Jeter un coup d'œil dans les coulisses d'une vente à plus de 8 milliards de dollars n'est pas chose facile. Mais comme l'a révélé BFM TV il y a quelques jours, un document détaille au jour le jour les secrets de la négociation qui a mené à la vente d'Activision Blizzard par Vivendi, le 11 octobre 2013.
Débutées un an auparavant, ces négociations se sont révélées très difficiles. Vivendi cherchait dès juin 2012 à vendre ses participations dans Activision-Blizzard. Le but est alors de réduire sa dette en restructurant ses activités. L'été suivant sera marqué par des discussions sans suites, certains partenaires potentiels et tiers manquant d'intérêt. Ce premier échec fait reculer le conglomérat qui félicite tout de même Activision en décembre 2012. Vivendi annonce cependant qu'il veut « faire distribuer par Activision Blizzard un dividende exceptionnel de 3 milliards de dollars ».
Mais cette idée ne plaît pas au chef d'Activision-Blizzard, Bobby Kotick qui propose dès janvier 2013 à Vivendi de vendre ses actions. Idée acceptée par le conglomérat, à condition qu'il obtienne en même temps un bonus par rapport au prix normal des actions en bourse. Kotick, avec 15% de prime, décide donc de racheter les 61% de Vivendi. S'ensuivent des négociations houleuses et compliquées, puisque Vivendi n'accepte d'abord pas la proposition. Il faudra attendre mai 2013 pour que la transaction soit acceptée par Vivendi pour un prix de 9,3 milliards de dollars. Cependant, Bobby Kotick ne peut sortir seul ces milliards. Activision Blizzard rachète donc lui-même les deux tiers de ces actions et Vivendi garde 12% de ce qu'il possédait, n'étant alors plus actionnaire principal. Kotick n'a alors « plus qu'à » sortir 2,3 milliards de dollars. Brian Kelly et lui mettent directement 100 millions. Le reste sera issu de prêts (auprès de JP Morgan ou Bank of America), mais aussi par des fonds et par Tencent, leader chinois dans l'internet. L'accord est annoncé le 26 juillet et c'est 8,2 milliards de dollars qui seront versés à Vivendi à l'occasion de la finalisation de la cession, le 11 octobre 2013.
Le conglomérat français Vivendi comporte actuellement le groupe Canal +, Universal Music, mais aussi GVT et SFR.
Aeliis avec Sam Vostok et Xiaoh