Fantasy Life - Test
Fantasy Life est un RPG sur 3DS dont la sortie est prévue en Europe pour le 26 septembre prochain. Développé par Level-5 et édité par Nintendo, il est susceptible de rebuter un peu le public mature au premier abord avec son style cartoonesque voire enfantin, cependant il possède de solides arguments susceptibles de sérieusement accrocher tous les fanas d'artisanat comme nous allons le découvrir dans ce test. Préparez votre épée, votre canne à pêche, votre pioche et autres outils puis en route.
Fantasy Life - Trailer des fonctionnalités
Genre: RPG / Artisanat
Développeur: Level-5
Éditeur: Nintendo
Support: 3DS / 2DS
Prix: Environ 45€
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Avec son look façon Animal Crossing, on pourrait croire que Fantasy Life vise un très jeune public, ce n'est pas forcément faux mais il serait dommage de s'arrêter la. Il apparaît rapidement que, malgré son univers et ses dialogues bon enfant, le jeu offre un gameplay particulièrement addictif. Les développeurs de Level-5 ont, semble-t-il, bien su discerner l'étroit chemin à emprunter entre le farming répétitif et le casual gaming, afin d'obtenir un résultat ni trop pénible ni trop facile. Pour un jeu dont l'artisanat est véritablement le cœur, c'était une chose vitale. Découvrons en quoi forger une épée n'aura probablement jamais été aussi intéressant.
Le jeu propose douze professions, dont quatre sont uniquement orientées vers le combat. C'est-à-dire: le Paladin, le Mercenaire, le Chasseur et le Mage. Elles suivent globalement les canons du genre (épée et bouclier, épée à deux mains, arc et magie), si ce n'est qu'elles sont au même niveau que les métiers d'artisanat, comme le Cuisinier par exemple. Les huit autres professions mélangent, en effet, des activités de récolte comme le Mineur, ou de la création comme Forgeron ou Menuisier. Vous êtes peut-être habitué à un système de classes assez similaire à celui de World of Warcraft par exemple, avec une classe principale comme Mage, et une profession d'artisanat comme Alchimiste. Ici ce n'est absolument pas le cas et votre profession principale du moment peut tout à fait être Tailleur ou Pêcheur si le cœur vous en dit, en utilisant le style de combat qui vous convient parmi ceux que vous avez appris pour vous protéger des monstres en chemin. La relation des classes est potentiellement inversée par rapport à ce qu'on peut voir ailleurs.
L'insouciant monde de Réveria vous sera dévoilé à travers de très jolies cinématiques.
Au début du jeu, vous ne possédez littéralement aucune classe, mais en accomplissant les quêtes d'initiation qui servent de tutoriel pour chacune individuellement, vous ferez vos premiers pas dans le monde. Cependant, peu importe votre choix, vous serez forcément vite frustré de rater toutes ces occasions de récolter toutes les ressources qui vous entourent. Le fait que le jeu permette d'utiliser toutes les compétences de toutes les professions que vous avez débloquées, sans avoir à changer de classe principale à chaque fois (ce qui reste possible en fonction des besoins), est une énorme incitation à passer la première dizaine d'heures de jeu à toutes les tester, ainsi qu'à en assimiler avant de sérieusement partir à l'aventure tel un couteau suisse géant. C'est un peu le fantasme de tout joueur de MMO en quelques sortes. On se rend alors vite compte que dix heures sont passées, alors qu'on a pas encore mis un pied en dehors de la première zone, chapeau.
Vous allez finir par connaître chaque recoin de cette carte par cœur.
Une fois capable de récolter n'importe quoi, puis d'utiliser toute votre gamme de compétences pour en faire des composants intermédiaires, vous pourrez finalement créer votre équipement de combat, ainsi que de nombreux autres objets moins utiles mais qui feront le bonheur des fans de housing. Bref, vous pourrez absolument tout faire tout seul si vous en avez l'envie. Si ce n'est pas le cas, vous pourrez toujours acheter au prix fort des composants voire de l'équipement prêts à l'emploi auprès des marchands. C'est réellement l'un des points forts du jeu, il vous est souvent offert la possibilité d'ignorer les éléments du gameplay qui ne vous intéressent pas, ou qui risquent de devenir ennuyeux à la longue, qu'il s'agisse des quêtes d'initiation aux nouveaux métiers, ou même de la création d'objets. Après avoir créé deux ou trois fois un objet précis, par exemple une barre de bronze, le jeu vous permet de la créer par paquets plutôt qu'à l'unité. Cela vous épargne d'avoir à réaliser le QTE requis 80 fois après une grosse récolte (merci bien), puis après quelques créations additionnelles vous pouvez totalement automatiser la chose. Oubliez ces souvenirs traumatiques de jeux sur lesquels vous êtes forcé d'AFK à côté de la forge pendant que votre personnage crée trois cent objets quelconques pour progresser dans son métier. La philosophie inverse a encore une fois été adoptée, vous ne créerez que relativement peu d'objets, mais il vous faudra être particulièrement concentré pour optimiser le processus.
