Metal Gear Rising : Revengeance version PC - Le Test
Nous avons testé pour vous Metal Gear Rising : Revengeance, qui est rappelons-le un Spin off dans l'univers de Metal Gear, développé par Konami Productions et Platinum Games pour la PS3 et la Xbox 360. Se déroulant 4 ans après la fin Metal Gear Solid 4, le jeu se sépare de la franchise principale afin d’adopter un nouveau gameplay clairement plus orienté Beat them all, l’infiltration ne devenant plus que secondaire.
Genre : Beat them all / Action
Date de sortie officielle : 21 février 2013
Développeur : Kjima Productions / Platinum Games
Éditeur : Konami
Plateformes : PC, Playstation 3, Xbox 360
Prix : 60 à 70 euros pour la version normale, 100 euros et plus pour la version limitée
Classification : PEGI 18
La version PC (MàJ 12/01/2014)
Sorti le 9 janvier dernier sur Steam à un prix très abordable, les dernières aventures du ninja cyborg le plus nano-machinisé de la planète débarquent enfin sur PC. Au menu de ce portage : tous les contenus téléchargeables du jeu et un problème technique forçant le joueur à être connecté à Steam pour profiter de séances de découpages façon puzzle.
Techniquement, cette conversion ne fait pas de miracle et assure le sacro-saint 1080p/60fps et l'optimisation se révèle assez satisfaisante. Nul besoin d'une bête de course pour faire tourner correctement le jeu donc.
Présentation et histoire
Metal Gear Rising : Revengeance démarre environ quatre années après la fin de Metal Gear Solid 4. Raiden un personnage bien connu de la licence travaille à présent pour une entreprise privée spécialisée dans les opérations armées, la Marverick corporation. Il faut savoir que dans le monde alternatif de Metal Gear, il existe plein de cyborgs, d'IA et d'autres technologies futuristes, et ce sont de puissantes multinationales et des armées privées qui font la loi.
Lors de l'enlèvement d'un ministre africain par une bande de cyborgs au service de Desperado Enforcement LLC, (une autre armée privée) les choses tournent mal pour Raiden. Le ministre se fait tuer, et notre héros se fait gravement mutiler. C'est donc un échec complet. Heureusement la technologie étant ce qu'elle est, Raiden obtient un nouveau corps de cyborg ultra-perfectionné, même s'il y perd sa belle petite gueule de playboy tout droit sortie de Final Fantasy, au profit d'une apparence plus proche de celle d'un Terminator en fin de film. Et comme durant ce temps Desperado Enforcement n'est pas restée à se tourner les pouces, et que leur bande de cyborgs d'élite a mené un coup d'état en Abkhazie, le moment est venu pour Raiden de se venger, d'où le titre du jeu.
Comme vous le savez probablement déjà, Metal Gear Rising : Revengeance est un Spin Off de la série Metal Gear Solid, cela veut dire que le gameplay, et que l'histoire en dérivent significativement. La bonne nouvelle étant que vous n'avez pas besoin d'avoir joué à tous les jeux précédents pour comprendre les événements contés ici, ce qui est une bonne chose. Les fans de la série ne sont cependant pas oubliés, et de très nombreuses références et clins d’œil jalonnent l'histoire. Une histoire qui se révèle assez intéressante, et qui est particulièrement détaillée puisque vous passerez presque la moitié de votre temps à écouter des dialogues ou à regarder des cutscenes (cinématiques), qui ne manqueront pas de vous montrer à quel point Raiden a la classe, tout en approfondissant de façon agréable le personnage. Je vous conseille donc très fortement de vous intéresser à l'histoire, sinon vous allez passer à coté de la moitié de l'expérience de jeu, et vous risquez aussi de devenir fou lors de certains passages où un dialogue s'engage littéralement tous les trois pas, vous aurez été prévenus. On regrettera cependant que cette prépondérance du scénario vous fera poser un peu trop souvent la manette, ce qui casse quand même pas mal le rythme de jeu.
