Fort de plus de 6 années en développement principalement chez Cygames, Granblue Fantasy: Relink débarque enfin partout dans le monde demain, 1er février. Une sortie fort attendue par les fans de JRPG, tant cet univers est ultra populaire au Japon, grâce à Granblue Fantasy (2014), un gacha mobile/PC qui a su accueillir plus de 35 millions de joueurs, et Granblue Fantasy: Versus (2020), un jeu de combat qui s'est fait sa petite place dans le milieu. Pas d'inquiétudes à avoir, il n'est pas nécessaire d'avoir joué à l'un de ces 2 jeux pour rentrer dans l'univers de Relink même s'il se passe directement après leurs événements, à part pour reconnaître la plupart des personnages et attraper quelques références au passage.
Souvent annoncé comme un Tales of-like ou un Genshin Impact bis, après plusieurs dizaines d'heures de jeu notre ressenti c'est qu'en réalité, ce Granblue Fantasy: Relink est un savant mélange de Monster Hunter et Kingdom Hearts avec une pointe de Final Fantasy XVI en prenant le meilleur de ces jeux, et en ajoutant leur touche signature, avec effectivement des visuels très jap à la Tales of. Pas si étonnant lorsque l'on sait qu'un grand nombre d'anciens de chez Square Enix ont travaillé sur le projet. Avec en prime sur toute l'OST, le boss ultime des bandes-son de JV, Nobuo Uematsu, à nouveau au sommet de son art.
Structure atypique, gameplay addictif, profondeur infinie, on vous donne notre analyse de GBF: Relink dans ce test complet du jeu !
- Genre : Action-JRPG
- Date de sortie : 1 février 2024
- Plateformes : PC, PS4, PS5
- Nombre de joueurs : 1 à 4 (En ligne)
- Développeur : Cygames, Inc.
- Éditeur : Cygames, Marvelous USA, Plaion
- Prix : 59,99€ pour l'édition Standard, 79,99€ pour l'édition Spéciale, 99,99€ pour l'édition Digital Deluxe (PS5 uniquement)
- Testé sur : PS5
Bienvenue à Zegagrande !
Votre aventure commencera à bord de votre vaisseau, le Grandcypher, lors de votre arrivée sur le nouveau continent céleste, Zegagrande. Vous incarnez Gran (♂) ou Syta (♀), le capitaine de votre équipage (vous pourrez alterner entre les deux via un simple re-skin), et êtes accompagnés de Vyrn, un petit dragon tout mignon, Katalina, une ancienne de l'Empire d'Erste, et de Lyria, une petite fille aux pouvoirs mystérieux avec laquelle vous partagez un lien de vie unique suite aux événements du premier jeu, ainsi que quelques autres membres.
Initialement votre périple est paisible avec un objectif simple : rejoindre l'île mythique d'Estalucia, supposément au firmament des cieux. Mais dès vos premières envolées à Zegagrande, les choses ne vont pas se passer comme prévu, et un certain groupuscule aux intentions bien maléfiques vont s'en prendre à Lyria, pour des raisons que vous allez devoir découvrir...
Si la démo du jeu sortie il y a quelques jours a pu vous inquiéter pour X raisons, que ce soit la peur d'un scénario trop court, un gameplay répétitif ou que sais-je, n'ayez crainte, Cygames a gardé la sauce bien au chaud et il y a de quoi faire dans Granblue Fantasy: Relink. La structure du jeu est plus comparable à celle d'un Monster Hunter que d'un JRPG plus traditionnel, avec un mode histoire qui vous servira de mise en bouche avant d'attaquer le contenu profond et addictif, une longue liste de missions et de combats épiques.
Le mode histoire n'est certes peut-être pas la pièce maîtresse du jeu, mais reste qualitative et vous occupera un petit moment. Vous pourrez observer les premiers crédits du jeu après une quinzaine d'heures, mais ne vous méprenez pas, car sans trop en révéler, l'histoire ne sera pour autant pas terminée et la vraie fin du jeu arrivera après environ 25-30 heures. Une succession de plusieurs chapitres dans lesquels vous ferez face à un cycle répétitif mais pas trop dérangeant : Ville ---> Vaisseau ---> Nouvelle île, où vous réaliserez plusieurs objectifs jusqu'au chapitre d'après.
