Si il n'y a pas de prolongation de contrat pour la licence FIFA, EA Sports semble tout de même vouloir remplir sa part du marché jusqu’au bout pour ce nouvel opus. Avec des nouveautés attendues par les joueurs depuis le passage à la Next-Gen, l’éditeur se prépare déjà à franchir une nouvelle ère, mais pour cela, l’objectif est toujours le même : séduire le public.
- Genre : Simulation de sports
- Date de sortie : 30 septembre 2022
- Plateforme : PS5, Xbos Series, PS4, Xbox One, Nintendo Switch, PC et Stadia
- Développeur : Electronic Arts
- Éditeur : Electronic Arts
- Testé sur : PS5
- Prix : 79,99 euros (version standard)
The World’s Game
Les acquis n’existent pas, et malgré sa popularité et le manque de concurrence actuelle, FIFA ne doit pas se reposer sur ses lauriers. Pourtant depuis plusieurs saisons, et particulièrement l’an passé, les opus peinent à innover en proposant une recette qui fonctionne mais qui ne va pas complètement de l’avant. Mais cette année pourrait bien amorcer ce changement vers une nouvelle ère pour l’éditeur, qui semble avoir compris des éléments aujourd’hui essentiels pour vivre avec son temps.
L’arrivée du Cross-Play était donc un passage obligatoire pour un jeu réunissant autant de joueurs chaque année sur autant de plateformes. Fonctionnant par génération (next-gen et old-gen), l’expérience cross-plateforme permet aux joueurs PS5, Xbox Series et PC/Stadia de jouer ensemble sur la plupart des modes de jeu — excepté en Club Pro qui n’est pas concerné pour le moment, et c’est bien dommage — au même titre que les joueurs PS4 et Xbox One.
Rien qu’avec cette nouvelle feature proposée aux joueurs, FIFA 23 marque beaucoup de points à l’heure où la plupart des jeux multijoueurs en sont déjà dotés ; il était temps !
Pour toujours rassembler davantage, EA Sports met les bouchées doubles sur l’inclusivité de son titre, en accentuant la mise en avant du football féminin, via sa cover d’abord, qui met en lumière Sam Kerr, l’attaquante de Chelsea, aux côtés de Kylian Mbappé, la star du PSG. C’est également la première fois dans l’histoire de la franchise que vous pourrez défendre les couleurs des clubs féminins avec la présence de la Barclays FA Women’s Super League et la D1 Arkema française.
Enfin, en plus de la Coupe du Monde masculine, FIFA 23 permettra également de jouer la plus grande des compétitions internationales féminines. Ces dernières seront disponibles sous forme de mises à jour sans frais supplémentaires et n’ont donc pas encore pu être testées par nos soins. Si elles s’apparentent au mode Coupe du Monde sortie en 2018, le tout commenté par les excellents Omar Da Fonseca et Benjamin Da Silva, alors on pourra parler de véritable “banger”, et tout ça sans devoir créer des stades climatisés.
En sommes EA Sports a compris l’importance de rassembler pour continuer à fidéliser sa communauté et c’est un vrai pas en avant, mais comme d’habitude, pour faire l'unanimité c’est aussi et avant tout par le gameplay que ça passe.
Un jeu plus lent, et alors ?
Pour entrer dans une nouvelle ère, il faut certes des nouveautés, mais aussi et surtout des bases solides et le moins que l’on puisse dire, c’est que FIFA se cherche depuis quelques années et ne parvient pas à mettre le doigt sur l’équilibre idéal dans son gameplay. Il faut dire qu’il est difficile de contenter tous les différents types de joueurs, et c’est d’ailleurs souvent pour ça que le jeu évolue en cours d’année, la plupart du temps, en mal…
Avec l’Hypermotion premier du nom, FIFA 22 avait gagné en inertie et en réalisme, se rapprochant donc plus de la proposition de simulation qui nous est vendue chaque année. Néanmoins, on pouvait déjà sentir que la technologie n’était pas utilisée à son plein potentiel, et c’est donc tout logiquement qu’une deuxième version du nouvel outil de capture de EA a été mise à contribution pour FIFA 23.