Si les jeux vidéo nous ont bien appris une chose, c'est que les ennemis les plus gros ne sont pas forcement les plus dangereux (et que les tonneaux rouges sont toujours bourrés d'explosifs).
Gameplay
Metal Gear Rising : Revengeance est donc un Beat them all au gameplay très nerveux, en dehors des fameuses cutscenes et des dialogues, les choses s'enchaînent. Notre ami Raiden est un cyborg survolté aux capacités physiques surhumaines, ce qui lui permet d'accomplir un certain nombre de prouesses comme courir sur les murs, parer les balles de mitrailleuses avec son épée, et faire sortir une lame de ses pieds pour perforer un adversaire en lui atterrissant dessus. Il dispose aussi de différents types de coups, outre les habituels sauts, coups rapides ou puissants, les parades, les esquives et les enchaînements, il dispose d'une toute nouvelle compétence habituellement réservée aux armes à feu : le mode katana.
Lorsqu'il active ce pouvoir, très similaire au "bullet time" le temps ralenti à l’extrême, mais pas ses coups, il a donc la capacité de donner en quelques secondes de nombreux coups de sabre. La où cela devient intéressant, c'est que vous contrôlez complètement l'orientation du sabre, cela vous permet donc de déterminer avec précision ce que vous allez couper et sous quel angle sur vos adversaires, par exemple en diagonale pour le tuer sans blesser l'otage qu'il retient, ou vous pouvez le découper en 20 très fines tranches, comme si vous affrontiez un salami géant. C'est assez amusant, et cela devient rapidement utile en sachant qu'en découpant comme il convient vos adversaires (c'est à dire en séparant leur main gauche) vous pouvez leur voler le module contenant des informations précieuses et une recharge de vie entre autres. Évidemment ce pouvoir n'est pas tout puissant, non seulement il consomme de l'énergie, mais en plus les gros ennemis et les boss ne seront pas directement tués par cette technique tant qu'ils n'auront pas été suffisamment affaiblis.
Pour finir, le mode de combat normal et le mode katana sont complétés par des QTE (Quick Time Event), c'est à dire qu'il vous faudra appuyer sur les bonnes touches au bon moment quand cela vous sera demandé à l'écran, et ce afin d'accomplir des actions spéciales menant généralement à la mort directe de votre adversaire. Pour les boss ces QTE sont très présents, et ils vous serviront généralement à vous remettre d'une capacité que vous n'aurez pas réussi à éviter.
Découpez vos ennemis en morceaux avec précision pour vous approprier leur force, Metal Gear Rising forme la prochaine génération de serial killers.
Précisons aussi que votre arsenal est renforcé de plusieurs armes additionnelles en plus de l'épée de base, et que vous pourrez aussi ponctuellement ramasser des armes très puissantes comme un lance roquette, ce qui peut vous aider à vous sortir d'une situation épineuse.
Les boss sont sans conteste les moments forts du jeu, outre leur très fort impact visuel, ils possèdent vraiment des capacités aussi impressionnantes que redoutables, et il vous faudra parfaitement maîtriser tout votre arsenal de techniques si vous souhaitez éviter un enchaînement mortel de leur part. C'est un véritable plaisir de les affronter malgré la difficulté tant ils sont variés autant visuellement qu'en terme de stratégie. Notons au passage qu'il est inutile de paniquer si vous n'êtes pas un professionnel des jeux de baston, comme pour beaucoup de jeux modernes vous disposez de checkpoint, vous pourrez donc retenter votre chance autant de fois que nécessaire sur le boss. Au final c'est surtout votre note de résultat sur la mission qui en pâtira.
