Disponible le 3 novembre en exclusivité sur Nintendo Switch, Wario Ware Move It ! est un épisode qui va venir conclure les pérégrinations absurdes du père Wario sur la console hybride de Nintendo avec une itération qui vient exploiter toutes les spécificités des manettes de la machine, pour le meilleur, mais aussi pour le pire.
- Genre : party-game
- Date de sortie : 3 novembre
- Plateforme : Nintendo Switch
- Développeur : Nintendo
- Éditeur : Nintendo
- Prix : 49,99€
- Testé sur : Nintendo Switch
i like to move it move it
Initiée en 2003, la série des Wario Ware s'est appliquée à étendre l'univers du doppelgänger de Mario grâce à un concept unique, celui des micro-jeux. Vous avez 5 secondes pour comprendre ce que vous voyez à l'écran et analyser ce que vous devez faire pour compléter un tableau et passer au suivant, dans un enchainement de défis qui vont de plus en plus vite. C'est carrément un genre à lui tout seul, quasiment jamais copié, et qui a eu le droit à de nombreuses itérations au fil des générations de consoles Nintendo. Avec Move It, la Switch accueille le Wario Ware qui exploite pleinement ses spécificités, avec le retour au motion gaming à la Wario Ware Smooth Moves de la Wii, duquel il est très proche. Mais depuis les premiers W², le monde du bonhomme à la moustache hirsute s'est enrichi de nombreux personnages qui l'accompagnent aujourd'hui sur l'ile Funagogo. En guise de cadeau de bienvenue, Wario et ses potes se voient offrir des posolithes, des pierres en forme de joycon qui vont venir justifier les poses débiles que va devoir prendre le joueur lors des différents stages.
Grosse nouveauté de cet épisode, les poses demandent aux joueurs de se mettre dans des postures bien distinctes pour compléter les micro-jeux, dont certaines qui vont utiliser les manettes de la Switch de manière peu orthodoxe : lâcher les joycons, se servir de la caméra infrarouge, les poser à terre... Les développeurs ont été très créatifs sur la manière de les utiliser. Seulement voilà, cette abondance de postures différentes s'accorde parfois assez mal avec le concept de micro-jeux à terminer en 5 secondes. Certains d'entre eux ont des consignes peu claires, ou le temps de changer de posture n'est pas suffisamment long. C'est un énorme problème pour un jeu Wario Ware, censé vous faire comprendre son but en un éclair, c'est donc tout le concept de base de la série qui s'effrite. Et même l'équipe en charge du jeu semble en avoir conscience, puisqu'il est virtuellement impossible de tomber sur un game over : une fois vos vies épuisées, le jeu vous propose de ressusciter en échange d'une pose débile, autant de fois que vous le souhaitez. Il est donc désormais quasi-impossible de rater une série de micro-jeux, réduisant le challenge à peau de chagrin et la durée de vie déjà bien mince du titre.
Le ridicule ne tue pas
Comptez 4 heures grand maximum pour faire l'ensemble des personnages du jeu, débloquant ensuite des challenges spéciaux et des mini-jeux exclusivement jouables à 2 en versus et/ou en coopération. Clairement, il s'agit de l'un des Wario Ware les plus chiches en contenu et l'envie d'y revenir, malgré la haute dose de fun procurée pendant la découverte des scénarios de tous les personnages, est aux abonnés absents. Seule l'épreuve qui vous demande de faire un score maximal sur un total de 20 mini-jeux sélectionnés au hasard peu, à la limite, peut vous faire relancer le jeu une petite demi-heure de temps en temps, mais c'est tout.
Malgré ce bilan pour le moins pessimiste, la puissance du concept de base est telle qu'on lui pardonne tout de même ces nombreux écarts pour ne retenir que l'essentiel : imiter une poule qui doit éviter que Link ne l'attrape, faire le sumo pour faire tomber une structure, poser les joycons à terre et les retourner pour faire cuire de la viande... Les situations débiles qui vont venir vous arracher un sourire sont très, très nombreuses. Et pour peu que vous soyez sensibles à l'humour absurde, il y a peu de chances pour que vous ne tombiez pas sous le charme de l'escapade mouvementée de Wario et sa bande sur l'ile de Funagogo, même s'il s'agit de vacances de (très) courte durée.