. C'est ainsi qu'après avoir changé de leader à quatre reprises depuis leur recrutement, les mousesports doivent également faire face au manque de motivation de certains de leurs membres. En juin c'est Timo « Spiidi » Richter qui quitte le navire, remplacé par le talentueux finlandais Aleksi « allu » Jalli. Ce transfert s'opérera peu de temps avant la Gfinity G3 où l'équipe réalisera une phase de poule très moyenne, se retrouvant et tombant ainsi dès les quarts de finale contre l'un des favoris fnatic (12-16 de_mirage, 16-10 de_dust2 et 17-19 de_inferno). La période estivale ne sera pas meilleure puisque dès la rentrée de septembre, on apprend que Andre « nooky » Utesch passe sixième homme et que son remplaçant, l'Allemand Oliver « kzy » Heck ne correspondait finalement pas au nouveau plan de jeu de ses équipiers. C'est donc un autre représentant nordique, à savoir le Suédois Andreas « schneider » Lindberg, qui faisait son apparition. Au final moins d'un an après leur recrutement seuls Nikola « LEGIJA » Ninic et Chris « chrisJ » de Jong sont toujours présents, preuve d'une instabilité inhabituelle pour l'écurie allemande et qui continuera les semaines suivantes avec les passages en coup de vent du suédois Mikail « Maikelele » Bill et du danois Finn « karrigan » Andersen.
Au niveau des résultats cela se ressent puisque, si jusqu'à maintenant ils peinaient à développer leur jeu dans les tournois internationaux, désormais c'est sur leurs propres terres que leur suprématie est remise en cause. Une défaite contre les Planetkey en ESL Pro Series Summer 2014 (13-16 de_dust2, 16-14 de_inferno et 12-16 de_mirage) leur a rappelé que le moindre faux pas ne leur était pas permis et que derrière, les poursuivants étaient très proches. Ils seront battus une fois de plus par Planetkey en décembre toujours en ESL Pro Series sauf que cette fois c'était l'édition hivernale. Or cette compétition est la messe des tournois en Counter-Strike: Global Offensive en Allemagne et c'est elle qui désigne la hiérarchie nationale, il est donc capital d'une faire bonne figure en la remportant. De plus mouz connaitra sa part de scandale en étant disqualifié de l'ESL Pro League (un nouvel événement européen diffusé et commenté par notre duo Alka et Spoke). La raison de cette sanction est simple, pendant deux des matchs des phases de qualification, mousesports a eu recourt à l'aide d'un joueur extérieur, Simon « smn » Beck. Or ce dernier a été convaincu de triche quelques semaines plus tard durant la vague de bannissement du VAC (Valve Anti Cheat) entrainant l'annulation de tous les matchs auxquels il avait pu participer, et éliminant de fait des mouz qui n'avaient pas franchement besoin de ça pour finir l'année.
Andre « nooky » Utesch et Johannes « tabseN » Wodarz - crédit : HLTV.org
Un nouveau départ
Toutes ces raisons mises bout à bout vous font comprendre les raisons qui ont poussé une partie des joueurs et du staff à vouloir recommencer de zéro. Ils attaquent donc l'année 2015 avec trois nouveaux recrutements en forme de bonnes résolutions. En effet tous les membres officialisés ont déjà porté par le passé les couleurs du club. De cette manière l'organisation espère bien retrouver enfin de la stabilité grâce à des personnalités qu'elle connait parfaitement et avec lesquelles elle possède d'excellents rapports. De retour donc l’indétrônable Fatih « gob b » Dayik qui reprend une fois encore le service actif, mais également d'autres confrères qui ont connu comme lui le plus haut niveau sur Counter-Strike 1.6 à savoir Michele « zonixx » Köhler et Tobias « Troubley » Tabbert. Ces transferts permettent dans le même temps d'affaiblir leur concurrent le plus sérieux en Allemagne puisque Troubley évoluait chez Planetkey jusque tout récemment, et qu'il a grandement participé au rayonnement de ce club ces derniers mois.
Fatih « gob b » Dayik de retour chez mouz
mousesports à propos du recrutement de sa nouvelle équipe (Traduction - Source)
Le terrain a été préparé pour l'officialisation d'une nouvelle équipe mousesports sur Counter-Strike: Global Offensive, commandée par ni plus ni moins que la légende vivante Fatih « gob b » Dayik qui a signé un contrat à plein temps avec mouz.
En faisant d'une pierre deux coups mousesports devrait logiquement s'assurer un retour sur la première marche du podium en Allemagne. De plus en recrutant des joueurs qu'ils connaissent déjà fort bien, les dirigeants ont mis un terme à leur tentative d'aventure internationale en recrutant des talents étrangers. Désormais c'est un retour aux sources, avec des membres exclusivement germanophones, vivant en Allemagne et ayant déjà fait preuve d'une grande fidélité envers l'organisation. Ce choix est certainement le plus judicieux qui pouvait être fait. Reste à savoir maintenant si le niveau individuel de chacun, et surtout si l'alchimie seront suffisants pour permettre au clan de rayonner à nouveau hors de ses frontières. Depuis la sortie de Counter-Strike: Global Offensive la structure n'a pour l'instant toujours pas trouvé la bonne recette, alors sachant que c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe on peut légitimement espérer que cette recette de grand mère soit finalement la bonne. Affaire à suivre prochainement en compétition !
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