Il revient de loin, mais après plus de 4 ans de développement et de nombreux reports, il est enfin là : Suicide Squad Kill the Justice League, le nouveau jeu du talentueux studio Rocksteady, est disponible depuis le 2 février dernier sur consoles de nouvelle génération et PC. Voyons ensemble de quel bois la Task Force X se chauffe dans ce test basé sur la complétion de la campagne et une belle partie du endgame de cette première saison.
- Genre : TPS
- Date de sortie : 2 février 2024
- Plateforme : PS5, PC, Xbox Series
- Développeur : Rocksteady
- Éditeur : Warner Bros Games
- Prix : 69,99€
- Testé sur : PS5
Histoire duh
On est plusieurs années après les événements de Batman Arkham Knight et Brainiac a posé son skull ship sur Metropolis, avec pour objectif de faire renaitre sa planète natale en remodelant la terre à grands coups de cataclysmes. Pas fou, le gros vilain violet a pris ses précautions en mettant hors d'état de nuire la Justice League en la ralliant de force à sa cause. Plusieurs membres du groupe de super-héros participent effectivement à la construction de la nouvelle Colu, y compris Supermec, ce qui laisse finalement bien peu d'espoir à l'humanité. C'est pourquoi les forces spéciales vont faire appel à 4 parias, 4 zinzins, 4 rebuts de la société enfermés depuis Matusalem à Arkham : Harley Quinn, Deadhsot, Boomerang et King Shark. Ensemble ces vilains crétins vont former la Task Force X, ou Suicide Squad, avec un seul et unique objectif : neutraliser la Justice League, rien que ça ! La campagne du jeu va donc nous permettre de suivre les péripéties de cette petite troupe dans Metropolis pendant qu'elle cherche des solutions pour éliminer un à un les super-héros dispersés dans la ville.
Suicide Squad oblige, le ton est plutôt à la folie douce, avec des héros bêtes comme leurs pieds et amateurs de vannes nulles, qu'ils lâchent à rythme soutenu dans et en dehors des cinématiques. En tout cas les cutscenes du jeu sont bien rythmées, et le soin apporté aux personnages fait mouche : si l'humour ne prend pas à chaque fois, on finit par s'attacher à ce quatuor de rebelles et on prend plaisir à les suivre sur la petite dizaine d'heures que dure l'histoire, même si tout n'est pas parfait, loin de là. Premièrement, le jeu n'a pas vraiment de fin à proprement parler, puisqu'il faut justifier les multiples saisons de contenus à venir et nos malfrats sont donc condamnés à rester errer dans Metropolis jusqu'à ce que les 12 autres Brainiac daignent faire leur apparition. Aussi, tous les efforts de la narration sont gâchés par la structure même du jeu, ce qui fait que l'ensemble manque clairement de naturel : les trop nombreuses interruptions causées par des écrans de récompenses ou de débriefing viennent casser le rythme pour une aventure bien trop décousue pour être vraiment agréable à parcourir de bout en bout.
King charcle
Dans le feu de l'action, chaque vilain dispose de ses propres outils pour se déplacer et faire de gros bobos aux sbires de Brainiac. Deadshot utilise sont jetpack et un sniper à l'instar de Boomer et de son boomerang qui lui permet de se téléporter. King Shark utilise des armes lourdes et peut rebondir jusque 3 fois en l'air et faire de supers sauts, et enfin Harley, qui se sert tout simplement de son grappin pour suivre le reste du groupe sur les hauteurs de Metropolis. C'est l'une des forces du jeu, les 4 personnages sont bien différents et vous devriez forcément trouver chaussure à votre pied, que vous soyez quelqu'un de bien bourrin ou de plus subtil. Ces compétences de traversée sont mises à profit par le level design tout en verticalité de Metropolis, qui offre un terrain de jeu à la topographie d'une complexité rare. Cette ville, c'est l'autre gros point fort du jeu : si elle n'est pas d'une taille astronomique, elle fourmille de détails et de lieux notables, avec de vraies bonnes arènes et des secrets de l'homme mystère tous les 20 mètres. Mais, entrons dans les choses qui fâchent, c'est bel et bien ce qu'on va faire au sein de Metropolis qui pose de gros soucis : sur toute la longueur de l'histoire, et même pendant son endgame, le jeu va consister en une variation des 5 mêmes objectifs, avec des contextes différents.
Le résultat, pas besoin de vous faire un dessin, c'est un jeu ultra-répétitif qui ne peut même pas compter sur son bestiaire pour changer un peu la donne. Côté mécaniques RPG looter-shooter là par contre ça y va, avec une fiche de personnage complète, 3 arbres de compétences à remplir et du loot à n'en plus finir en récompenses de mission. Et si tout ce bazar est là, c'est pour une raison simple : que vous restiez squatter Metropolis des semaines pour écumer le contenu gratuit qui sera disponible avec chaque saison. Seulement les objectifs sont tellement usés jusqu'à la corde (et repris également dans son endgame), que l’écœurement se pointe avant même que la campagne soit terminée. Il y a bien les combats contre les membres de la Justice League pour ajouter un peu de variété, mais la plupart d'entre eux ne sont pas intéressants. En bref, si le gameplay shooter est agréable et que la ville est un petit bijou de level design, difficile d'être convaincu par sa structure et ses mécaniques de jeu service intégrées au forceps.
C'est loin mais c'est beau !
C'est quelque chose qu'on ne pourra pas lui retirer, Suicide Squad est vraiment propre sur le plan visuel : on l'a dit Metropolis brille de mille feux, les personnages sont superbement modélisés et animés et hormis lors des rixes les plus chargées, le framerate ne bouge pas d'un pouce, laissant le plaisir de la traversée quasiment intact. On passera par contre bien vite sur la bande-son, oubliable au mieux, toutefois contrebalancé par la grande qualité du doublage (en VF ou en VO). Mais, oui parce qu'il y a toujours un mais avec ce jeu, l'écran va régulièrement se retrouver saturé d'effets visuels et d'éléments d'interfaces qui viennent réduire la lisibilité des combats à peau de chagrin. En manque de bouclier ? Les côtés de l'écran vont être mangés par un effet visuel bleu. En manque d'énergie ? La même, mais en rouge. Couplé aux objectifs de missions qui sont là en permanence et aux autres indicateurs, autant vous dire que les combats les plus haut niveau du jeu sont particulièrement brouilllons.