Créer des objets d'excellente qualité vous demandera un peu d'entraînement car il vous faudra à la fois être rapide et précis. Mais pour une fois que je ne me plains pas des QTE...!
On appréciera aussi les efforts faits pour rendre chaque métier intéressant. La récolte ne vous demandera pas de bêtement appuyer sur une touche à côté d'un arbre ou d'un filon de minerai. Il vous faudra bien jauger votre force, trouver leur point faible et les achever avec un grand coup lorsqu'ils sont bas en vie, afin d'obtenir des composants additionnels, sans que cela soit trop pénible pour autant. De la même façon, créer des objets vous demandera à la fois d'avoir optimisé vos compétences, et de réussir des mini-jeux en temps limité pour obtenir des objets additionnels ou un résultat d'une qualité supérieure. Chaque profession aura aussi de véritable défis à relever; le monde du jeu est plein de boss plus ou moins coriaces que vous pourrez tuer seul ou avec vos amis en multijoueurs, mais ce n'est pas tout. En fonction du cycle jour/nuit et de votre chance, vous pourrez par exemple tomber sur un énorme poisson ou sur un arbre antique titanesque, les deux identifiés comme des boss qui mettront vos capacités de pêcheur/bûcheron à rude épreuve. Cela peut sembler étrange, mais le fait d'optimiser son matériel et ses techniques pour la pêche vous permettra de livrer une bataille déchaînée contre ce seigneur du lac, votre défaite ou votre victoire tenant à votre capacité à gérer le stress sur la ligne. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres de la façon dont Fantasy Life donne une vraie place à un métier généralement anecdotique dans d'autres jeux. Tous les métiers ont eu le droit à une réelle attention, ce qui encore une fois pousse à vouloir les monter tous au maximum.
Chaque activité possède quelques subtilités qui auront un impact sur votre progression.
Même si votre personnage possède un niveau global lui faisant gagner des points de caractéristiques que vous pouvez librement attribuer, la progression dans les métiers n'utilise pas le système d'expérience. Ladite expérience est d’ailleurs obtenue avec toutes les actions du jeu, que cela soit pêcher un poisson, réussir un objet ou tuer un monstre. Aucune activité n'est inutile. Pour en revenir aux métiers, pour passer au rang supérieur (de néophyte à apprenti, puis à compagnon etc.) il vous faudra accomplir des défis particuliers. Par exemple dans le cas de la classe Mage, il vous faudra tuer X ennemis avec chacun de vos sorts, mais pour le forgeron il vous faudra créer un objet de chaque type parmi ceux qui vous sont actuellement disponibles. Il est par ailleurs tout à fait possible de passer au rang suivant sans tout avoir accompli; vous n'aurez donc pas besoin de répéter la même tâche durant des heures. Vous aurez juste à explorer le monde en saisissant les opportunités qui se présentent de tous les côtés, et toutes vos professions monteront de front. Pour finir, la Liesse est une dernière forme de progression: vous gagnez des points en avançant dans l'histoire ou en réalisant des actions particulières. Elle vous permet par la suite d'acheter des améliorations diverses comme un plus grand sac, votre permis monture ou de meilleurs objets auprès des marchands. Le fait que les choix soient totalement ouverts permet, une fois encore, de jouer comme on l'entend.
Vous commencerez l'aventure à pied, mais vous pourrez par la suite louer voire acheter une fidèle monture.
Je me suis longuement attardé sur l'artisanat, cependant ce n'est pas la seule chose à faire dans Fantasy Life, loin de là. Les combats sont évidemment une partie importante du gameplay comme dans tout RPG. Dans l'absolu, vous pouvez même vous permettre d'ignorer tous les métiers sauf un, mais cela serait vraiment passer à côté de l'intérêt du jeu. De nombreuses quêtes vous demanderont de tuer des monstres ou des boss. Et une histoire principale est bien présente, cependant cette dernière n'est pas très intéressante, elle se limite à aller d'un point A à un point B pour lire des dizaines de lignes de texte, il n'y a aucune réflexion et les combats sont d'une simplicité enfantine. Cependant rien ne vous empêche de l'ignorer totalement pendant des dizaines d'heures pour polir vos talents martiaux ou artistiques, on ne la fait au final que pour débloquer toutes les zones. Les véritables boss du jeu sont optionnels et les combats ont d'ailleurs un côté assez tactique car la récolte de composants, le sprint et l'usage de vos capacités utilisent la même barre de mana. Quand cette dernière est vide, vous êtes pour le moins désarmé. Les choses se compliquent encore davantage quand il vous faut en plus trimbaler derrière vous le butin amassé lors de vos activités.
