Vous n’avez pas les moyens de voyager à l’autre bout du monde ou êtes simplement soucieux de l’écologie, évitant alors de prendre l’avion ? Les jeux vidéo sont aujourd’hui un bon moyen de vous faire vivre une expérience unique de dépaysement et Tchia en est la preuve. Une longue excursion en Nouvelle-Calédonie, ça vous tente ? Découvrez notre test complet de ce sublime jeu créé par le studio bordelais Awaceb. Les développeurs ont tout fait pour retranscrire la culture, la faune, la flore et l’ambiance de ce territoire français constitué d’une dizaine d’îles, et le résultat est franchement bluffant.
- Genre : aventure
- Date de sortie : 21 mars 2023
- Plateformes : PC (Epic Games Store), PS4 et PS5
- Développeur : Awaceb
- Éditeur : Awaceb
- Prix : 29,99€
- Testé sur : PC
Prenez-en de la graine… (de Tchia) !
Nous n’avons pas peur de le dire, Tchia fait déjà partie des jeux indés qu’il ne faut pas louper cette année. Sous ses airs enfantins, il propose une histoire enrichissante et très mature qui vous fera probablement verser une petite larme de temps à autre. Un véritable voyage initiatique permettant de découvrir la Nouvelle-Calédonie avec enthousiasme. Après chaque pas dans le sable sous les traits de la jeune fille aux yeux vairons ou dans le corps d’un sanglier, on ressent à quel point Tchia est un jeu travaillé dans lequel les développeurs ont mis du cœur à l'ouvrage et il faut bien admettre que cela est de plus en plus rare dans le monde vidéoludique d'aujourd’hui (ou en tout cas dans les grosses productions AAA).
Même les plus grands constructeurs comme Nintendo devraient en prendre de la graine et s’en inspirer pour leurs prochains titres colorés.
En plus de graphismes hautement travaillés et une direction artistique charmante, la fluidité est au rendez-vous pour profiter pleinement des paysages que ce soit à pied, en planant comme Link dans Breath of the Wild, en prenant possession d’une noix de coco ou d’une tortue sous l’eau. Les temps de chargement sont toutefois très longs (sur PC en tout cas) entre les différents chapitres ou avant de pouvoir accéder au menu principal. Rien de bien méchant puisque l’exploration du monde ouvert, elle, se fait sans accroc. D’autant plus que nous avons eu entre les mains une version non finale du titre. Un patch va probablement corriger cela.
Koutchiii !
Voilà un cri que vous entendrez souvent dans Tchia puisque c’est celui qu’elle produit une fois au sommet de certaines collines afin de dévoiler la carte et ses points d’intérêt. Le monde ouvert est vaste et même s’il n’y a pas tant de différents biomes que ça, on a toujours la sensation de se perdre dans la flore sauvage. Un bon point qui permet enfin de vivre une expérience de randonnée sans être sans arrêt guidé par un PNJ qui nous dit quoi faire ou un fil d’Ariane. Cette fois, c’est à vous de sortir la carte, de repérer les chemins où vous vous trouvez et la direction dans laquelle aller. La seule aide à disposition est votre boussole qui pourra vous montrer si vous vous dirigez vers une quête ou non. Des panneaux de direction sont également disponibles un peu partout, des sortes de checkpoint vous indiquant où vous êtes sur la carte.
C’est l’amour à la plage… Ah ouh et Tchia Tchia Tchia !
L’amour des animaux sauvages, de la bonne nourriture locale, de la flore et surtout de la musique ! Tchia est un jeu où le rythme est essentiel et vous proposera de nombreux instants mélodieux avec des chansons typiques de la Nouvelle-Calédonie. D’ailleurs, les dialogues sont entièrement doublés en français et en Drehu (une langue Kanak), rendant l’immersion encore plus complète.
On pourrait croire que Tchia se contente de nous faire voyager grâce à un récit contemplatif mais ce n'est pas le cas. Le gameplay lui aussi est original et plutôt jouissif. En vérité, il n’y a pas grand chose à faire mais les activités disponibles se suffisent à elles-mêmes : parcourir le monde ouvert à la recherche de figurines tressées, de totems à sculpter, de pierres à empiler, de fruits augmentant votre endurance, de coffres vous donnant des tenues uniques, de statues de Meavora (le méchant dictateur du jeu) à détruire et autres campements de monstres en tissu à brûler. Le scénario est plutôt court (entre 8 et 10 heures en ligne droite) mais intense. Il n’y a qu’une demi-douzaine de missions principales à compléter mais ingénieusement dispersées sur les différentes îles de la carte afin de se perdre. La durée de vie totale, end-game compris, avoisine plutôt la vingtaine voire la trentaine d’heures selon votre rapidité !
La fonctionnalité la plus importante et la plus originale de Tchia est le Bond d’âme. Grâce à la magie qui coule en elle, la fillette peut prendre possession de n’importe quel animal ou objet qu’elle croise sur son chemin. Dans certaines situations, cela peut être très pratique notamment pour avancer plus vite en gambadant sous la forme d’un cerf, ou pour mener à bien des missions en se transformant en crabe pour couper les chaînes d’un oiseau légendaire. Malheureusement, ce Bond d’âme aurait pu être un peu plus exploité selon nous. C’est évidemment au joueur ou à la joueuse de tester toutes les possibilités s’offrant à lui/elle mais il est vrai que nous nous attendions à bien plus de situations où cette capacité serait obligatoire.
Pour finir, parmi les éléments culturels de la Nouvelle-Calédonie que Tchia met en avant, c’est la musique qui a le plus d’importance et d’impact dans le jeu. Avec le Ukulélé, il est possible d’apprendre différents morceaux pour recevoir divers pouvoirs (comme le simple fait de passer la journée par exemple). La totalité des chapitres de l’histoire commencent et se terminent par des rites musicaux où il est possible de jouer les notes, selon l’instrument, façon jeu de rythme (ou bien de laisser le mode automatique nous bercer de sa mélodie).
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