Après le premier Spider-Man et Miles Morales, Insomniac Games revient en grande pompe avec ce qui semble être son blockbuster de l’automne. Objectif ? En mettre plein la vue aux fans de l'araignée sympa du quartier et s’imposer parmi les "triple A" récents. Sans trop en dire, ce Marvel’s Spider-Man 2 met une claque à plusieurs des titres sortis ces dernières années, mais cette nouvelle exclusivité PS5 est-elle réellement à la hauteur des attentes ? Terminée à 100% et testée dans les différents modes de difficulté, on peut enfin vous donner notre avis complet sans spoilers.
- Genre : action / aventure
- Date de sortie : 20 octobre 2023
- Plateforme : PS5
- Développeur : Insomniac Games
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Prix : 69,99€ (édition standard)
- Testé sur : PS5
Spider-Man 2 : On se fait une toile ?
Mise en scène
Ce qui marque le plus dans le dernier jeu d’Insomniac c’est sa capacité à marquer les esprits grâce à un scénario digne des films de super-héros. Ici, notre duo Miles/Peter n’a rien à envier aux récents longs métrages du MCU (Marvel Cinematic Universe).
Avec un doublage de qualité (que ce soit en anglais ou en français) et des scènes mélangeant action à la Michael Bay et intrigue bien ficelée, on se croirait véritablement en train d’incarner les héros d’un film. Le monde ouvert et sa liberté permettent de briser la linéarité que l'histoire nous impose. Toutefois, on remarquera assez vite que certaines scènes sont simplement là pour combler des trous ou bien éviter l’ennui. Peter apprend à faire du vélo, Peter s’infiltre dans son ancienne école, Peter va au parc d’attractions, Peter fait du basket : à moins que ce ne soit une technique pour que l'immersion soit complète du début à la fin ?
Immersion d’ailleurs renforcée avec les nombreux appels et les radios qui se déclenchent automatiquement pendant l’exploration : tantôt on entend le célèbre rédacteur en chef du Daily Buggle s’énerver contre les Spider-Man, tantôt le podcast de Danny, un appel de MJ, de la mère de Miles ou encore de Ganke. On est jamais vraiment “tranquille” et le fait que des crimes apparaissent sur la carte tous les 3 kilomètres nous rappelle à quel point il n'y a pas de répit pour les braves.
Difficile de ne pas parler de la musique également qui mélange habilement les thèmes de Peter et Miles sur la piste principale et qui propose une ambiance parfaitement adaptée aux principaux vilains que sont le Chasseur et Venom.
Scénario
Ce troisième volet propose cette fois non pas uniquement des références notables aux films de Sam Raimi mais aussi à ceux mettant en vedette Andrew Garfield et Tom Holland. On évitera le spoil ici comme indiqué en introduction mais de nombreuses phases sont conçues avec brio comme quand le symbiote prend peu à peu possession de Peter et que les réactions de ce dernier changent complètement, nous permettant ainsi d'incarner un tout autre personnage.
Avec Miles parfois aux commandes, les références aux films d'animation (New Generation et Into the Spider-Verse) sont également nombreuses, bien que cela ne se passe pas dans le même univers on le rappelle. Et ça fait justement du bien, depuis le premier opus d’Insomniac, d’avoir un scénario complètement original qui s’inspire mais qui ne copie jamais.
De nombreux personnages secondaires auront leur importance tout au long du scénario mais offriront une impression de déjà-vu : Li, la mère de Miles, MJ, le docteur Connors mais aussi Osborne. L’avantage cette fois c’est que Harry offrira un vent de fraîcheur à ce casting qu’on connaît déjà par cœur. Le Chasseur est lui aussi un personnage intéressant, le genre de méchant qui en impose par sa prestance physique et ses convictions : Peter et Miles vont devoir sauver des vilains des griffes de ce collectionneur assoiffé de sang !