Résultat ? Un jeu avec une inertie encore plus marquée et un dosage qui paraît enfin cohérent entre réalisme et plaisir de jeu. Le titre paraît plus lourd dans la conduite, les contrôles et la réactivité des joueurs. Les animations sont plus nombreuses et ajoutent de la précision aux différents mouvements pour rendre le tout plus réel. L'ensemble n’est certes pas plus joli, puisque la différence graphique se ressent à peine, mais manette en main le contrôle global est nettement plus grisant.
En plus d’avoir affiné son outil, l’éditeur semble avoir écouté sa communauté sur des points importants qui peuvent et qui ont d’ailleurs gâché l’apport de l’Hypermotion l’an passé à commencer par le comportement de l’IA défensive.
Comme expliqué dans notre test du précédent opus, celle-ci était trop automatique et encourageait le joueur à reculer sans défendre par soi-même. Sur FIFA 23 le pressing, l’anticipation et la prise de décision sont enfin récompensés. Surtout que le jeu se dote même d’un nouveau système de changement de joueur au stick analogique droit, plus intuitif et plus réactif permettant d’avoir une défense encore plus maîtrisée.
De plus, au lieu de défendre en bloc bas en faisant preuve de passivité, l’IA se comporte dorénavant comme elle est censée le faire, en s'adaptant aux situations et en prenant certaines initiatives dans son positionnement ou ses récupérations lorsque le ballon lui arrive dessus. Oui mesdames et messieurs, FIFA 23 est un jeu ou il faut défendre et ça fait le plus grand bien ! Espérons seulement que les plaintes de certains joueurs n’affecteront pas cet excellent aspect du jeu...
Le rythme de jeu lui n’a guère changé. On passe toujours très rapidement du milieu de terrain aux abords de la surface en seulement 2,3 passes, et c’est en partie dû à une assistance toujours trop prononcée sur les passes et surtout sur les passes “laser” avec R1 + croix.
La construction à la Mikel Arteta n’est pas moins inefficace pour autant, puisque l’assistance des passes facilite également la transmission et les combinaisons dans les petits espaces, mais on doute que ce soit vers cette philosophie de jeu que les joueurs vont se tourner en priorité.
Cela dit, les options offensives sont plus variées et les changements sur les contrôles, les dribbles, les courses ou encore les frappes n’y sont pas pour rien. Ces dernières bénéficient maintenant de plus de trajectoires (tir à ras de terre, balle piquée, tête plongeante, frappe avec rebond…) et accueillent une nouvelle mécanique, le “power shot”. Cette frappe se réalise avec les deux gâchettes R1 et L1 enfoncées au moment d'utiliser la touche de tir (rond ou carré si vous êtes de la mauvaise école) et déclenche une animation pour effectuer un tir surpuissant, nécessitant de l’espace pour ne pas être contré et une vraie maîtrise de la trajectoire pour ne pas envoyer le ballon en tribune. Une fois maîtrisé et avec le joueur adéquat, ça donne quelque chose comme ça…
Un bon ajout pour varier et surprendre son adversaire quand celui-ci défend bas par exemple.
Vous l’aurez compris, les reproches sont minces sur le gameplay actuel de FIFA 23 qui offre pour le moment un bon équilibre entre attaque et défense et qui donne davantage de contrôle au joueur, ce qui devrait créer un “skill gap” crucial selon nous dans une simulation de sport comme celle-ci.
Le plafond de verre
Après un gameplay si convaincant, il reste un terrain sur lequel FIFA est particulièrement attendu chaque saison tant la barre a été placée haute depuis toutes ces années, on parle bien évidemment du contenu.
Avant d’arriver à FUT, parlons déjà rapidement du nouveau mode "Entraînement". Il permet de passer en revue les fondamentaux jusqu’à l’apprentissage de techniques un peu plus avancées au travers de chapitres à compléter, et avec comme support diverses vidéos et astuces. Un ajout non négligeable pour les novices, mais qui pourra être ignoré par les joueurs plus expérimentés.