Les ennemis sont relativement variés, et certains d'entre eux sont assez redoutables, surtout en groupe. Je vous déconseille fortement de foncer dans le tas et de tous les affronter en même temps. Bien que l'infiltration passe ici complètement au second plan, elle n'a pas totalement disparue, il reste plus facile d'affronter vos adversaires un par un en les assassinant par derrière d'une simple pression de touche, que de tous les affronter en groupe. Il n'y a rien de bien subtil ici en terme d'infiltration, vous disposez d'une vue spéciale qui vous indique la position des ennemis, leurs déplacements, et les caisses avec les différents objets. Vous n'allez même pas prendre la peine de vous baisser ou de devenir invisible ici, il vous faudra simplement éviter de passer dans le champ de vision (assez réduit) de vos adversaires afin de les prendre à revers. L'action prime vraiment. Au passage vous avez le choix, vous pouvez simplement foncer vers la fin du niveau, ou alors faire une chasse à l'homme et aux secrets, les terminaux informatiques disséminés dans les niveaux débloqueront l'accès à des missions secondaires spéciales, de type réalité virtuelle, vous aurez aussi droit à quelques missions secondaires facultatives dans le monde réel.
L'ennemi dispose de matériel que vous aimeriez bien posséder, et cela sera en partie le cas avec le système d'amélioration et de vol de modules.
Le gameplay est donc vraiment amusant et plaisant, mais notons tout de même un gros point noir qui vous gâchera parfois le plaisir, je parle bien évidement d'un problème fréquent dans ce type de jeu, c'est à dire la gestion de la caméra. Elle est complètement calamiteuse si vous approchez trop d'un mur, vous serez alors incapable de suivre du regard votre adversaire ou votre direction, c'est vraiment pénible et souvent mortel. Espérons que cela sera corrigé.
Graphismes
Le jeu est très beau, on peut sentir l'expérience acquise ces dernières années sur les consoles actuelles (et sur leurs limites), que cela soit les scènes de combat ou les cutscenes, le résultat est très plaisant. Les fans de mecha et de cyborgs pourront ainsi s'en mettre plein les yeux avec le design soigné et travaillé des personnages. De ce coté la il n'y a pas grand chose à dire, en dehors des missions de type réalité virtuelle (voir ci-dessous) qui sont vraiment affreusement moches. Un effort aurait dû être fait en terme de design pour les rendre un peu plus agréables à l’œil.
Les missions dans la réalité virtuelle vous proposerons de relever différents défis (un peu comme dans Devil May Cry), notons au passage que les décors y sont plus que moches car inexistants.
Sons
Le doublage et les sons sont de très bonne facture, comme il convient pour toutes les grosses productions actuelles. Les scènes d'action sont accompagnées de très bon rock bien énergique qui colle au style du jeu. Certains fans de la série des Metal Gear risquent cependant de trouver étrange le changement complet de style musical, cependant il fallait s'y attendre avec Metal Gear Rising qui laisse complètement tomber l'infiltration au profit de la baston.
Multijoueur
Au cas où vous vous poseriez la question, il n'y a ici ni mode coopératif ni mode multijoueur. Metal Gear Rising : Revengeance est uniquement un jeu solo.
Durée de vie
C'est ici que se trouve le plus gros défaut du jeu. Bien qu'il soit depuis longtemps la norme de proposer une durée de vie comprise entre dix et quinze heures dans les jeux d'action, on en est ici très loin. Pour Metal Gear Rising : Revengeance nous en sommes à un révoltant quatre heures de jeu effectif environ, et autant de cutscenes/dialogue, soit sept à huit heures environ en mode de difficulté normal. Vous pouvez probablement ajoutez une à deux heures avec les missions secondaires et celles de type Réalité Virtuelle. Cela fait donc très peu, surtout en sachant qu'il n'y a pas de mode multijoueur, tout ce que vous pourrez faire c'est relancer le jeu dans un mode de difficulté supérieur.
Je me demande ce qu'elle fait de toutes ses mains... heureusement que c'est un jeu PEGI 18 !
Metal Gear Rising Revengeance tient donc toutes ses promesses avec un gameplay nerveux, un héros charismatique et une trame scénaristique farfelue mais qui se laisse suivre. Au final, notre plus grand regret sera la faible durée de vie du titre de Platinum games. MGR ouvre toutefois une nouvelle voie à la saga Metal Gear, plus fantaisiste et second degré.
Les plus et les moins | |||
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