Des îles aux mondes semi-ouverts, où plusieurs activités s'offriront à vous : trouver des bébés pinces cachés, ces petits crabes semblables aux noix Korogu de Zelda ou les graines Mokoko de Lost Ark, ouvrir des coffres cachés grâce à un système qui rappelle les pièces rouges de Super Mario, activer des combats difficiles grâce à des stèles cachées qui feront fort penser aux stèles de berserker de God of War Ragnarök... On sent les inspirations de beaucoup d'autres bons jeux, dans ces îles aux paysages variés qui remplissent le cahier des charges de tout bon JRPG : forêt, désert, montagnes, glaciers et autres lieux liés aux divinités élémentaires.
Ça, c'est juste pour le côté scénario du jeu, alors que le cœur du jeu, ce sont les missions "annexes" qui au final ne le sont pas tellement, disponibles au Comptoir de quêtes de chaque ville. Des missions qui vous emmènent dans des combats de plus en plus épiques et de plus en plus difficiles qui se débloquent au fil de la progression de votre personnage principal à la profondeur infinie. On commence en facile, puis normal, difficile. Vous croyez que c'est fini puis vous vous rendez compte qu'il y a le très difficile, extrême, puis démentiel... Et ce n'est toujours pas fini mais on vous laisse découvrir la suite par vous-même.
Mais là où Relink régale, c'est sur le fait que toutes ces missions, même si faisables en solo (bon courage pour les plus difficiles), sont surtout faisables en multijoueur, que ce soit avec des inconnus en ligne grâce à un matchmaking intégré, ou tout simplement avec vos amis. Un moyen de s'éclater à plusieurs dans une version "MMO" du jeu, où vous pourrez mettre en place des stratégies, des groupes de personnages optimisés selon les faiblesses des boss, mais également liés à la progression de votre roster, puisque chaque personnage ayant sa progression individuelle, il faudra compter sur vos meilleurs héros pour obtenir les meilleurs rankings de mission, allant de C à S++, les meilleures notes offrant le butin le plus rare et intéressant.
Vous l'aurez compris, Granblue Fantasy: Relink offre du contenu en long, en large et en travers, et si vous avez apprécié Monster Hunter et ce côté enchaînement de combats épiques avec ici un gameplay dynamique, complet et varié selon vos préférences de rôle (mêlée, distance, mage, support, tank...), nul doute que le jeu de Cygames pourra aspirer votre temps de jeu aussi vite que votre âme. On sait d'ailleurs que du contenu additionnel est déjà prévu pour les 3 prochains mois, et il n'est pas impossible d'en voir encore plus si le jeu rencontre du succès.
Un gameplay varié et une progression infinie
Rentrons dans le vif du sujet avec ce qui fait de GBF: Relink un excellent jeu de ce début d'année : le gameplay et le système de progression. Vous contrôlez un personnage dans un groupe de 4, et ne pouvez pas changer de personnage pendant un combat, seulement entre les missions. Près de 20 personnages aux rôles, compétences, éléments et gameplay différents sont jouables. Que vous soyez l'âme d'un guerrier en mêlée, un tireur à distance, une brute qui tank, une petite magicienne ou un voleur rapide et ambidextre, ou que vous ayez un affect pour l'un des 6 éléments du jeu (feu, glace, terre, vent, lumière, ténèbres), il y a forcément un personnage pour vous.
En combat, chaque personnage a son kit de combos et attaques spéciales uniques, ainsi qu'une garde et une esquive, en plus de 4 compétences équipables parmi un bien plus grand nombre que vous pouvez débloquer à travers l'arbre de progression principal : les arbres de maîtrise (on en parle juste après). Cela donne lieu à un gameplay nerveux et dynamique, dans lequel enchaîner les coups permet de casser des barres de stagger, qui permettent d'utiliser des attaques liées. Puis une fois un certain nombre d'attaques liées utilisées, cela vous permet de ralentir le temps de devenir super-puissant pendant quelques secondes.
En plus de tout ça, plus vous tapez, plus vous montez votre barre d'Art Céleste, sorte de compétence ultime qui amène à des combos fous et des attaques de lien, jusqu'au "Full Burst", où quand tous vos personnages enchaînent leur Art Céleste, on atteint des combos aux dégâts énormes dans des explosions et des visuels complètement dingues ultra satisfaisants.
Via toutes les activités du jeu, scénario, quêtes secondaires, missions, coffres etc, vous glanerez des points de maîtrise (PDM), qui vous serviront à avancer dans une sorte de sphérier simplifié et séparé en plusieurs branches : Attaque, Défense, Collection et Maîtrise absolue, ce dernier ne devenant accessible qu'en endgame, on ne vous en dira donc pas plus à son sujet.