Contrairement à une croyance populaire, tous les héros de RPG ne disposent pas d'une poche dimensionnelle dans laquelle ils peuvent ranger tous les plus gros objets qui ne prennent alors mystérieusement qu'une seule place. Dans Fantasy Life, quelques éléments particulièrement précieux et encombrants devront être traînés derrière vous dans une caisse ou un sac, comme le chef des bandits que vous venez de vaincre, ce grand chêne que vous venez d'abattre, ou ce gros bloc de minerai que vous avez extrait (rassurez-vous cela ne s'applique qu'à une poignée d'éléments, vous avez un immense inventaire en plus). Il est possible d'en traîner trois en même temps au maximum, et dès que vous entrez en combat ils resteront bêtement sur place. Là, les choses se corsent vraiment, car les ennemis n'hésiteront pas à les prendre pour cible et à les détruire. Pire encore, vos attaques leur infligeront aussi des dégâts. Autant dire que l'avidité et la témérité vous feront verser plus d'une fois de chaudes larmes lorsque vous perdrez votre cargaison en faisant un détour, car les ramener sains et saufs en ville vous vaudra une belle récompense, ainsi que des objets spéciaux. Donc gardez en tête que lancer une grosse tempête de foudre est amusant, jusqu'à ce qu'elle annihile aussi le fruit de vos trente dernières minutes de jeu.
Sans être incroyablement complexes les combats s'avèrent néanmoins intéressants.
Pour finir, le jeu propose un peu de housing, ou l'art d'aménager son logement. Les différentes villes du jeu proposent plusieurs demeures assez différentes, comme un grenier, une maisonnette au bord de l'eau, voire un luxueux manoir dont vous pouvez faire l'acquisition. Chacune a son propre prix évidemment. Vous pourrez alors y stocker vos objets, ainsi que l'aménager librement avec de très nombreux meubles, animaux familiers, accessoires et trophées. L'artisanat est encore une fois richement mis à contribution, puisque vous pourrez, à terme, créer vous-même l'intégralité du mobilier. C'est une fois encore totalement facultatif, mais l'interface est simple et il vous faudra, de toute façon, créer de nombreux aménagements pour progresser dans les métiers correspondants, donc pourquoi s'en priver? Malheureusement tout le mobilier que vous aurez installé n'aura qu'un impact visuel et aucune interaction n'est offerte. Le problème est assez similaire avec les centaines de personnages du jeu, ils vous offrent des défis, des quêtes, ils peuvent même vous accompagner au combat. Cependant cela s'arrête la. Malgré les très nombreux dialogues du jeu, cela reste assez superficiel dans la mesure où vous ne pouvez quasiment choisir quelle sera votre réponse, et même quand on vous en offre l'opportunité cela n'a aucun impact. Votre vie fantastique sera donc dépourvue de toute réelle amitié, de toute romance ou d'une vie de famille. C'est assez dommage, vous n'êtes qu'un bourreau de travail.
D'abord dépouillé, votre logis pourra par la suite devenir luxueux ou adopter un style particulier.
À deux c'est mieux, à trois c'est encore meilleur
S'il y a bien une chose à laquelle nous ne sommes pas trop habitués sur consoles portables, c'est au coopératif. Et ce portage européen de Fantasy Life dispose de certains des ajouts auxquels a eu droit la version japonaise les mois qui ont suivi sa sortie. Cela comprend le multijoueurs mais malheureusement pas un des DLC qui offre une nouvelle région. Pour en revenir au coopératif donc, vous pourrez jouer jusqu'à trois en local ou via internet, ce qui est assez rare pour le mentionner. Chaque joueur a droit à son propre butin, tant sur les monstres tués que sur les ressources extraites. Vous n'aurez donc pas à vous fâcher avec vos amis s'ils se jettent sur toutes les mines puisque cela vous permettra de récolter sans effort autant de minerai qu'eux. Au final cela vous permet de varier les métiers et de rentabiliser au maximum les primes trouvées sur les monstres, car les PNJ récompenseront l'intégralité du groupe (avec un bonus additionnel). Accessoirement il est aussi possible de ramener ses coéquipiers à la vie d'une simple pression de touche au-dessus de leur corps. Cela finit de rendre trivial un jeu qui n'était déjà pas bien difficile globalement, cependant l'intérêt du jeu n'est clairement pas là.
Les villes regorgent de PNJ qui auront littéralement des centaines de quêtes à vous proposer.
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Les plus et les moins |
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Addictif | Campagne principale sans intérêt et dénuée de difficulté | ||||
Le système de métiers, de récolte et de création | 2-3 métiers de récolte additionnels auraient été les bienvenus | ||||
Solide durée de vie | Interactions sociales limitées | ||||
Le multijoueurs | Housing inutile | ||||
Les cinématiques, les musiques | Pas d'affichage des statistiques des objets et composants lors de leur création |