Pour ne rien vous cacher, le remaster de ce bon vieux Crisis Core Final Fantasy VII est la première chose à laquelle nous avons pensé en terminant Final Fantasy VII Remake. Même lorsqu'elle n'était pas encore annoncée, il ne faisait aucun doute que cette refonte HD de l'histoire de Zack Fair serait à l'ordre du jour un de ces quatre, les "vrais" savent pourquoi. Ce moment fatidique est enfin arrivé, et si les souvenirs enjoués sur lesquels nous étions restés à l'époque en ont pris un sacré coup dans la figure, force est d'admettre que le travail de restauration de Square Enix est d'excellente facture.
A une dizaine de jours de la sortie de Crisis Core Final Fantasy 7 Reunion, on fait le point sur la dernière grosse cartouche de Square Enix pour cette année 2022, particulièrement chargée en sorties pour l'éditeur japonais.
- Genre : A-RPG
- Date de sortie : 13/12/2022
- Plateforme : Nintendo Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC
- Développeur : Square Enix
- Éditeur : Square Enix
- Prix : 59,99€
- Testé sur : PC
En Core et encore
SOLDAT de 2nde classe pour la méga-corporation Shinra, Zack Fair a l'ambition de devenir un héros comme ses deux modèles Angeal et Sephiroth. Le jeu se lance alors que le jeune homme se voit confier sa première grosse mission sur le terrain, censée mettre un terme à la guerre qui oppose Midgard au Wutai. Le galop d'essai va se conclure par une rencontre qui va venir chambouler tout ça et lancer le scénario pour de bon : le troisième "héros" de la Shinra s'est fait la malle et personne ne sait où il est. Le reste on vous laisse le découvrir par vous-même, mais vous aurez droit à certains des thèmes récurrents des jeux FF7, comme la génétique ou la connaissance de soi. Le scénario va bien entendu faire écho aux événements qui se déroulent dans le Final Fantasy 7 que l'on connait tous, avec la rencontre d'Aerith et plein d'autres choses que l'on va éviter de raconter, puisqu'il s'agit des meilleurs moments narratifs du jeu.
Malheureusement toute la trame liée au duo Angeal / Genesis / Sephiroth n'est vraiment pas convaincante et on finit par se désintéresser complètement de la destinée de ce qu'on peut appeler des pièces rapportées : ils sont là pour donner du background et lier le héros de FF7CC à Sephiroth et à tout le reste, mais ça tombe très souvent à plat. Dans la dernière ligne droite on frôle le nanard avec des cutscenes qui n'ont pus aucun sens, rattrapées bien heureusement par une conclusion toujours aussi impactante 15 ans plus tard. Le jeu accuse aussi son grand âge côté mise en scène, avec des cutscenes de dialogue aux animations d'époque et qui détonent d'autant plus avec l'enveloppe visuelle de 2022. En bref, il faut y aller pour le fan-service et profiter des quelques moments cools avec les personnages que l'on connait déjà.
Plus d'un tour dans son Zack
Si vous avez joué à FF7 Remake il y a peu, vous ne devriez pas être dépaysés par les bases du combat : Zack fend l'air avec son épée, esquive et pare les attaques ennemies et balance des matérias en puisant dans une jauge de mp. On est sur un A-RPG aux bases très basiques, auquel les systèmes de fusion de matérias mais surtout d'OCN vont venir épicer les choses. Pour le premier, il va vous permettre de fusionner les magies contre des points récoltés en combat, afin de créer des combinaisons de magie ou des attaques spéciales uniques. Il s'agit de la mécanique principale si vous comptez varier vos attaques au fil du jeu, il faudra de toute façon s'adapter aux situations rencontrées en changeant de matérias régulièrement pour profiter des faiblesses ennemies. Et le fameux OCN, qui va probablement faire débat à nouveau : cette roulette placée dans le coin supérieur gauche de l'écran régit énormément de choses au cours du combat. Concrètement ça veut dire que le déclenchement des attaques spéciales et des invocations, la montée en niveau (dans une moindre mesure), ou l'application de buffs surpuissant sont laissés au hasard.
En ce qui nous concerne, ça fonctionne, c'est un système original qui permet pas mal de retournements de situation et qui va même se permettre de faire un lien avec le scénario, puisque les émotions de Zack vont influer sur l'apparition de certaines têtes dans la roue. Par contre si vous êtes allergique à la RNG, il est possible que vous fassiez un rejet total de ce qui constitue tout de même une composante essentielle du gameplay de FF7CC. Et si les bastons vous laissent de marbre on ne voit pas trop ce qui pourrait vous faire accrocher au titre, parce qu'il se confond en séquences originales douloureuses, dans lesquelles vous devrez remplir des tâches FEDEX sans indications pour des personnages secondaires sans intérêt, ou compléter des mini-jeux au fonctionnement douteux : le rythme du jeu n'avait pas besoin de ça. Enfin, le A-RPG noie son intérêt dans des quêtes secondaires par dizaines pour venir gonfler une durée de vie maigrelette en ligne droite (comptez 8 à 10 heures), avec un déroulement pas toujours heureux, mais l'assurance de voir de nouvelles zones du monde de FF7 et le fameux boss ultime de cet épisode. Vous l'aurez compris, Square Enix n'a pas fait de changement majeur sur la structure de son jeu et ça se ressent rapidement, l'enveloppe est bien de 2022, le core-gameplay tient toujours la route, mais sa construction est restée en 2007.
Lazard fait bien les choses
C'est pour ça qu'on a signé et on n'a pas été déçu : la mise à niveau graphique de ce jeu dont la résolution n'est jamais allée au-delà de 480x272 est une franche réussite. C'est simple, on dirait un tout nouveau jeu sur le plan visuel : la majorité des environnements claque, les modèles des personnages sont somptueux et le framerate à 120 images par seconde (testé sur PC) qui ne bronche pas est un délice de tous les instants. S'il n'y a pas eu de nouvelles compositions, la bande-son profite elle-aussi d'une belle remasterisation, alors que le thème "Why" remplit toujours parfaitement son office même après toutes ces années. Pour autant tout n'est pas parfait : la restauration de certaines scènes CGI d'époque est un peu timide et comme nous l'avons mentionné plus haut, certaines animations n'ont pas été revues, ça se remarque d'autant plus facilement sur un jeu d'aujourd'hui. Mais le confort visuel apporté par Reunion écrase tout le reste et mérite clairement que vous vous penchiez dessus, même si vous avez dosé le jeu il y a 15 ans.