Chaque personnage a son arbre de maîtrise, et les PDM ne sont pas partagés entre les personnages. Vous avez une quantité fixe à distribuer là où vous le souhaitez, mais pour un seul personnage. Dans l'arbre Attaque, vous renforcez les compétences et statistiques offensives de votre personnage. Dans l'arbre Défense, vous renforcez vos compétences défensives et votre quantité de PV, et dans l'onglet Collection, vous débloquez des bonus liés aux différentes armes que vous avez forgé pour vos personnages.
Parlons d'ailleurs équipement. Chaque personnage peut équiper une arme et de nombreux sceaux, qui modifient différentes aptitudes au combat. Meilleurs combos, plus de PV, plus de dégâts, Drain de vie, et de très nombreux autres modificateurs. Dans chaque ville se trouve un forgeron qui sera chargé de créer et améliorer tout cela, en échange de monnaie et de matériaux de plus en rares plus vous allez loin en endgame.
Des matériaux qui s'obtiennent dans les quêtes secondaires, mais surtout dans les missions du Comptoir de quêtes, ou au Bazar de Cielo, les deux autres hubs principaux du jeu. Pour faire simple, le Comptoir de quêtes est l'endroit où vous passerez le plus gros de votre temps, avec le menu de toutes les missions de toutes les difficultés, le mode online et multijoueur ainsi que les "épisodes destin", qui viennent apporter du lore et des statistiques en plus à chaque personnage du jeu.
Le Bazar de Cielo, c'est le magasin à tout faire du jeu où vous pourrez échanger des trésors contre des matériaux, recruter les différents personnages du jeu, transmuter des sceaux etc... Une brocante géante aux menus plus compliqués qu'ils ne devraient l'être, mais qui aura une grande importance une fois arrivé en endgame.
Il existe quelques autres hubs dont l'identité se révèle au fil du jeu et se débloquent en fin de partie, ainsi que de nombreuses quêtes secondaires liées à des PNJs au cœur de chaque ville. Des objectifs simples : récupérer tel matériau ou vaincre tel ennemi pour X récompense.
Beaucoup d'informations à retenir lorsque l'on met tout ça bout à bout mais ils ont pensé à tout. Si vous avez oublié quelque chose, ou avez besoin d'informations quelconques à propos d'un personnage, du scénario, de conseils en tous genres ou simplement pour écouter l'OST du maître Nobuo Uematsu, il existe dans le menu principal le Journal de Lyria, qui regroupe toutes les informations dont vous pourriez avoir besoin.
Des défauts frustrants, mais corrigeables
Granblue Fantasy: Relink a tout pour plaire. Un gameplay varié et bien léché, un casting de personnages intéressants, un univers attachant et un contenu profond et qui donne du challenge une fois loin dans le jeu, mais il existe malheureusement quelques zones d'ombre qui nous empêchent de le noter encore plus haut.
Le problème majeur du jeu est flagrant : une mauvaise optimisation technique. Que ce soit sur PC ou sur PS5, certains joueurs risquent de grincer des dents lorsqu'ils verront que vous n'avez le choix qu'entre du 4k/30fps en mode qualité, ou du 1080/60fps en mode performance. Une absence de juste milieu comme un 1440/60fps qui fait mal aux yeux si vous sortez d'un autre jeu dernière génération, et remettra en question votre vision pendant un instant.
Le jeu est effectivement très beau en 4k/30fps, mais être un amateur de 30fps en 2024, c'est quelque part être masochiste, surtout dans un jeu aussi nerveux que GBF: Relink. Une fois plongé dedans, on s'y fait, mais le simple fait de prendre son pied en 1080/60fps et se dire que tout ça pourrait être joué en 1440p ou même 2k provoque un intense serrage de poings.
Les quelques autres points regrettables sont heureusement assez peu nombreux. L'absence de carte ou de mini-map dans chaque zone du jeu est regrettable, que ce soit pour localiser ou marquer des lieux clés. Pas de quoi traquer le nombre de collectibles récupérés pendant l'histoire principale. Il existe certes un moyen de savoir où on en est une fois le scénario terminé, mais pourquoi pas avoir ces informations plus tôt ? On se le demande.
Enfin, le dernier léger défaut du jeu est l'absence de cross-play entre les plateformes PC et PlayStation. Les joueurs PS4 et PS5 pourront jouer entre eux, mais pas les joueurs PC avec les joueurs PlayStation.
Si Granblue Fantasy: Relink a un mode histoire qu'on peut qualifier d'assez "court", ou du moins à l'allure différente de ce que l'on peut attendre d'un JRPG classique, il ne manque pour autant vraiment pas de contenu. On vous donne la durée de vie du jeu dans tout ce qu'il a à offrir.