La richesse des dialogues fait également beaucoup de bien : les PNJ, même les plus secondaires, ne répètent quasiment jamais la même chose et l'humour, parfois un peu enfantin, de nos deux Spidey fonctionne bien. En vérité, c'est peut-être le changement de visages de notre trio qui "choquera" le plus les habitués.
Graphismes
Pour couronner le tout, Insomniac nous permet d'explorer le quartier de Manhattan en profitant des graphismes next-gen de la PS5 et, même si les différences avec l'opus Miles Morales sont faibles, elles sont quand même présentes. Seuls les visages et leurs animations laissent parfois à désirer sans jamais casser l'immersion. D'autant plus qu'on voit très clairement la ville se modifier au fur et à mesure du scénario : les points d'intérêt ne bougeront pas de place mais visiter les centaines de rues n'aura jamais la même saveur selon votre progression. D'autant plus qu'une attention toute particulière aux détails a été apportée : si quelques passants de New-York auront forcément un peu le même visage de temps en temps, la conception de la métropole frôle la perfection, il faut le reconnaître.
De manière générale, Marvel's Spider-Man offre une expérience de qualité : fluide, sans bug ni chutes de fps et surtout sans temps de chargement. Comme dans les deux jeux précédents, vous vous prendrez parfois quelques gratte-ciels le temps de bien maîtriser les différentes techniques de toile et de planeur mais rien qui n'entachera ce confort de jeu propre à Insomniac Games qui a une nouvelle fois progressé dans ce domaine.
La bonne maniabilité pourrait être enrichie par les retours haptiques de la DualSense mais à part vibrer de temps en temps et laisser sortir un ou deux sons bien placés, la manette PS5 n'offre pas suffisamment de sensations pour que ce soit impactant.
La PS5 offre tout son potentiel à Spiderman ?
Gameplay
Forcément, avec deux Spiderman à contrôler, on a droit à une double dose de tout : deux fois plus d'humour, deux fois plus d'acrobaties spectaculaires lors des combats, deux fois plus d'intrigues et deux fois plus de compétences à débloquer. Insomniac nous permet en effet de vivre le scénario principal à travers le regard de deux personnages bien différents : Miles, le lycéen récemment mordu par une araignée radioactive qui semble déjà dépasser son maître mais qui doit lutter contre son envie de vengeance et la peur de perdre ses proches, et Peter, qui essaie tant bien que mal de mener une vie normale en la conciliant avec celle de super-héros. Mary-Jane a elle aussi un rôle important et il est de nouveau possible de l'incarner dans quelques scènes d'infiltration façon Last of Us.
La cohésion entre les deux araignées sympas du quartier nous donne l'occasion de profiter d'interactions et de "finish" bien badass lors des combats à deux mais le tout est scripté pendant le scénario et le changement à la volée se fait uniquement dans le monde ouvert.
Plus qu'une question de goût afin de contrôler votre Spidey préféré, cela est nécessaire pour la complétion de certaines activités annexes : Miles est le seul à pouvoir retrouver les cachettes de son oncle, le Rôdeur, et Peter le seul à pouvoir mener des enquêtes scientifiques par exemple. Pour rappel, Marvel's Spider-Man 2 est un jeu purement solo et la coop n'est pas disponible afin de contrôler à la fois Miles et Peter sur le même écran.
Après une introduction servant de tutoriel pour apprivoiser les commandes, le récit avance très vite et on enchaîne les scènes nous rappelant que le jeu se rapproche plus d'un film qu'autre chose. Le fait de s'opposer à plusieurs antagonistes durant le scénario nous permet de changer d'air régulièrement et de ne pas se lasser : les ennemis sur la carte changent alors eux aussi permettant une diversité nouvelle dans les combats. L'IA semble avoir été améliorée par rapport aux opus précédents même si cette dernière met parfois du temps à attaquer lorsque l'on reste immobile.