En ce qui concerne le mode Carrière, celui-ci n’évolue pas considérablement car déjà très complet, mais bénéficie par exemple de l’ajout d'archétypes de personnalités pour vos joueurs que vous pourrez développer aux entraînements, en match et aussi dans les nouvelles activités extra sportives proposées.
Tout cela nous a paru assez anecdotique et le constat est simple. Il faudra désormais un vrai gros changement pour faire basculer le mode dans une nouvelle dimension… A quand la possibilité d’une carrière multijoueur en ligne ?
Le bilan est moins terne pour les modes Club Pro et Volta qui fusionnent pour profiter surtout au premier, on ne va pas se mentir. Votre pro pourra désormais engranger de l’expérience et débloquer des éléments cosmétiques via les deux modes grâce à une progression de saisons partagée.
Il sera également moins long d’atteindre le niveau maximum d’expérience pour profiter plus rapidement des atouts (4 nouveaux) et des caractéristiques. Avec des matchs plus courts et l’arrivée des jeux techniques pour attendre les collègues en faisant le plein d’exp, le mode Club Pro devient moins fastidieux, mais il ne paraît pas encore exploité à son plein potentiel et c’est assez triste, surtout quand on voit l’engouement autour de celui-ci. On espère vraiment que le Cross-play arrivera dessus rapidement avant que le mode ne s'essouffle.
L’heure du changement
Si les modes évoqués plus haut ne reçoivent pas tout le soin attendu par une partie des joueurs, c’est aussi parce que FUT prend une place très importante chaque année. Il est inconcevable pour EA de laisser son mode le plus populaire en perte de vitesse.
C’est pourquoi après 15 années, l’éditeur a décidé de changer la base même de son mode vedette : le collectif. Exit les liens verts, oranges et rouges, ils appartiennent désormais à l’histoire.
Nul doute que cela divisera au début car c’est toujours le cas lorsque les gens voient leur habitudes chamboulées, mais selon nous c’est pour le mieux. Le système offre davantage de libertés car il suffit toujours d’associer des joueurs de même pays, championnat ou club, mais sans avoir à ce qu’ils soient à des postes précis. Saka et Saliba peuvent par exemple très bien apporter un point de collectif à l’équipe sans qu’ils soient directement reliés.
Cette nouvelle formule est également moins punitive car si le collectif maximum (33) n’est pas atteint, aucun malus n’est appliqué au joueur et il bénéficie des attributs de sa carte telle qu’elle est présentée. En revanche, plus vous serez créatifs, plus vous aurez des points de collectif et plus vos joueurs bénéficieront de petits bonus liés aux “cartes styles” pour booster leur attributs.
Pour faciliter la création de vos équipes, mais aussi pour éviter de voir Cristiano Ronaldo au poste de milieu central, EA a eu la bonne idée de donner des postes secondaires (jusqu’à 3) aux joueurs qui évoluent normalement dans différents registres. Par exemple, Bukayo Saka pourra passer MD à AD voir même MG en appliquant simplement une carte de changement de poste. Dans cette même logique, les positions AVD et AVG ont été supprimées puis remplacées par le poste AT.
Cette refonte du collectif apporte un vrai brin de fraîcheur et colle nettement plus au football réel que le système précédent, tout en facilitant grandement la construction de notre équipe de rêve. Merci pour les travaux.
Pas de gros changements sur les modes déjà existant, mais tout de même l’arrivée de FUT Moments. Il s’agit d’une nouvelle expérience solo permettant de récupérer des récompenses en jouant des petits scénarios et en réussissant les objectifs associés. Il existe tout type de scénario à thème retraçant même parfois des vrais moments de l’histoire du foot. En somme un ajout sympathique qui aura le mérite d’exister pour les joueurs adeptes du mode solo, mais on regrettera une fois de plus le fait de ne pas pouvoir en profiter pour réaliser les objectifs en ligne.
Le contenu de votre mode favori sera donc une nouvelle fois au rendez-vous, avec en prime les traditionnelles nouvelles cartes Icônes et Heroes disponibles dès la sortie.