Le monde du jeu vidéo a trouvé un nouveau représentant et non des moindres. Si beaucoup de personnalités dans le milieu du sport sont friandes de jeux vidéo, dans le monde de la musique aussi, on aime associer les croches aux manipulations de l'impossible.
Jouer un morceau live pour un musicien, c'est un peu comme jouer une partie sur son jeu préféré pour un joueur. Il faut comprendre les partitions et les manipulations pour jouer parfaitement, combien de Mozart de Super Mario Bros, de Picasso de Counter Strike ou de Léonard de Vinci de Pokemon attendent d'être sanctifiés au même titre que ces artistes dont l'Histoire a retenu les noms ? Vous en faîtes d'ailleurs peut être parti .
Nous avons retrouvé Booba après son entraînement au stand de tir près de Miami et l'avons interrogé sur son nouveau morceau, « Call of Dati ». Un morceau choc et acerbe qui parle autant de politique que de la célèbre licence d'Activision : « Call of Duty ».
Salut Booba tout d'abord comment vas-tu ?Salut, en ce moment je nettoie mes baskets (rires) j'ai eu quelques problèmes récemment en allant à la muscu, mais ça s'est réglé assez rapidement. Y'a peut être que des numéros 10 dans ma team, mais c'est moi qui tire les penaltys. On dit que je prends des photos de mon sexe pour les envoyer par MMS par contre on oublie de dire que je travaille sur un EP qui va faire mal au monde malade du hip-hop francophone.
Peux tu nous parler de cet EP ?
Vite fait. En fait il va s'appeler Futur Intérieur, parce que je vais visiter tous les travers du rap français et les histoires de cul ne sentent pas toujours la rose (rires). J'ai évité de donner du grain à moudre à « Laounizi le pointu » (ndlr : La Fouine) car lui même sait que je n'ai rien d'imparfait. Futur Intérieur c'est une vue de l'esprit qui m'a frappé quand je lisais le Bescherelle dans ma cuisine. je suis complexe comme ce temps, et après « Futur » je ne me voyais pas retourner vers le passé. Je ne suis pas Marty Mc Fly, ni le Doc, moi c'est le Duc et je garde mon trône.
Tu parles de La Fouine et ton clash récent avec lui, qu'en est-il aujourd'hui ? Beaucoup pensent qu'il s'agit d'un clash organisé ?
Je n'ai rien à gagner en montant de toutes pièces ce clash. Par contre d'autres personnes que je ne citerais pas, elles, ont vraiment un intérêt à s'attaquer à moi. La Fouine et moi, c'est un peu comme la concurrence entre Coca-Cola et un Soda No Name vendu à Dia, on ne boxe pas dans la même catégorie. C'est comme une guerre nucléaire, personne n'a jamais vu un petit rongeur aux commandes d'un bombardier, à part peut être dans un film de Disney.
En parlant de guerre, qu'est ce qui t'a poussé à réaliser le morceau « Call of Dati » ?
D'abord les chaînes du passé, Morray. Call of Duty aujourd'hui c'est une institution, aujourd'hui tout le monde fume des joints en jouant à ce jeu, mais c'est aussi de la propagande. Jamais on ne voit un jeu dans lequel on peut jouer des soldats d'une armée chinoise, arabe ou sénégalaise, pour sauver le monde. On est toujours obligé de jouer du côté des « gentils », mais de quels gentils on parle ? Avec « Call of Dati » j'ai réalisé un dialogue fictif entre moi et Rachida Dati, pour parler de l'exclusion, de la ségrégation et on pourra aussi retrouver mon côté sensible et défenseur de la gente féminine dans le morceau. Par exemple quand je dis : « Autant de flèches et d'obus dans ces vierges de fer, que de pot-de-vin et de magouilles dans le dossier de Gaston Defferre » c'est parce que je sais ce que c'est que d'être mis à l’écart. Je respecte Rachida pour ça, et je pense comme on dit chez nous « qu'elle est en mode killstreak » et qu'elle mérite plus que les moqueries dont elle est l'objet. Et puis B2O et BO2 (Black Ops 2), c'était vraiment le moment pour le sortir.
Tu sais que chez Millenium nous avons une équipe Call of Duty, as tu suivi un peu l'actualité de cette équipe ?
Je sais que vous avez une équipe oui, je consulte vos guides LoL. J'aime beaucoup cette communauté, je me retrouve un peu dedans. Mais je ne suis pas tout le temps l'actualité. Je ne suis pas dans l'eSport mais j'aime la compétition, je respecte les compétiteurs. Par contre je trouve dommage que Gotaga ait pris une punchline d’Émile Louis (surnom donné à La Fouine par Booba) pour vanner Supremacy (ndlr : Booba fait référence au twitt' de Gotaga « à part Supremacy j'ai violé personne »), j'ai des amis qui surveillent 24h sur 24 internet, pour voir si on y parle de moi, qui m'ont parlé de ça, j'avoue que ça m'a déçu. J'aurais préféré qu'il écrive « c'est nous qui la vendons. c'est toi qui la sniffes et tu kiffes. ouais tu kiffes, tu-tu-tu kiffes, même si le son te met des-des-des gifles » (rires)
Peut être dur à placer sur twitter et ses 250 signets
(Son visage se ferme) Tout dépend de la façon dont on utilise Twitter, certains pensent que c'est un bloc notes, d'autres sont dans la communication. Si tu donnes du caramel à des gamins ils peuvent avoir des caries. Le caramel pour les adultes, c'est autre chose.
Je sais que tu es pressé et que tu as d'autres interview à donner, aurais-tu un dernier mot pour les lecteurs de Millenium ?
« Smaïli fayzay » morray. (rires)
Plus sérieusement. Là je vais aller regarder la saison 3 de « Game of Thrones ». J'aime ces histoires de Rois et de guerres secrètes. En plus dans le rap-game j'ai l'impression d'être entouré par des nains, eux restent dans le « Terre Terre » (expression qui désigne le concret chez les rappeurs) j'appelle ça être terre à terre. Moi je suis un rappeur astronomique. À Millenium, comme je sais que vous êtes marseillais, je vous dédicace « Kalash » , un morceau qui m'a été inspiré par Cedrix, le refrain en particulier (rires).