La bande de jeunes adultes insupportable de Until Dawn est de retour ! Non pas pour une nouvelle aventure, mais pour une relecture du titre de Supermassive Games paru en 2015 en exclusivité sur PS4. Pour l'occasion, on met les petits plats dans les grands, avec une technique qui vient se caler sur les standards de 2024, tout en apportant quelques changements au scénario, mais aussi au gameplay.
- Genre : Aventure narrative
- Date de sortie : 04/10/2024
- Plateforme : PS5, PC
- Développeur : Ballistic Moon
- Éditeur : Sony Publishing
- Prix : 69,99€
- Testé sur : PS5
Nanarland
A l'instar d'autres productions du même style, Until Dawn s'amuse à reproduire les codes cinématographiques du slasher, pour les transposer dans un récit interactif à choix multiples. On a donc le droit à une intrigue qui fait intervenir un groupe de jeunes américains dans la fleur de l'âge, qui décide de passer un petit séjour dans un chalet abandonné en plein milieu d'une forêt lugubre. Pendant que la fiesta bat son plein, un assassin masqué commence à semer la zizanie avec ses tentatives de meurtres. Ça va donc être au joueur de sauver, ou pas, tout ce petit monde, grâce à des choix cruciaux à faire, parfois dans des situations particulièrement tendues. On repense évidemment aux productions Quantic Dream et plus particulièrement à Heavy Rain, titre qui a ouvert la voie à ce genre de récit dont TellTale et bien d'autres se feront les spécialistes par la suite.
Et il faut dire qu'à ce petit jeu là, Until Dawn s'en sort bien, avec des dilemmes moraux vraiment cotons à arbitrer et des séquences sous pression qui peuvent être fatales à l'un des membres du groupe. De plus, cette version enrichit son prologue afin de creuser davantage les personnages de manière individuelle avant de se lancer dans le concret. Enfin, les fans de la première heure auront également le droit à de la séquence post-crédit inédite, ouvrant la voie vers une potentielle suite. Il y a matière en tout cas, parce que même s'il se contente souvent d'aligner les clichés, Until Dawn réussit à proposer un univers bien à lui, qui a toutes les capacités pour être étendu lors d'une suite ou d'un long-métrage.
Kouroukoukou slash slash
C'est toujours un grand moment lorsqu'il s'agit d'évoquer le "gameplay" d'un film interactif tel que Until Dawn. Ça ne vole jamais bien haut même si, comme d'habitude, vous aurez quelques phases qui mettront vos réflexes à l'épreuve pour espérer sauver les jeunes inconscients de l'aventure. Il y a également une foule de choix moraux et de réponses qui vont venir modifier les relations entre les membres du groupe, pour le pire et pour le meilleur. Autant de paramètres à prendre en compte lorsqu'une situation qui pourrait leur être fatale s'imposera à eux, et ils y auront tous droit les pauvres. Certains protagonistes sont tellement insupportables qu'il est probable que vous décidiez de les laisser mourir, mais attention, certains d'entre eux ont quelques révélations essentielles à la bonne compréhension du scénario dans leur besace. Ce remake ne va pas bouleverser outre-mesure cette formule réglée comme du papier à musique, à part pour sa caméra libre sur laquelle nous reviendrons dans la partie technique, mais aussi ses fonctionnalités liées à la Dualsense.
On est clairement pas au niveau d'Astro Bot niveau bonbon interactif, mais il y a tout de même quelques retours haptiques dans les moments attendus histoire de faire la blague : rien qui ne soit suffisamment présent pour être observé comme un ajout convaincant. Pour les fous furieux qui voudraient retourner le jeu dans tous les sens en exploitant la moindre parcelle de son univers, il est toujours possible de trouver des totems un peu partout dans les séquences qui laissent les personnages libres de leurs mouvements. A noter que les développeurs se sont amusés à en laisser de nouveaux pour caresser les vieux de la vieille dans le sens du poil.
On les aime jusqu'à l'aube bébé
Remake oblige, Ballistic Moon a mis les bouchées doubles pour remettre au goût du jour le film interactif de Supermassive Games. Si certaines animations ou séquences nous sortent toujours du trip, c'est beaucoup moins le cas qu'en 2015, grâce au gros travail des développeurs sur les textures et les décors. D'une caméra en plans fixes, on passe sur une vue TPS censée renforcer l'immersion, mais qui n'a franchement que peu d'intérêt et fait même perdre en tension à de nombreuses occasions.
On note également avec plaisir le passage à du 60 images par seconde quasi-intouchable, ce qui faisait également défaut au jeu d'origine, qui se trainait des chutes de framerate bien violentes, qui cassaient l'immersion au passage. Bref, si l'on note quelques soucis techniques mineurs, force est de constater que Ballistic Moon a fait les choses sérieusement, avec une restauration graphique de qualité et une ambiance pesante toujours bien présente. Est-ce suffisant pour refaire passer à la caisse les joueurs qui étaient déjà là en 2015 ? Clairement, non. D'autant qu'il n'y a aucune forme de mise à niveau comme pour d'autres titres crossgen, il faudra donc forcément le choper au prix fort pour y jouer.