Il y a quelques jours nous vous parlions déjà du logiciel de anti-triche implanté dans Counter-Strike: Global Offensive : le Valve Anti Cheat (VAC). Aujourd'hui c'est toujours lui qui nous intéresse sauf que cette fois-ci nous ne sommes plus dans l'abstrait. Le système mis en place afin d'éviter la triche sur CSGO est entré en action une fois de plus hier, dans la soirée, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a fait des dégâts. Jamais autant de joueurs professionnels n'auront été touchés par une vague de bannissements, et les noms de ceux qui sont désormais pointés du doigt ne sont pas inconnus. Toutes les nationalités sont touchées mais plus particulièrement la France et ses deux formations phares Titan et Epsilon. Mais que s'est-il donc passé et comment un tel phénomène a pu arriver à seulement quelques jours de la DreamHack Winter 2014 où les deux équipes étaient prévues de se rendre.
L'ESEA apprend ses méthodes à Valve
Il y a un peu moins d'une semaine la célèbre ligue américaine E-Sports Entertainment Association (ESEA) bannissait un joueur professionnel. Il s'agissait de l'Allemand Simon « smn » Beck qui évoluait jusqu'alors au sein des ALTERNATE, l'une des plus grandes organisations outre-Rhin. Nul ne se doutait que cet acte isolé allait finalement être le déclencheur des événements qui ont eu lieu dernièrement. Tout comme l'Electronic Sports League (ESL) l'ESEA possède, en plus du VAC mis à disposition de tous par VALVE, ses propres méthodes afin de détecter les tricheurs et de les punir. Ainsi Simon a été, à l'origine, uniquement repéré sur le portail de la ligue et il a écopé d'un an d'interdiction de matchs uniquement sur le site de l'ESEA. Un tricheur qui serait donc passé entre les gouttes du VAC mais pas à travers les mailles du filet de l'E-Sports Entertainment Association.
Rapidement donc le joueur et sa structure communiquent, ce dernier ne faisant pas appel de la décision il est désormais acté que smn trichait bel et bien. Depuis il a d'ailleurs logiquement été écarté de l'effectif du club sans préavis, et sa carrière de professionnel semble désormais terminée. Cette situation, loin d'être inédite sur Counter-Strike, a vraisemblablement donné des idées à Valve qui a pris contact avec les administrateurs de l'ESEA afin d'obtenir leur(s) secret(s). Une fois les informations transmises à l'entreprise de Seattle, la vague de bannissements pouvait débuter et toucher l'ensemble d'une communauté bien loin de se douter qu'elle possédait autant d'acteurs malhonnêtes.
Titan et Epsilon touchés en plein cœur
C'est hier dans l'après midi que Valve a mis en application ses nouvelles méthodes de détections sous les conseils de l'ESEA. Cela a pu être constaté tout simplement car Simon « smn » Beck, l'Allemand qui avait d'ores et déjà été puni, a subi la sanction suprême c'est à dire un bannissement de tous ses comptes Counter-Strike: Global Offensive liés à son adresse mail. Mais il n'aura pas été le seul, d'autres noms sont venus allonger la liste au fil de la soirée. Ainsi le Français de la Team Titan Hovik « KQLY » Tovmassian a lui également été banni, tout comme son ancien camarade de chez Clan-Mystik : Gordon « Sf » Giry. Ce qui choque dans cette sanction c'est avant tout que cette fois on s'attaque à un tout autre niveau que smn chez ALTERNATE. Les deux représentants français bannis ont en effet été sacrés champions du monde ESWC l'année dernière et ils font partie intégrante du gratin mondial.
De plus ils sont encadrés, professionnels, jouent en gaming house et surtout le détail des logiciels malveillants qu'ils ont pu utiliser n'a pas été révélé à l'heure actuelle. La faute à une situation sans précédent où personne n'a vraiment avoué ses fautes, sauf le joueur ALTERNATE. Les clubs, dont Titan, restent d'ailleurs assez perplexes en l'état actuel des choses faute d'éléments prouvant la culpabilité de leurs joueurs. Ces preuves devraient donc leur être communiquées par Valve assez rapidement de manière à ce qu'aucun doute ne puisse subsister. Mais là où le bât blesse c'est que les deux clans étaient invités pour disputer la DreamHack Winter 2014 et que cette invitation leur a été retirée au dernier moment punissant par la même occasion tous les équipiers.
D'autres bannissements à prévoir
Comme nous le soulevions dernièrement, le VAC sanctionne sévèrement sur Counter-Strike: Global Offensive. La preuve avec cette disqualification totale et sans la moindre possibilité d'appel des structures Titan et Epsilon. De manière à remplacer les deux équipes tricolores, un tournoi va être monté en urgence où quatre concurrents européens invités se retrouveront. Étant donné le faible délai d'ici à la DreamHack Winter, Valve se propose de prendre en charge les frais de déplacement des quatre volontaires qui accepteront de se retrouver au cybercafé Inferno Online de Stockholm. A situation sans précédent moyens hors normes, les frais déployés pour se passer des deux organisations françaises sont donc importants, et le message envoyé par les organisateurs de compétitions ainsi que l'éditeur est clair : pas de place pour les tricheurs.
Depuis l'ESEA a levé le voile sur cette vague de bannissements, assumant avoir transmis ses secrets de fabrication à Valve. Le co-fondateur de la célèbre ligue américaine, Eric « lpkane » Thunberg, a d'ailleurs tenu ces propos à ce sujet :
Dernièrement nous avons décidé de bannir de manière indépendante un tricheur de haut niveau, un joueur allemand, puis nous avons décidé de travailler avec Valve pour leur transmettre nos techniques spécifiques permettant de repérer plus de tricheurs professionnels. Les résultats commencent à se voir avec la vague de bannissements de ce soir, d'autres sont d'ailleurs à venir prochainement.
Cette affaire sonne le signal d'alarme une fois encore concernant l'argent qui circule sur Counter-Strike: Global Offensive et semble faire tourner les têtes. Le logiciel de triche utilisé par les joueurs bannis récemment serait lié au magasin (workshop) mis en place il y a quelques temps et qui permet de vendre ses propres objets tout en touchant une part des revenus de cette vente. Nous n'en savons pas davantage concernant les autres éventuels logiciels malveillants ayant pu être utilisés, ce qui est certain c'est que CSGO rencontre un succès grandissant mais qu'il conviendra de le surveiller de près tout au long de son existence afin d'éviter toute dérive. C'est le revers de la médaille apparemment !