Sorti à l'origine sur PS3 et PS4 le 22 février 2014, uniquement au Japon, Yakuza Ishin fait partie de ces spin-off de la licence qu'il faut désormais appeler Like a Dragon : une habitude que RGG Studios a prise depuis un petit moment, puisqu'en 2008 sortait Yakuza Kenzan, autre opus prenant place dans le Japon féodal et lui aussi exclusif à l'archipel nippon. Aujourd'hui Sega nous propose Like a Dragon : Ishin, le jeu de 2018 dans un remake traduit en français qui fait écho aux épisodes Kiwami sortis ces dernières années : de quoi vous prendre votre fix de Kiryu en attendant Like a Dragon 8 et le DLC qui lui est lié.
- Genre : Action aventure
- Date de sortie : 21/02/2023
- Plateforme : PS5, PC
- Développeur : RGG Studios
- Éditeur : Sega
- Prix : 59,99€
- Testé sur : PC
Yakuza all-star
Nous sommes à la fin de l'ère Edo, alors que le Japon est envahi par les navires noirs, des milices de samouraïs déployées par le shogunat tentent de faire régner l'ordre dans les différentes provinces du pays. Mais une poignée d'hommes est prête à renverser l'ordre établi grâce à un bon vieux putsch des familles. Adopté par un révolutionnaire, Sakamoto Ryoma va vite rejoindre les rangs de sa famille au retour de son entrainement au sabre. Un événement tragique va cependant le pousser à quitter sa terre natale et à rejoindre le Shinsengumi, la "police" sans foi ni loi du shogunat. Le cadre a beau changer de Kamurocho, les bails restent les mêmes pour Kiryu : entre sa galerie de personnages étendue et les rebondissements réguliers de son scénario, l'intrigue de Ishin se suit avec passion. Les fans de la saga seront également brossés dans le sens du poil avec un casting reprenant les têtes des personnages connus de tous les épisodes numérotés, oui, même ceux de Like a Dragon. Côté narration et histoire il n'y a donc pas grand chose à dire, c'est du lourd et ça devrait vous tenir en haleine 20 à 25 heures en ligne droite.
Japon et les argonautes
Si vous connaissez un peu la série, le gameplay de Ishin se rapproche grandement de celui de Yakuza Zero, un modèle qui sera ensuite affiné dans les remakes Kiwami, pour finir par voler en éclat au profit du tour par tour dans Yakuza 7. On retrouve donc un moveset divisé en 4 styles distincts qu'il va falloir alterner en fonction de la situation : en 1 contre 1 il faudra privilégier le sabre, contre les cibles à ne pas approcher le pistolet et pour contrôler la foule, le style mêlant armes à feu et katana. Quant au quatrième à mains nues, il ne sert pas à grand chose à l'exception de quelques missions qui l'imposent, mais le cas est rarissime. Chaque façon de passer à l'attaque s'accompagne d'un arbre de talents dans lequel dépenser des sphères de compétences, à gagner en prenant de l'expérience, ou à force d'utiliser des styles bien particuliers. Il y a aussi des techniques à déverrouiller grâce aux maîtres de chaque type d'arme qui se planquent dans Kyo pour encore plus élargir votre éventail de coups disponibles, cependant cela ne suffit pas vraiment et le système de combat finit par fatiguer.
Il y a bien le système de cartes hérité du jeu original, mais transposé ici au jeu dans sa globalité (avant il n'était intégré qu'au donjon infini) : ça donne des compétences actives et passives supplémentaires à notre héros, mais rien de suffisamment convaincant qui vienne réhausser le niveau des bastons dans le jeu, un peu juste pour 2023. Pareil pour tout ce qui touche à l'équipement et à l'artisanat dans le jeu, c'est trop daté pour que l'on ait envie de s'y investir : Ishin propose un volet "Une Autre Vie" dans lequel gérer une habitation, des récoltes et fabriquer des armes. Sur le papier c'est intéressant, mais en pratique, les nombreuses lourdeurs de ce Like a Dragon inédit en Europe font que l'on survole vite cette grosse activité annexe. Enfin, il faut bien admettre que les quelques missions secondaires et mini-jeux réalisés ne sont pas dans les standards de qualité habituels de RGG Studios, entre scénario recyclé et épreuves simplistes, le manque d'inspiration se ressent, même si certaines activités réussiront toujours à vous décrocher un sourire.
Derrière mon loup
La ville fictive de Kyo a une atmosphère de dingue et les nombreux efforts pour rendre les lieux vivants fonctionnent très bien. Il s'agit même de l'une des cartes les plus riches que RGG Studios ait développée : on s'y croirait. Techniquement Ishin n'est pas un foudre de guerre et il va même être d'une qualité graphique inférieure aux derniers épisodes de la série ou à Judgment. On note tout de même une technique très propre qui permet de jouer dans d'excellentes conditions à un titre qui, on le rappelle, était réservé aux joueurs PS4 japonais jusqu'ici. Le travail sur les différentes ambiances de Kyo et les tronches des personnages fonctionne à plein tube, mais le rendu global trahit l'âge avancé de son illustre modèle. Pas si grave, l'ambiance Japon féodal et l'excellent travail sur l'atmosphère des différentes parties de la ville parviennent à faire oublier un bilan technique mitigé.