Et non, ce petit jeu indé n'est pas un nouvel épisode de la légendaire saga Tales of (Arise, Symphonia, etc..), mais bel et bien un tout nouveau jeu qui pourrait d'ailleurs commencer sa propre saga si le jeu marche bien selon les dires de son créateur. On parle ici de Tales of Kenzera : ZAU, une création de Surgent Studios, un metroidvania coloré qui aura pour but de vous faire passer un bon moment pendant une dizaine d'heures.
Histoire touchante, gameplay dynamique et paysages somptueux, on vous fait un récapitulatif de ce à quoi vous attendre dans la petite pépite good vibes de cette fin de mois d'avril !
- Genre : Metroidvania, Aventure
- Date de sortie : 23 avril 2024
- Plateformes : PC, PS5, Xbox Series, Nintendo Switch
- Nombre de joueurs : Solo
- Développeur : Surgent Studios
- Éditeur : Electronic Arts
- Prix : 17.99€
Un hommage au Baba
Avant même de parler du gameplay et des spécificités de Tales of Kenzera, rappelons comment et pourquoi ce projet a vu le jour. Le jeu est un bon metroidvania, mais avant tout un jeu profondément humain, good vibes, avec des leçons de vie dans lesquelles on peut se reconnaître. Mais c'est également un moyen pour son créateur, Abubakar Salim, de rendre hommage à son père, son Baba, qu'il a perdu auparavant et dont il a eu du mal à faire le deuil.
C'est le fil rouge du jeu dans sa globalité. Dans une ville futuriste, le jeune Zuberi et sa mère viennent de perdre le Baba et ne savent pas vraiment comment passer à autre chose. Un livre écrit par ce dernier va plonger Zuberi dans une aventure magique et chamanique dans le monde fictif de Kenzera où vous allez incarner son alter ego, Zau, un jeune chaman qui aura pour seul objectif de faire revenir son père à la vie selon la légende.
Pour cela, il faudra satisfaire Kalunga, le dieu de la mort et mettre un terme aux souffrances des 3 Grands Esprits de Kenzera. Une fois cette condition remplie, alors Kalunga ramènera son père à la vie. Ou du moins, on l'espère...
Un jeu dynamique aux inspirations multiples
Tales of Kenzera: ZAU, au-delà de sa direction artistique unique, colorée et inspirée des cultures Bantoues, n'est pas un jeu qui va réinventer la formule et créer des mécaniques qui resteront dans les annales. Mais c'est un jeu qui a beaucoup d'inspirations visibles en jeu, qui a pris le meilleur de beaucoup de titres et en a fait un savant mélange dans son gameplay global. Et pour le coup, ça fonctionne plutôt bien. Après la dizaine d'heures passée afin de terminer le jeu, on a pensé à beaucoup de jeux iconiques en jouant, et dans le bon sens du terme car toutes ces mécaniques sont assez revisitées pour faire de Tales of Kenzera son propre jeu à part entière.
Évidemment on pense aux classiques du genre, Ori, Hollow Knight même si ToK est légèrement moins avare en contenu annexe, mais également à Crash Bandicoot par moments, peut-être grâce à l'ambiance et aux masques que porte le héros (on y revient juste après), mais aussi plus étrangement à God of War, via un système de combat dynamique à plusieurs armes et compétences, avec un code couleur quasi identique, et deux protagonistes qui peuvent rappeler par moments Kratos et Atreus.
Passons au gameplay. À côté des combats, il y aura beaucoup de platforming dans Tales of Kenzera. Un monde vraiment large, aux paysages somptueux et colorés, dans lequel il est vraiment plaisant de se déplacer. Le jeu répond bien aux commandes, on se déplace rapidement grâce à un dash spammable en permanence, des double sauts, glissades contre les murs, et beaucoup d'autres mécaniques de déplacement qui s'ajouteront à votre kit au fil des chapitres, pour à la fin offrir une expérience de platforming satisfaisante.
Une carte qui cachera des collectibles dans tous ses recoins comme tout bon metroidvania qui se respecte, sans forcément en abuser. Que ce soit des "échos" pour une plus grande immersion dans l'histoire, ou des challenges, soit de platforming ou de combat, qui vous offriront des récompenses diverses, comme de la santé ou des bibelots qui viendront légèrement influencer votre gameplay. Le jeu laisse place à l'exploration de contenu annexe, sans pour autant vraiment complexifier la carte dans sa globalité.
Pour se repérer, on a à notre disposition une carte du monde claire, avec les objectifs affichés, dans laquelle il est relativement facile de repérer les objectifs annexes, bien que pas forcément tout le temps ! Des zones plutôt massives aux thèmes différents qui respectent bien le cahier des charges général de l'industrie, avec des forêts, des déserts, des montagnes...