La difficulté, elle, est assez bien dosée. Le mode facile priorise les parades pour causer de lourds dégâts aux ennemis et recharger les capacités plus facilement, le mode normal jongle intelligemment entre ces fameux contres et les esquives, demandant souvent de recommencer des fights de boss, et le mode difficile est ce que l'on attend de lui : deux ou trois coups non esquivés et c'est déjà la fin.
Nouveautés
En plus de pouvoir contrôler les deux tisseurs de toile à tout moment dans le monde ouvert, d'autres nouveautés viennent s'ajouter à ce troisième titre, histoire d'éviter un peu la redondance. La surface explorable de Manhattan a été agrandie et, pour faciliter les déplacements, Peter et Miles peuvent désormais utiliser des wingsuits afin de voler entre les buildings de la ville américaine, offrant alors encore plus de sensations, surtout si les compétences adéquates ont été débloquées afin de ne jamais toucher le sol.
Les ressources à collecter dans le quartier géant sont bien sûr différentes mais on ne niera pas que la formule a eu du mal à se renouveler de ce côté. Des spider-bots à retrouver un peu partout, des entrées secrètes à identifier façon Gotham Knights ou encore des parcours (en planeur cette fois-ci) pour traverser la forêt de gratte-ciels. Les quêtes annexes, elles, sont très courtes et à nombre réduit, laissant alors peu de place au renouveau à côté du scénario principal qui prendra une vingtaine d'heures à compléter. Certains diront que c'est trop peu pour un titre vendu à 70 euros mais la route vers le 100% et ses 35 heures minimum garantissent un condensé d'actions et d'amusement que peu de titres récents peuvent se vanter d'offrir.
Besoin de rien, envie de toile
Progression
Si Hogwarts Legacy avait frappé fort chez Sony en ce début d'année du côté des jeux à licence, il faut bien avouer qu'il lui manquait un petit quelque chose : cette envie de progresser constante que l'on aimerait retrouver dans tous les jeux. Après un certain RPG dans l'espace récent qui nous avait grandement déçu à ce sujet, ce Spider-Man 2 fait du bien. Toutes les actions menées en ville ont un intérêt : que ce soit pour débloquer de nouvelles tenues, améliorer les gadgets ou encore en apprendre plus sur le lore. Les missions, les combats et le scénario principal permettent, eux, d'obtenir des points d'expérience pour passer des niveaux et débloquer de nouvelles compétences. Bref, la progression est grisante et jamais on ne s'arrête en se demandant "pourquoi je fais ça au fait ?".
Attention à rester mesuré tout de même : certaines activités sont sans aucun doute un peu répétitives, surtout si vous décidez de les enchaîner après le scénario afin de boucler le 100%. Les crimes par exemple, même s'ils ont été retouchés depuis Morales, sont souvent identiques : une attaque de bus à déjouer, une course-poursuite dans les rues de NY ou et des blessés à emmener à l'hôpital le plus proche.
Monde ouvert
Si Peter nous a montré dès le premier opus à quel point débloquer le voyage rapide n'avait que très peu d'intérêt, l'ajout du planeur viendra définitivement enterrer la fonctionnalité. Même si la carte est grande, aller d'un point A à un point B se fait en quelques secondes à peine simplement en se balançant de toile en toile et en déployant le wingsuit dans les courants d'air bien pensés de la ville. Le monde ouvert s'explore avec un plaisir non dissimulé et s'il n'y a plus d'activités annexes à compléter dans le coin, vous tomberez toujours sur un coffre encore non ouvert, un spiderbot oublié, un crime ou bien un spot photo.
Il ne faut pas oublier que Peter Parker adore immortaliser les moments les plus beaux sur son appareil et Spider-Man 2 nous le montre une nouvelle fois. En plus des clichés à prendre dans la ville pour le maire, le titre dispose probablement du mode photo le plus complet jamais proposé à ce jour. Des dizaines de filtres, de cadres et autres stickers, la possibilité de changer les tenues à la volée et de positionner le sujet comme bon nous semble... Les amateurs comme les pros vont s'amuser à créer le cliché parfait.
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