Tout le panel classique y passe, dans des versions revisitées et inspirées de paysages africains, pour le plus grand plaisir des yeux. Une fonctionnalité de voyages rapides existe heureusement, avec un gros checkpoint par zone via lequel il est possible de se téléporter. Du backtracking, évidemment, où on vous forcera à retourner sur vos pas une fois de nouveaux pouvoirs acquis, mais sans abuser pour autant, on se sent respecté à ce niveau.
Les combats désormais. Zau a en sa possession 2 masques qui possèdent des pouvoirs bien différents :
- Le Masque du Soleil : pour le gameplay et des compétences liées au combat en mêlée,
- Le Masque de la Lune : pour le gameplay et des compétences liées au combat à distance, en tirant des petits (et gros) lasers.
Vous pouvez switcher comme bon vous semble entre mêlée et distance, et même enchaîner des combos mixant les deux spécialités, au sol comme dans les airs. Pour compléter votre arsenal et dynamiser le gameplay, de nombreuses compétences seront disponibles et déblocables au fur et à mesure de l'aventure.
On ne va pas toutes vous les lister pour éviter de tout vous révéler et nuire à votre découverte, mais vous avez par exemple : une compétence ultime pour chaque forme, une capacité pour geler vos adversaires et l'eau à proximité, une lance à jeter à distance... Tous ces éléments de combat en plus du jeu de plateformes qui vous demandent de combiner toutes ces mécaniques font de Tales of Kenzera un jeu plutôt agréable à jouer dans ses phases de combat. Un système de combat dont on comprend désormais vraiment l'idée lorsque les développeurs nous révélaient qu'il y avait une forte inspi God of War.
Deux arbres de compétences, liés aux 2 masques de Zau existent, dans lequel vous allez dépenser des points de chaman obtenus en tuant des monstres, grâce auxquels vous allez débloquer de nouveaux combos, et améliorer vos dégâts selon ce que vous choisissez d'améliorer. Une manière d'améliorer le style de jeu que vous préférez, sans aucune contrepartie si vous avez peur de ne pas mettre les points au bon endroit. Tout le jeu se complète avec le style que vous voulez, vous pouvez donc allouer les points comme bon vous semble.
Des toutes petites déceptions
Il est difficile de trouver des défauts à Tales of Kenzera : ZAU. C'est un bon jeu, dans lequel on passe un bon moment pendant une dizaine d'heures, sans être le jeu de l'année pour autant, juste une expérience touchante et sympathique.
Mais si on devait évoquer quelques déceptions, on pense à la bande-son qui nous était vendue comme un des points forts du jeu, mélangeant un côté épique et des traditions africaines à la manière d'un Black Panther. Et attention, si cette bande-son est toujours qualitative dans les faits, elle se fait néanmoins trop timide. L'exploration aurait mérité des ambiances plus musicales, et au final beaucoup de moments sonnent creux tant l'ambiance musciale est faible, voire totalement absente.
Le bestiaire est également une petite déception. Des oiseaux en l'air pour tirer à distance, des golems au sol pour taper en mêlée. Bon. Un peu plus de variété n'aurait pas fait de mal afin de profiter au mieux de l'excellent système de combat mis en place par Surgent Studios.
Donner la possibilité de mettre des marqueurs sur la carte et / ou d'avoir une mini-map rapide à sortir aurait également été appréciable, même si on apprécie la simplicité de la carte mise en place.
Enfin, Tales of Kenzera : ZAU est un jeu que le studio nous a expliqué être un jeu "accessible à tous, sans être trop facile pour autant". Et il est vrai que le jeu est exactement cela. Mais... il pourrait décevoir les joueurs qui cherchent un challenge à la Hollow Knight avec Absolute Radiance par exemple. On est assez loin de ça, il faut vraiment voir le jeu comme une expérience sympathique, dynamique qui vous tient en haleine malgré tout, mais dont on aurait bien pris une dose de challenges annexes en plus, ou un mode difficile par exemple.
En revanche, Tales of Kenzera est un de ces jeux parfaits à speedrun par exemple, dans lequel le platforming et la rapidité d'exécution ont une véritable importance, et dans lequel il est plaisant de se déplacer. Un jeu que l'on range agréablement dans le même panier qu'un Death's Door, Tunic, mêlant action, puzzles et platforming de manière réussie, avec une durée de vie respectable et un prix très accessible, puisque ToK: ZAU est disponible au prix de 17.99€.